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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
****

Quand la grande citerne explose à Cartimandua, c'est l'essentiel de la vie qui disparaît. Cette eau qui manque, qui rend fou, cette eau qui assèche autant les corps que les coeurs. Quel avenir se prépare ? Quelle humanité s'éteint ?

C'est ma deuxième rencontre avec Céline Lapertot et je suis définitivement conquise. Son univers, sa poésie, ses mots si justes, cette écriture qui résonne… Tout en elle est d'une puissance folle.

Si l'histoire de ce roman est difficile à situer, quel pays, quelle époque, elle retentît douloureusement à nos oreilles.
Quand la soif pousse des gens à braver les déserts, la chaleur, le déracinement, et que le regard des autres tuent plus que cette douleur au fond de la gorge, nos coeurs se serrent. Quand la haine voile les regards, que les coupables sont les derniers arrivés, les plus fragiles, ceux qui veulent juste survivre, alors nos mains se tordent…

Roman fort et puissant sur l'amour, l'amitié, la trahison et la culpabilité, c'est avant tout un cri, un poing levé, et des mots écrits à la craie contre la violence aveugle, le rejet de l'autre et l'égoïsme…

A toi Karole, victime innocente, puisses-tu nous regarder avec bienveillance, où que tu sois… Pardonne-nous surtout…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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L'eau qui disparait, la sécheresse, 300 paires de jambes, à la recherche d'un trésor, capables de parcourir des milliers de kilomètres pour boire, simplement boire. Karole, une petite fille est en marche avec ses parents et une partie de son peuple "les nez-verts" pour un pays voisin Cartimandua qui a la chance de posséder une immense Citerne qui met ses habitants à l'abri de la soif en alimentant en eau courante une grande partie de la ville.

Une énorme citerne, faite d'acier et de béton, un paquebot indestructible. Mais un jour, la citerne explose, des soldats partout dans la ville, la fin d'une civilisation, il faut la manière forte dans un pays pour que les règles soient à nouveau respectées, et un dictateur est porté au pouvoir. Il faut toujours un coupable, et l'étranger est toujours le premier désigné. La raréfaction de l'eau creuse un fossé entre les peuples, et les gens ne veulent pas partager.

Thiégo, lutte contre ce tyran, il a publié des lettres ouvertes dans des journaux clandestins, la liberté se construit un stylo à la main. Sur les murs il trace Liberté j'écris ton nom . Dénoncé par son ami d'enfance Marco, Thiégo se retrouve dans un pénitencier.

Une fable polyphonique qui aborde les thèmes essentiels du monde d'aujourd'hui, le partage des richesses, les migrants, les réfugiés climatiques, les démocraties vacillantes, la tentation de l'extrémisme, la xénophobie. Un court roman d'une richesse incroyable, plaidoyer pour la différence, la liberté et la fraternité.

Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Je suis complètement époustouflée par l'écriture de Céline Lapertot. 31 ans et une telle maturité, une telle maîtrise !
Dans un pays imaginaire, une énorme citerne d'eau attire des habitants de pays voisins en proie à la sécheresse.
Mais voilà, un jour, la citerne explose.
de nombreux morts dont la petite Karole qui vénérait la citerne. Et surtout, la défiance voire la haine des habitants pour tous ces migrants, les « nez-verts », maintenant que l'eau pourrait venir à manquer ici aussi.
D'autant qu'un dictateur a été nommé à la tête du pays.
Plusieurs voix racontent cette histoire, dont celle de T.qui exprime sa révolte contre le pouvoir par des mots et des tags, celle de Karole, morte d'avoir atteint son Eldorado, celle de Jagu……
De nombreux personnages pour comprendre les réactions en temps de crise.
C'est comme une fable, proche, si proche des réalités de notre monde.
L'immigration, la politique, la société, les travers de chacun, les combats de certains…. Tout est dit, tout est écrit.
Comme un cri de colère, de révolte, les mots de l'auteur nous accrochent, nous prennent à partie et nous entraînent.
C'est fort et c'est puissant.
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L'eau s'est raréfiée jusqu'à devenir introuvable à certains endroits. A Cartimandua, une imposante citerne blanche permet aux habitants d'échapper à la soif, de consommer l'eau sans y prêter attention, tandis que défilent dans leur ville des exilés venus chercher à boire, au prix de long mois de marche interminables. A l'explosion de la Citerne, la ville sombre dans le chaos, la dictature, le racisme des « nez-verts », tandis que quelques hommes et femmes se lèvent pour se battre au nom de la liberté, du partage et de l'entraide des hommes.

