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Le convoi tome 1 sur 2
EAN : 9782800149257
64 pages
Dupuis (22/03/2013)
3.77/5   32 notes
Résumé :
Montpellier, 1976 : Angelita prend le train en urgence pour rejoindre sa mère hospitalisée à Barcelone où, pourtant, elle avait juré de ne plus jamais revenir. Fille de réfugiés espagnols, Angelita a perdu son père à l'âge de 8 ans. Il fut l'un des prisonniers du tristement célèbre convoi des 927 vers Mauthausen, parti de Perpignan et d'Angoulême où les autorités françaises avaient parqué les réfugiés espagnols. Séparée de son père lors de son arrivée en France, Ang... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voilà une période de notre histoire récente qu'il faut continuer à sortir de cet oubli bien confortable : l'accueil réservé par la France aux Espagnols fuyant la dictature de Franco en 1939 et une guerre civile sans pitié pour les Républicains en train de céder.
Récemment, j'ai vu l'excellent film d'animation signé Aurel : Josep, hommage au dessinateur Josep Bartoli, lui aussi interné au camp d'Argelès, près de Perpignan. Là, je termine le la première partie de la BD signée Eduard Torrents et Denis Lapière : le Convoi.
Un même sentiment mêlé de honte et de gêne me gagne en suivant la petite Angelita et ses parents fuyant les bombardements italiens sur Barcelone. Et oui, la République espagnole attaquée par le général Franco était bombardée par les avions envoyés par Mussolini. D'autres l'étaient par Hitler, comme à Guernica ! Il faut ajouter à cela les fournitures d'armes et bien d'autres soutiens obligeant les Républicains et les Brigades internationales à reculer.
Bref, je ne veux pas retracer une histoire bien complexe mais m'attacher aux pas d'Angelita qui vit à Montpellier. Nous sommes le 18 novembre 1975. Soudain, elle est appelée depuis Barcelone où sa mère, Julia, qu'elle croyait en Auvergne, vient de faire une crise cardiaque.
Avec René, son beau-père, le second mari de sa mère, elle part au chevet de celle-ci. Dans le train, René lui demande de raconter ce dont elle se souvient car Angelita avait huit ans lorsqu'ils ont tout laissé pour gagner notre pays où l'accueil a été absolument ignoble.
La frontière franchie après des heures d'attente, c'est la séparation des hommes d'avec leur femme et leurs enfants et le camp d'internement à Argelès, sans le moindre bâtiment. Il faudra plus d'un an pour que les conditions de vie s'améliorent… mais quelle indignité !
La lecture de cette bande dessinée de facture classique est aisée. Les dessins de Eduard Torrents sont soignés, bien mis en couleurs par Marie Froidebise ; Denis Lapière assurant un scénario bien construit. J'ai été impressionné par les expressions de visages, soulignant une souffrance terrible, celle de l'arrachement à sa ville, à son pays natal. J'ajoute qu'une énorme surprise m'attendait à la fin du premier tome et cela fait que je me plonge sans délai dans le second.

