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EAN : 9782709624978
188 pages
J.-C. Lattès (30/09/2003)
4.38/5   8 notes
Résumé :

Elles s'appellent Lucy, Alice, Geneviève. Elles vivent retirées loin des villes. Certaines l'ont choisi, d'autres subi. Toutes en parlent avec passion, dessinant en creux l'un des aspects les plus frappants de notre société. La France se peuple chaque jour davantage de femmes seules, sans que le phénomène soit clairement cerné. Cet ouvrage aborde le thème, non pas de la solitude citadine, "au milieu des autres", mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une « retrouvaille » très forte… réalisée une seconde fois avec autant d'enthousiasme que d'émotion , qu'à sa première lecture….!

Un livre que j'ai lu en 2003, avec moult intérêt... Un sujet qui m'interpelle toujours !!... J'ai d'ailleurs un travail d'écriture débuté depuis plusieurs années sur une thématique très proche... Je tombe justement sur la belle critique de pyrouette... alors que je fais une relecture de ces quinze destins féminins... courageux et créatifs... qui ne peuvent que tous « nous secouer » et nous interpeler de plein fouet , dans nos sociétés relativement « superficielles » et consuméristes…!
Quinze témoignages ponctués, avec bonheur, d'extraits de poèmes d'Emily Dickinson, poétesse que Françoise Lapeyre semble vivement apprécier...

L'extrait que je choisis de joindre ci-dessous exprime toute la complexité de la Solitude : cette compagne exigeante pour soi, pour l'acte de création…toutefois demeure la nécessité des échanges et des richesses d'autrui…pour appartenir et participer à la communauté humaine ! Il faut trouver l'équilibre entre ces deux extrêmes…Parmi les solitudes, celle des religieuses erémétiques…semblent les plus âpres.

« Judith---
Dans cet aboutissement, la campagne n'est peut-être pour rien, mais l'isolement n'est pas étranger à l'indispensable concentration sur la recherche des matières et des formes. C'est à la solitude, au vide autour d'elle, qu'elle doit d'atteindre ces moments d'élan, elle dit d'effusion. " Là, dans l'atelier, j'oublie tout, je ne vois pas le temps passer, je peux commencer à peindre dans la journée et me retrouver encore là à trois heures du matin. Il y a comme une excitation, une ivresse, le désir d'aller plus loin, comme dans l'aventure." Pour autant Judith ne se dit pas solitaire, la création, pense-elle, a besoin de l'expérience des autres, de confrontations à d'autres univers. Elle se ménage tout le repli qu'elle peut, convoque le silence, mais prévient les amis quand elle se retire pour être sûre de les retrouver au bout de la retraite. » (p. 40)

Quinze destins féminins singuliers qui ont en commun un courage immense, une exigence existentielle, et une détermination sans faille pour assumer leur existence, même semée d'épreuves…et de précarités
diverses !
Françoise Lapeyre , dans la postface, nous explique sa démarche quant à cet ouvrage, ses rencontres avec ces femmes, qui n'étaient pas sur les réseaux sociaux. Il a fallu donc plus de temps et d'astuces pour rassembler ces témoignages…On la remercie de sa ténacité qui nous permet de lire cet ouvrage bouleversant et très riche d'enseignements et d'émotions…

« Postface- --Une solitude à soi-
Elles avaient beaucoup à dire pour raconter des parcours uniques, qu'ils soient romanesques, dramatiques, agités ou simples. Pour réagir, aussi, à l'image de la femme seule, à distance du monde, dont elles savent qu'elle intrigue. La campagne abrite une catégorie bien identifiée de femmes seules et isolées : les cultivatrices devenues veuves et restées à la ferme. Mais elles, rares et dispersées, venues des villes, du divorce, du célibat, de métiers urbains, de la création artistique, de la religion, se présentent, et se représentent, comme des individualités.
Leur identité, c'est d'accumuler les écarts : elles ne sont ni dans le couple, ni dans le « cuisine/courses/ménage/enfants », ni dans les liens professionnels, ni dans les villes. Leur mode de vie éveille la curiosité, surtout, pour inspirer des interprétations dramatisantes et des mises en cause en termes d'échec ou de torts. Qu'ont-elles donc fait pour être seules ? Contrairement à l'histoire sociale des peurs, des goûts, des émotions, celle de la solitude n'a pas été écrite, si bien que la société peine à se dégager des associations banales telles que solitude et peur, solitude et marginalité, solitude et individualisme, solitude et mélancolie. (…)
Ce sont , d'abord, des femmes d'une grande force morale, car l'isolement l'exige comme il l'entretient. (p. 180)

Ouvrage qui offre un grand nombre de visages à cette Solitude qui effraye et console parfois… tant d'entre nous : entre « Solitude nécessaire », cette autre, brutale, qui survient brusquement à l'aune d'un accident de vie, Une autre solitude, réparatrice, permettant reconstruction et renaissance, et la solitude si particulière des ermites…Ces solitudes qui nous font partager ces 15 portraits extraordinaires, vaillants de femmes aux personnalités bien trempées !...