Livre choc, Ne préfère pas le sang à l'eau est un coup de poing à l'estomac, une boule dans la gorge, un livre à réfléchir bien après avoir été lu. On ne sait rien du contexte général de l'histoire, un simple nom de ville imaginé suffit à tout expliquer. C'est un monde tellement similaire au nôtre, où pourtant des hommes, des femmes et des enfants meurent de soif au point de tout quitter pour aller chercher de l'eau, où une population se déchire pour quelques gouttes de ce liquide précieux. Céline Lapertot ne ménage pas ses mots pour nous faire prendre conscience du gaspillage que nous réalisons chaque jour, de l'individualisme qui s'installe de plus en plus dans notre société, du chacun pour soi et chacun devant sa télé.

A travers des personnages saisissants de réalisme, nous livrant leurs pensées, leurs réflexions dans les plus intimes, Céline Lapertot nous délivre un roman sensible, sensé et poignant – j'ai eu plusieurs fois une petite larme à l'oeil. Un personnage central donne le ton tandis que des scènes dédiées à d'autres nous attaquent jusqu'au coeur. Beaucoup de souffrance dans ce livre, et pourtant beaucoup d'idéaux, de principes de vie, de volonté d'avancer, racontés avec un style direct, précis et poignant. Une pointe d'optimisme sur la fin, l'entrevue d'un avenir meilleur : on sort de ce roman chamboulé, indécis aussi, mais définitivement conquis par la façon admirable avec laquelle l'auteur a su faire passer son message.

Un livre court, qui touche tout de suite au but, incroyablement bien écrit, et invitant à la réflexion : je ne peux que recommander cette lecture, à condition d'avoir le coeur bien accroché.

Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Dès les premières lignes, j'ai été ébloui par l'écriture de Céline Lapertot, lumineuse, concise, dense mais néanmoins coulante.
Ébloui au point d'en oublier le thème, l'histoire dramatique que l'on découvre par petites touches, noyées dans une ode à la vie, à la mort, célébrée comme un long poème de sang et d'eau.

Passé cet éblouissement par le style, l'histoire de cette horde humaine assoiffée en quête d' Eldorado finit par prendre le dessus. Alors apparaît l'inévitable "bien-pensance" des méchants nantis refoulant les pauvres assoiffés ! le récit prend des relents d'énigme policière sur fond de dictature, dans laquelle les bons et les méchants se mélangent, et les rebondissements ne sont pas inintéressants...

Contrairement à l'auteur, j'ai toujours pensé que, à trop pomper sur la Grande Citerne d'eau, celle-ci se tarit plus vite pour tout le monde...
Par bonheur, le dénouement de cette parabole, qui colle magnifiquement à notre actualité, m'a réconcilié avec l'auteur :
Préférer le petit puits chez nous à la grande citerne chez les autres !
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La sécheresse, des réfugiés qui viennent car une citerne alimente toute la ville en eau, une dictature qui s'installe et une chasse aux migrants lorsque la réserve d'eau est détruite, cette fiction comporte de nombreux points communs avec la réalité, elle est et sera parfaitement d'actualité. J'ai cependant moyennement apprécié l'histoire car j'ai eu du mal à m'attacher aux différents personnages, finalement assez peu décrits, ce qui m'a compliqué la tâche pour me les imaginer et cela a nui quelque peu à mon immersion.

Par contre, quelle écriture ! Précise, acerbe, puissante, parfois violente, mais sans être excessive, Céline Lapertot analyse, décrypte les comportements humains et aborde de nombreux thèmes comme les migrations climatiques, les sociétés qui se referment sur elles-mêmes, le partage des richesses, le racisme. Ce roman est court tout en étant extrêmement riche, il donne beaucoup de matière à réfléchir. le style est incisif mais juste et ne tombe pas dans l'exagération, les mots nous accrochent, Céline Lapertot, tel un sniper, tire en plein dans le mille lorsque l'on ne s'y attend pas, elle ose dire les choses comme elles sont, sans tourner autour du pot et l'auteure en plus de faire preuve d'une grande lucidité sur les thèmes qu'elle aborde montre aussi qu'elle sait remuer son lecteur et le faire réfléchir.