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Dès les premières pages, on fait connaissance avec une jeune femme Angelita, au petit accent espagnol, qu'on devine mal dans sa peau. Nous sommes en 1975, à Montpellier. Voilà qu'un coup de fil de son beau-père René lui apprend que sa mère Julia qui devait se trouver avec un groupe d'archéologues en Auvergne vient d'être hospitalisée à Barcelone. Ils prennent aussitôt le train pour s'y rendre. Durant le voyage, son beau-père, René, lui demande de lui parler d'elle. "De maman ? - Oui. Comment vous êtes arrivés en France ce que vous avez vécu dans les camps et la... la disparition de ton père... Elle ne m'a presque rien raconté de tout ça. Elle n'aime pas en parler."
Et Angelita se met à raconter comment début 1939, à l'âge de huit ans, elle a dû partir avec ses parents pour fuir Barcelone bombardée presque chaque jour, même si son père aurait voulu rester et trouver des volontaires pour rejoindre les brigades et essayer de défendre la ville. À un moment leur bus est stoppé et ils doivent avec les autres fugitifs continuer à pied dans le froid et la neige pendant deux jours et deux nuits. Arrivés à la frontière, ils sont dirigés vers la gare où les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Pour Angelita : " la séparation d'avec mon père fut un anéantissement". Elle apprendra à la fin de la guerre, le décès de son père au camp de Mauthausen. Avec sa mère Julia, elles sont conduites au camp d'Argelès : "C'était un enfer qui nous attendait."
Le Convoi nous plonge dans ce drame que fut "la Retirada", un épisode encore méconnu de l'histoire contemporaine. Trois années de guerre civile espagnole (1936 - 1939) opposent les Nationalistes aux Républicains, Franco finit par s'emparer de Barcelone et les républicains espagnols se pressent alors vers la frontière. de l'autre côté des Pyrénées, ils sont dirigés vers des camps improvisés et insalubres, dans un dénuement total. Certains seront même déportés dans les camps de concentration nazis.
En partie basée sur des souvenirs familiaux d'Eduard Torrents, le dessinateur, le Convoi s'appuie sur des faits réels survenus dans de nombreuses familles catalanes. Cette bande dessinée est d'autant plus bouleversante qu'elle n'est pas imaginaire. Elle nous questionne fortement sur notre sens de l'humanité car c'est la nature humaine dans tous ses travers qui nous est présentée là.
Les derniers jours à Barcelone, le questionnement lors de l'arrivée à la frontière, la séparation et la découverte de leur camp d'accueil sont particulièrement bien réussies au niveau dessin et couleurs. Ces évènements encore trop peu connus sont particulièrement bien présentés et de façon très claire.
Un premier album fort réussi, au terme duquel, un fait bouleversant nous incite et nous oblige à découvrir sans tarder le deuxième !

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Cette bédé parle d'un fait historique dont on parle peu : la dictature de Franco, la guerre civile et l'exil des Espagnols vers la France, ainsi que de l'accueil qu'il leur fut réservé.

Mais avant d'entamer ce morceau d'Histoire, nous commencerons le récit en 1975, avec Angelita qui doit aller voir sa mère malade. Cette dernière se trouve à Barcelone, alors que tout le monde la croyait en Auvergne.

Erreur géographique ou autre chose ?

Comme beaucoup d'Espagnols exilés, elle avait fait le serment de ne plus mettre en Espagne tant que Franco serait toujours vivant et il vit toujours, même s'il n'en a plus pour très longtemps.

Angelita, sa fille, va se remémorer leur exil et la guerre qui faisait rage, quand Barcelone était bombardée par les avions Italiens… Nous étions en 1939…

Si je n'ai pas craqué pour les dessins, j'ai apprécié ce scénario qui a mis en lumière un pan méconnu de l'Histoire. le récit est poignant et les dessins font bien ressentir toute la détresse des gens, obligés de quitter leurs maisons, leur ville et de fuir, en voiture ou en autobus.

Et lorsque la route est bloquée, il faut continuer à pied, se débarrasser du superflu, de ses souvenirs, et marcher dans la neige, dans le froid… Dormir dans le froid aussi. L'exil n'est jamais une promenade de santé.

Quant à l'accueil, parlons-en : le fait de voir sa ville bombardée n'est sans doute pas une bonne raison de fuir. Ben non, on ne risque rien, voyons ! Allez, circulez avec ce laissez-passer provisoire et oubliez vos droits, vous n'en avez plu. La fraternité n'est plus ce qu'elle était…

Ensuite, on a séparé les familles : les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre.

Bref, rien de réjouissant dans le statut de réfugié. Les conditions de vie sont horribles, les gens se transforment en bêtes sauvages, se battant pour du pain (nous ferions de même), le tous sous les moqueries des forces de l'ordre françaises.

Ce premier album est rempli d'émotions, sans pour autant virer dans le pathos. C'est l'histoire d'une mère dont la fille n'a plus rien à lui dire, hormis bien des questions, notamment sur le sort qui fut réservé à son père, dans le camp de Mauthausen.