Paralèllement, en faisant des recherches complémentaires sur l'auteure, j'a pris connaissance d' un autre texte existant sur une femme qui a croisé la vie du Grand Hugo…, Léonie d'Aunet, ; là aussi, une femme d'un grand caractère, dont la vie devint très difficile après sa relation passionnée au poète. En contrepoint, elle devint une journaliste de talent… Une curiosité …qui s'ajoute pour une lecture très prochaine…. !
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C'est un sujet qui m'intéresse depuis quelques années, depuis mon arrivée dans cette région du sud ou contrairement à ma vie parisienne riche socialement, je me suis retrouvée seule entourée de monde. Bon je dois avouer que je suis profondément et inexorablement solitaire. Ma maison est mon refuge, le lieu où je me ressource et si je dois la partager (avec plaisir et amour) avec mon mari, je n'aime pas les intrusions de l'extérieur. J'avais déniché sur un blog d'une lectrice québecoise habitant à la campagne et très isolée un petit roman, une perle "une année à la campagne" de Sue Hubbel". J'ai constaté dans ce roman que cette femme qui demeurait isolée et loin de tout avait un vie sociale bien mieux remplie que les femmes de "la ville." Et j'ai adoré avec envie cette vie ! Alors me voilà avec le livre de Françoise Lapeyre entre les mains et le destin de quinze femmes. le constat : ces femmes ont a peu près mon âge et même plus âgées comme si c'était l'expérience de la vie et les contraintes qui amènent à ce désir de vivre tranquille. Comme dans le livre de Sue Hubbel elles ont une vie sociale bien remplie même si elles sont à la limite, du moins certaines, de la misère. J'ai relevé des mots doux comme choix, plénitude et même bonheur. J'ai aimé la façon de Françoise Lapeyre de recueillir ces témoignages et de les retranscrire, laissant toute la place à ces femmes pour s'exprimer, rajoutant une idée, un poème, une citation pour confirmer et si tout n'est pas "rose" dans la vie de ces femmes, j'aspire de plus en plus à ce mode de vie. Un très bon livre pour celles qui se posent des questions sur la vie tout simplement !
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Geneviève- --- La Solitude survenue

Quand elle s'est retrouvée seule, elle a passé un mois sans voir personne à réfléchir à sa situation, rédiger des listes de ce qu'elle voulait faire et ne pas faire, accepter et ne pas accepter. Au terme de cet inventaire, elle a passé des contrats avec elle-même. Il en est ressorti qu'elle gardait la maison, elle n'avait pas les moyens de faire autrement et n'envisageait pas de vivre en ville, en HLM. Il ne lui restait plus qu'à s'adapter, arriver à dormir seule, surmonter la peur des bruits, la peur des orages mais surtout trouver du sens à vivre ainsi. C'est venu peu à peu. Elle a appris la douceur du chat qui vous attend le soir dans cette grande cour obscure quand il faut tâtonner seule jusqu'à la porte de la maison. Ce petit animal affectueux qui a besoin de vous et reste néanmoins solitaire, lui aussi, est devenu indispensable. (p. 93)
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Judith

Dans cet aboutissement, la campagne n'est peut-être pour rien, mais l'isolement n'est pas étranger à l'indispensable concentration sur la recherche des matières et des formes. C'est à la solitude, au vide autour d'elle, qu'elle doit d'atteindre ces moments d'élan, elle dit d'effusion. " Là, dans l'atelier, j'oublie tout, je ne vois pas le temps passer, je peux commencer à peindre dans la journée et me retrouver encore là à trois heures du matin. Il y a comme une excitation, une ivresse, le désir d'aller plus loin, comme dans l'aventure." Pour autant Judith ne se dit pas solitaire, la création, pense-elle, a besoin de l'expérience des autres, de confrontations à d'autres univers. Elle se ménage tout le repli qu'elle peut, convoque le silence, mais prévient les amis quand elle se retire pour être sûre de les retrouver au bout de la retraite. (p. 40)
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La solitude des ermites

Mathilde

Dans la solitude, il se passe des choses éprouvantes. Intérieurement, ça bouscule. Au début il y a des compensations. Le sentiment de réaliser ce qu'on a recherché". Et puis le lieu était magnifique. J'étais face au panorama des Alpes. Il y a tout ce qui se passe dans la prière, tout ce qu'elle apporte. Mais il y a aussi la part d'ombre de la solitude. Je l'avais déjà vécue, avant, mais pas avec cette force. On va à l'extrême, au bout de quelque chose. Alors il faut énormément de patience. Dans cette vie-là, rien ne vient mettre un terme au sentiment de solitude il n'y a pas d'autres solutions que d'aller au bout. (p. 153)
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La Solitude survenue

Hélène, Lucienne, Geneviève, Alice et Gisèle vivent seules parce que leur vie s'est faite ainsi. sans désir ni vocation de solitude, sans tempéraments de solitaires, elles vivent seules, mangent et dorment seules. Erreur, deuil, handicap ou traumatismes les ont laissées sans personne avec qui partager leur toit, une condition non choisie mais entièrement assumée.
La solitude impressionne et beaucoup l'appréhendent. (...) Etrangement ou naturellement, l'histoire des lieux épaule l'histoire des vies. (p. 57)
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La solitude réparatrice--- Claude

Sa vie d'aujourd'hui se construit contre l'ancienne : au lieu de l'abandon, la solitude; au lieu du mouvement, "Le "mouillage"; au lieu de la ville, la nature; au lieu de la parole, le silence; au lieu de la dérobade devant la condition mortelle de l'ombre, la détermination philosophique du face à face. (p. 120)
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