J'ai acheté ce livre un peu par hasard car le titre et la couverture m'avaient accroché et je dois dire que c'est une très bonne surprise. Je lirai sans aucun doute d'autres romans de Céline Lapertot car possède un vrai talent et Ne préfère pas le sang à l'eau m'a vraiment mis l'eau à la bouche.
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Aussi puissant que ses deux précédents romans, Céline Lapertot, publie en ce début d'année " Ne préfère pas le sang à l'eau" aux Editions Viviane Hamy.
p. 96 : " L'humanité ne regarde jamais, même le plus grand de ses trésors, l'eau, la terre, le feu, quand il danse chaque jour sous son regard. "
Située dans un avenir que l'on peut imaginer proche, l'histoire se déroule dans un village imaginaire du nom de Cartimandua. La Terre promise. Lorsqu'au fil des années l'eau a commencé à manquer, on y a fait construire dans ce tout petit pays industrialisé, une des plus grande citerne de réserve d'eau au monde. Particulièrement convoitée, ce trésor est très envié par des milliers de gens jusqu'à l'autre bout de la planète.
Dans une narration à plusieurs voix, on y retrouve notamment Thiego, qui, par les mots a tenté de bousculer le système dictatorial en place.  Emprisonné, il nous fait le récit de l'évolution de sa situation.
P. 19 : " On meurt pour des idées, voilà ce que j'ai dit à Tristan lorsqu'il a souhaité nous rejoindre. Fais attention à ce que tu écris, on en meurt. "
Parallèlement, c'est aussi l'histoire de la petite Karole que l'on suit. Réfugiée à Cartimandua avec sa famille, elle a quitté son pays pour trouver cette eau si précieuse. Mais les "nez-verts" comme on les surnomme ne sont pas les bienvenus. La dictature en place leur impose par conséquent un rationnement.
Mais à peine a-t'elle avalé son premier verre d'eau que la citerne explose ! Accident ou complot, ce véritable tsunami charrie les corps et les décombres, emportant tout sur son passage, et laissant les habitants totalement abasourdis.
P. 61 : " Ça te stupéfie, un adulte mort. Mais un enfant, ça te désespère. Jusqu'à la fin de ta vie. "
Volontairement cinglante, l'écriture est aboutie et maîtrisée, et la construction élaborée. L'auteure aborde ici une problématique on ne peut plus contemporaine, qu'est la raréfaction des ressources en eau potable, appuyée dans ce roman par une dictature qui censure tout acte de rébellion.
De style philosophique à forte tendance dystopique, on frôle la réalité malgré tout. Et c'est avec quelques frissons que l'on parcourt ce roman.
La distance imposée par l'auteure vis-à-vis de ses  personnages provoque indubitablement une identification du lecteur à travers eux. Un roman qui pose question sur notre rôle à chacun dans notre rapport à la consommation de l'eau, mais également dans notre rapport face à ceux qui en manque.
Une belle prise de conscience !
P. 136 : " Quelle vie m'attend, là-bas, à quelques tout petits kilomètres que je parcours lentement. Il en aura fallu du sang, pour qu'on comprenne que l'eau, ça se partage. "
Lien : https://missbook85.wordpress..
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D'un côté, il y a les migrants qui ont franchi des kilomètres dans la souffrance et la faim pour arriver jusqu'à Cartimandua. de l'autre côté il y a les habitants qui ont du mal à accepter les nez-verts, ces migrants qu'ils rejettent avant même de les comprendre et les accepter.
Un jour, le drame arrive, la citerne réserve d'eau explose et dévaste une partie de la ville. Une petite fille jouait dans le bac à sable tout à côté, emportée par le flots, elle qui a traversé le désert avec sa famille meurt noyée, engloutie par l'eau qui devait apaiser les brulures de sa gorge déshydratée et la désaltérer.
Pendant ce temps-là, le pays tombe sous la coupe d'un dictateur, Ragazzini, qui établit sa puissance en assoiffant les populations. Dans cette ville il y a également un pénitencier. Et dans ce pénitencier, il y a T qui compte inexorablement les briques rouges des murs de sa prison. T a osé écrire sur les murs pour dénoncer, dire l'espoir, réveiller les consciences, il a été trahi par son ami d'enfance. ..
On comprend que ce pays, ces hommes, cette époque sont imaginaires, mais que cela pourrait être ici et maintenant. Dans son roman Céline Lapertot parle d'immigration, de dictature, de liberté, de différence, de violence. Elle évoque aussi les mots qui sauvent, l'écriture, la fraternité et la confiance. L'auteur est une jeune femme aux textes engagés qui décillent les yeux des lecteurs. Ce sujet touche ses lecteurs, car il entre en résonnance avec l'actualité et avec nos interrogations actuelles.
chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/03/18/ne-prefere-pas-le-sang-a-leau-celine-lapertot/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Toi aussi, t'as entendu ceux qui viennent d'ailleurs. Ceux qui viennent férocement mugir dans nos campagnes et égorger nos mômes et nos compagnes… C'est de ceux-là dont te parle Céline Lapertot dans son dernier roman. Ceux qui viennent juste pour la sécu et les allocs.
Parce que la guerre, la famine, la sécheresse, c'est que dalle au regard de nos avantages sociaux. Franchement, quand t'es heureux chez toi, que t'as de quoi nourrir ta famille, et que la paix est installée, comme dans toute l'Afrique, c'est quand même sympa de faire le voyage à pied jusqu'à Calais pour t'installer peinard sous une tente percée, et attendre tranquillement que les flics viennent t'apporter les croissants et le café.
Tu crois pas ?
Alors Céline, elle te parle de l'eau. Cette eau qu'on utilise un peu partout pour en faire cette boisson trop sucrée dont les mômes raffolent. Cette eau dont on pompe allègrement deux litres et demi pour en faire un litre de soda. Tu savais pas ?
Ben maintenant tu sais. Si t'arrêtes d'en acheter, que tout le monde arrête d'en acheter et se met à boire du vin à la place, peut-être que ceux qui ont soif auront eux aussi à boire, un peu partout dans le monde…
Voilà pour le préambule.
L'écriture de Céline Lapertot, j'ai écrit ça quelque part, c'est comme un masque, comme une bouée pour t'empêcher de sombrer… C'était pas gagné de lire ses trois romans presque l'un après l'autre, au risque de devoir les comparer, et donc de rater quelque chose.
Je crois pas avoir raté quelque chose.
Je vais pas te faire le pitch, tu sais que ça me gonfle les chronicoblogueurs qui te racontent l'histoire parce qu'ils ont rien à dire.
Ce roman parle de l'exil, de la quête vers un demain qu'on espère meilleur, parce que l'aujourd'hui est très moche. Alors la quête vers cette eau qui nous donne, comme le sang, l'espoir de vivre encore un peu. Alors la marche vers cet ailleurs-là, parce qu'on a le nez vert ou la peau noire, parce qu'on prie un Dieu dans une langue différente, parce que les seules armes dont on dispose, ce sont les mots. Les mots écrits sur les murs, ceux qui t'envoient dans des prisons où tu crèves à petit feu.
Céline a dit dans une émission qu'elle souhaitait écrire sur la violence, celle qui se voit, comme dans son roman précédent, même si on la cache parce que c'est pas beau de montrer des images de femmes violées et éventrées au journal de la télévision, la violence larvée qui touche notre quotidien, celle que tu vois pas parce que tu décides de pas regarder même si parfois tu te doutes de quelque chose… Dans « Ne préfère pas le sang à l'eau », elle ouvre la porte sur ces femmes et ces hommes qui fuient la guerre ou la sécheresse, parce qu'ils n'ont pas le choix. Toi, quand tu tournes le robinet ou que tu tires la chasse d'eau, t'as cette eau qui coule, et tu te poses pas de question. Eux, ils ont même pas de robinets.
C'est nul.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/n..
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Bonjour les lecteurs ...
Voici un récit polyphonique court (144p) mais percutant.
A la fois fable d'anticipation et récit d'apprentissage.
Un récit non seulement basé sur la quête de l'eau, la soif, les migrations de plus en plus lointaines pour en trouver mais également sur la lutte pour la liberté et la démocratie.
Un pays imaginaire, Cartimandua, est doté d'un trésor: une immense citerne d'eau. Ce pays fait office d'Eldorado et attire beaucoup de migrants des pays voisins où l'eau a disparu.
Parmi ces migrants le peuple des " nez verts" qui est plutôt mal accueilli par la population locale qui veille jalousement sur son trésor et fait preuve de discrimination raciale.
Mais la canicule finit par s'installer aussi à Catimandua.. les esprits s'échauffent. Un jour … il y a une catastrophe.
A travers ce court récit, Céline Lapertot nous dresse un portrait peu flatteur de notre monde et de nos comportements égoïstes.
Un livre pour se remettre en question .. si il n'est pas trop tard.
Un livre à l'écriture percutante, incisive.
Auteure à suivre .
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