Les expressions sur les visages sont expressives, jamais figées. Elles font passer les émotions ressenties par les personnages, ce qui fait que, finalement, j'ai réussi à apprécier les dessins.

Mon seul bémol sera pour la longue introduction où l'on nous relate la vie sentimentale d'Angelita et qui n'apporte rien de plus au récit.

Je ne tarderai pas à lire le second album, car, malgré mon petit bémol, l'Histoire est très prenante et j'ai envie d'en savoir plus.

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J'avais une certaine appréhension en voyant le nom de l'un des auteurs. En effet, Denis Lapière alterne souvent le chaud et le froid dans ses oeuvres qui dépendent avec qui il s'associe. le dessinateur Eduard Torrents m'est totalement inconnu. Par ailleurs, le format parait assez réduit. Bref, cela ne m'inspirait pas trop...

Cependant, je ne suis pas de ceux qui jugent sur des premières impressions. J'aime aller au fond des choses pour découvrir des choses que je ne soupçonnais pas et qui peuvent parfois m'étonner dans le bon sens du terme. Et je dois dire que le convoi m'a particulièrement plu.

En effet, la narration est fluide et efficace. On entre tout de suite dans l'histoire de cette jeune femme qui va découvrir son passé le temps d'un voyage en train la menant vers Barcelone en 1975 dans l'Espagne d'un dictateur Franco vieillissant et mourrant. Et puis, il y a du rythme.

L'attitude des autorités françaises vis à vis des refugiés espagnols républicains de la guerre civile a été plus que déplorable comme en témoigne le camp de concentration d'Argelès sur Mer qui est devenu au fil des années une station balnéaire très prisée. On a oublié ce lourd passé. Il est utile parfois de rappeler ce qui s'est réellement passé.

Ce premier tome du diptyque se termine par un cliffhanger assez remarquable. Je n'ai cependant pas bien compris le sens d'une phrase du genre c'est moi qui t'ai appelé ce matin alors qu'il ne l'a pas fait. le second tome promet également un témoignage intéressant.

Et cette suite sera à la hauteur de ce que j'en attendais. Remarquable en tout point. On se place cette fois-ci du point de vue du père de notre héroïne. La vie de cet homme n'a pas été facile et est marquée par le destin. Au final, nous avons une oeuvre plutôt solide qui apporte un nouvel éclairage sur le sort des réfugiés espagnols après la guerre civile.
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France, 1975. Angelita est sous le choc, sa mère qu'elle croyait être en Auvergne vient d'être hospitalisée à Barcelone ! Quel événement a convaincu cette femme de briser sa promesse de ne jamais retourner en Espagne tant que Franco vivrait ? le long trajet en train vers la capitale de la Catalogne permet à sa fille de se remémorer la fuite forcée de sa famille suite à la victoire des phalanges fascistes.

En partie basée sur des souvenirs familiaux d'Eduard Torrents, le Convoi plonge le lecteur dans une page sombre de l'histoire européenne. La fin de la guerre d'Espagne avec la chute des Républicains et l'avènement des franquistes avait forcé des milliers d'individus à l'exil. de l'autre côté des Pyrénées, cet afflux soudain de population prit de court les autorités françaises. Des camps d'accueil furent mis sur pied en catastrophe. Improvisés et insalubres, ces derniers rendirent la déportation de ces malheureux encore plus éprouvante. le scénario de Denis Lapière (À l'ombre de la gloire), très bien documenté, relate ces événements avec beaucoup de précision et de retenue. Il est presque dommage que le scénariste se soit senti obligé d'ajouter un pan contemporain à son récit . En effet, la longue introduction narrant la vie sentimentale de son héroïne n'apporte que très peu d'éléments pertinents à l'album.

