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Critique de fanfanouche24


Un moment épatant, joyeux... léger avec ce "faux" petit texte... car en effet, on peut aisément le lire en une soirée... mais il regorge de mille petites choses...

Je ne connaissais pas cet auteur et je suis conquise...

Aimez-vous la correspondance, votre facteur, les cartes postales, les voyages, l'Amitié, la poésie, la littérature, etc. ?? si vous aimez tout cela... vous avez trouvé la "pépite" à savourer , en ces temps printaniers !

J'ai été au devant de ce texte... car je suis une "mordue" de correspondance, et aussi de "cartes postales" que je collectionne depuis très longtemps… ce n'est pas vraiment « collectionner » d'ailleurs…
J'ai les yeux « plus gros que le ventre ». Dès que je suis dans un nouvel endroit… mon premier réflexe est de repérer le « marchand » de cartes postales… de visualiser les beautés du lieu…et de faire ma réserve de cartes à écrire. Ce qui m'a souvent aidée à dénicher des lieux et à questionner aussitôt les gens de l'endroit…

Parallèlement à la joie d'être « ailleurs, j'ai besoin de partager avec les amis… qui eux , ne sont pas partis…Mais contrairement à notre auteur… je « dévoye » quelque peu l'usage de la carte postale… car je ne l'envoie jamais à découvert… et de toute façon, j'aurais beaucoup de mal, car je suis trop bavarde… écris toujours plusieurs cartes postales en les « numérotant »… pour que mes « correspondants » se retrouvent dans ces mini- carnets de bord…

Sébastien Lapaque… nous fait voyager au « pays des cartes postales », de la poésie… de ses rites personnels quant à l'écriture et l'envoi de ses cartes postales… sans oublier quelques achats de lots de cartes postales anciennes , qui l'émeuvent et le font « vibrer »…

C'est à la fois une ode à la correspondance , à « notre gentil facteur », aux signes d'amitié, expédiés des quatre coins du monde…au refus d'adhérer complètement à un monde « hyper-communiquant », mais au fond, superficiel , impersonnel, trop virtuel …

« Voilà maintenant ce qu'il pensait : parmi les rares personnages destinés à demeurer populaires dans un monde qui ressemblait chaque jour davantage à une société anonyme, il y avait le facteur » (p.44).- ; « (Il avait pensé à tout le mal qu'on faisait au langage. Il lui était alors apparu comme une évidence qu'écrire des cartes postales était un acte de résistance) » (p.15)

L'auteur nous fait partager son enthousiasme pour l'écrivain-poète, J.P. Toulet, Rabelais, l'amour du français et de la belle langue, le plaisir de la géographie, du plaisir des mots, de la poésie, un très beau passage en l'honneur de l'aéropostale…

« Mermoz ! Une vie entière tendue vers un seul but, que le courrier arrive à l'heure. Quand il faisait la ligne du sud au nord, de Saint-Louis du-Sénégal à Toulouse, puis de Buenos-Aires à Rio de Janeiro, le pilote glissait toujours dans le courrier une lettre pour sa mère , qui l'avait élevé presque seule et à qui il devait tout. (p.59)


« Son expérience lui permettait de bien savoir, avec certitude, que les mots avec lesquels on écrit des cartes postales sont des mots d'allégresse et de féerie, des mots bleus, des mots légers, des mots qui montent vers le ciel comme des bulles de savon et s'en vont taquiner les nuages » (p.18)

Ce petit livre est un hymne à la Vie, à la joie d'être relié « au monde « et « aux autres » : -« Car la composition de sa « Théorie » était surtout une thérapie , mieux encore : des retrouvailles joyeuses avec des plaisirs démodés. Il fallait renouer avec les cahiers, crayons, tendre les oreilles, ouvrir les yeux, chercher toute la science de l'univers dans le journal du matin et l'écrire avec la main pour retisser les liens usés entre le monde et les mots » (p.26)

Rassurez-vous… Nous ne sommes pas bêtement dans la nostalgie du "c'était mieux avant" !!! mais juste dans un souhait d'harmonie… où nous pouvons vivre avec Internet, les réseaux sociaux, mais aussi avec ces plaisirs d'échange , plus poétiques, plus personnalisés… Tout peut cohabiter…

« Une carte postale au temps des SMS, c'était la revanche de la relation concrète » (p.37) ; « Ainsi une carte postale permettait-elle quelquefois de redécouvrir le bonheur éternel de l'énumération dans un monde qui ne parlait plus que le langage binaire des ordinateurs » (p.45)

Cette note de lecture est déjà bien longue, j'en ai suffisamment dit… je suis loin d'avoir tout explicité… et c'est heureux. Il faut laisser le mystère et l'impression poétique de ce texte épatant. Je ne résiste pas à cette dernière phrase : « La carte postale, c'étaient donc les mots alliés avec la vie. Dans l'empire de la marchandise, c'étaient l'amour et l'amitié tracés en belles lettres avec la main ; le bonheur et la beauté racontés avec de l'encre et du papier. (p.62)



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