Aux pinceaux, Torrents réalise un travail des plus intéressants. Porté par le sujet, sa réalisation est brillante. Alors que son précédent opus, Ramon Llull, est souligné par un style académique un peu froid, le Convoi est marqué par un dessin expressionniste au trait épais – un peu dans la lignée de Jaime Martin dans Toute la poussière du chemin – très élégant. Parfaitement, appuyé par la mise en couleurs chaleureuse de Marie Froidebise, le dessinateur rend ici un hommage respectueux et talentueux au difficile parcours de ses compatriotes.

Malgré une entame un peu hors de propos, le Convoi contribue à dévoiler un épisode méconnu de l'histoire contemporaine. À découvrir.
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critiques presse (3)
BDGest
26 avril 2013
Porté par le sujet, sa réalisation est brillante. [...] Parfaitement, appuyé par la mise en couleurs chaleureuse de Marie Froidebise, le dessinateur rend ici un hommage respectueux et talentueux au difficile parcours de ses compatriotes.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
22 mars 2013
Il y a énormément d'émotion qui passe au travers de ces mots, de ces visages qui s'observent contre un grillage. [...] Un premier volume que je vous conseille très vivement, tant il est à la fois très beau, magnifiquement bien écrit et poignant !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
19 mars 2013
Le trait réaliste et précis d’Eduard Torrents brosse des personnages qui expriment de véritables sentiments. Cadrages et plans, champs et contre-champs happent le lecteur. [..] Un premier volet bouleversant et déchirant qu’on lit d’un trait…
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C’est tout de suite à la fin de la guerre que vous avez appris pour ton père ?
- Pardon… ?
- … sur sa déportation à Mauthausen… sur sa mort, là-bas…
- Il a fallu du temps. D’abord, personne ne pouvait nous dire où il était. Puis un courrier officiel nous a expliqué très succinctement ce qui s’était passé. Le convoi des Espagnols pour les camps de concentration nazis, ceux qui en étaient revenus et puis les autres… J’ai beaucoup pleuré… (page 56)
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En 1939, il s’était retrouvé au camp de la Combe-aux-Loups d’Angoulême. Le 20 avril1940, il faisait partie du premier convoi de déportation nazi en Europe. 927 hommes, femmes et enfants, tous réfugiés espagnols.
Ils ont été conduits jusqu’à Mauthausen. Là, les hommes sont restés. Ils étaient environ 400. Les femmes et les enfants ont été renvoyés à Franco.
On pense que seuls une dizaine d’hommes ont survécu. (page 38)
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Maman, pourquoi les Italiens nous bombardent ?
- Parce que Mussolini est un fasciste comme Franco, ma chérie, et que les salauds s’entraident. (page 29)
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Je n'ai jamais compris le cynisme des politiciens français de l'époque. Après tout, nous avions le même ennemi, les Républicains s'étaient battus contre des Allemands et des Italiens.
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Barcelone était bombardée presque tous les jours par des avions italiens...
À chaque alerte, nous devions nous réfugier dans un abri aménagé à quelques rues de notre immeuble.
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Dans le 172e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Barcelona, âme noire, que l’on doit au scénario conjoint de Denis Lapière et Gani Jakupi ainsi qu’au dessin de Ruben Pellejero, Martín Pardo et Emmanuel Torrents et qui est édité chez Dupuis sous le label Aire libre. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie du premier tome sur deux de Sans Francisco 1906 un album baptisé Les trois Judith que l’on doit au scénario de Damien Marie, au dessin de Fabrice Meddour et c’est à retrouver aux éditions Grand angle - La sortie de l’album Sang neuf que l’on doit à Jean-Christophe Chauzy et aux éditions Casterman - La sortie de l’album Carcajou que l’on doit au scénario d’ElDiablo, au dessin de Djilian Deroche et c’est édité chez Sarbacane - La sortie de l’album Vivre libre ou mourir que l’on doit au scénario d’Arnaud Le Gouëfflec, au dessin de Nicolas Moog et c’est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles - La sortie de l’album Oh, Lenny que l’on doit à Aurélien Maury et aux éditions Tanibis - La réédition en intégrale du diptyque Le convoi que l’on doit à Denis Lapière au scénario, Emmanuel Torrents au dessin et c’est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre.
+ Lire la suite
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