AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 45 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Grande aventure de Dominique Lapierre dans sa jeunesse à travers l'URSS du temps de Krouchtchev. Des contacts surveillés avec les gens du peuple russe, de nombreuses analyses par l'auteur de chaque instant vécu derrière le rideau de fer, le livre foisonne d'anecdotes sous la belle plume de Lapierre plus connu pour ses best sellers, mais ce livre moins célèbre vaut vraiment le détour.

Ils sont partis, Dominique Lapierre et Jean-Pierre Pedrazzini, accompagnés de leurs épouses, il y a bien longtemps, dans les annnées Krouchtchev, en 1956, pour 13 000 kilomètres en URSS, minis de toutes les autorisations nécessaires, surtout celle du Premier Secrétaire du Parti.

Leur voyage est un tissu de rencontres saisissantes, des plus humbles jusqu'à Krouchtchev lui-même, des jeunes, des vieux, des russes de l'époque, écrasés sous le joug d'un système qui leur donnait à cette époque l'illusion d'une légère émancipation.

Ils ont certainement vu ce que l'on a bien voulu leur laisser voir, ils ont échangé avec les gens, mais n'ont sûrement pas pénétré le coeur du système soviétique.

Leur livre constitue un récit intéressant. Je préfère néanmoins les autres oeuvres de Lapierre, particulièrement lorsqu'il écrivait en partenariat avec Larry Collins.
Commenter  J’apprécie          588
Après la magnifique critique de Nadiouchka de ce livre, jai hésité à en produire la mienne. Je ne tenais pas à me contenter uniquement d' une page de pub sur les qualités insoupçonnées d'une Simca Marly, qui, en 1956, a réussi à parcourir 15.000 km sur les mauvaises routes de l'URSS et propulsé par du carburant pas trop raffiné. Sans trop de problèmes, ou comme le note l'auteur : "l'essence soviétique finit par détruire la fougue de notre puissant moteur", mais apparemment pas la bagnole elle-même. Dommage que la production de ces belles sportives françaises, V8, fût arrêtée au début des années 1960.

Si je m'y lance tout de même c'est par nostalgie pour cette épopée par 2 jeunes couples derrière ce fameux rideau de fer, qui nous donnaient, enfants, la chair de poule, rien qu'en y pensant. Un peu comme la BD d'Hergé "Tintin au pays des soviets. Mais surtout pour rendre hommage à Domique Lapierre, et son complice américain Larry Collins (hélas décédé), qui m'ont procuré tant d'heures de lecture fascinante. Non pas qu'ils nous relataient des histoires agréables, mais à cause de leur art de nous présenter des dossiers complexes et parfois tragiques d'une façon captivante.

En effet, le récit de la plus grande catastrophe industrielle de notre histoire, provoquée par le géant chimique américain Union Carbide et faisant, en 1984, dans une ville indienne plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de blessés, sans que le boss de cette multinationale soit jamais inquiété par la justice, n'est pas exactement un sujet plaisant bien sûr, pourtant "Il était minuit cinq à Bhopal" se lit comme un thriller. Il en va de même de la guerre sanglante entre l'Inde et le Pakistan en 1948 dans "Cette nuit la liberté" ; la libération de Paris dans "Paris Brûle-t-il ?" ; le conflit israélo-palestinien dans "O Jérusalem" et la misère dans les slums de Calcutta dans "La Cité de la joie". Tous des ouvrages lus par des millions de lecteurs et certains portés à l'écran avec un succès comparable. Surtout "Paris Brûle-t-il ?" , filmé par René Clément en 1966 avec une distribution singulièrement riche : Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Gert Fröbe, Kirk Douglas, Simone Signoret, Yves Montand, Orson Welles etc.

La 3ème raison de mon enthousiasme pour ce livre est personnelle. Sans vouloir comparer mon expérience modeste avec les prouesses de l'équipe de la Simca, toujours est-il, qu'en 1970, je me trouvais avec mon épouse - en voyage de noces - et ma voiture à la frontière de la Hongrie et de l'URSS (près de la ville d'Uzhhorod, actuellement en Ukraine). Une initiative qui ne pouvait compter sur la joie de nos parents respectifs, ni sur celui de la police locale. Comme Dominique Lapierre, en moins grave certes, j'ai connu des problèmes de manque d'octane dans l'essence et des pannes, mais aussi la curiosité et la grande hospitalité des autochtones. J'allais sur mes 24 ans, ma femme en avait 22.

Le livre relate l'extraordinaire odyssée de 3 couples : notre héros l'auteur (25 ans) et son épouse Aliette, son ami Jean-Pierre Pedrazzini, le photographe de Paris Match (le doyen avec ses 27 printemps) et sa toute récente épouse Annie, ainsi que le couple russe Slava Petoukhov et sa Vera. Les 2 russes avaient sûrement comme mission de veiller à ce que les 4 "Frantzouskï" ne mettent pas en péril la survie de l'URSS.

L'ouvrage contient une kyrielle d'anecdotes, certaines intéressantes, d'autres cocasses ou les deux. En faisant allusion à la qualité du réseau routier par exemple, Nikita Khrouchtchev avait prévenu nos voyageurs : Vos épouses demanderont le divorce au bout de quinze jours". Je m'empresse de rassurer les lecteurs : au moins cette fois-là, le premier secrétaire du parti communiste s'est trompé. Ou l'adolescent à Minsk, tout fier de citer un passage de Victor Hugo en français, sans pour autant parler la langue. Partout où nos voyageurs passaient, ils pouvaient compter sur l'étonnement, la curiosité, la bienvenue et parfois même les bains de foule. À se demander qui avait le plus de succès : la splendide Simca bicolore ou ses 'martiens' à bord ?

Dominique Lapierre se garde bien de faire des exposés sur les bienfaits de notre régime par rapport à celui de l'URSS, ou l'inverse. Au contraire, sur la base de la description de la vie quotidienne du simple citoyen russe, il ouvre une fenêtre sur un monde, qui nous était inconnu en 1956. Un univers colorié et déformé par la propagande et la contre-propagande.

Il y a longtemps que je n'ai pas lu un livre avec autant de plaisir, bien qu'il m'ait valu une nuit blanche et un réveil difficile. Un divertissement sans prétention, agréablement illustré par 32 pages de photos, dans lequel Dominique Lapierre nous offre son grand talent de raconteur-né.
Commenter  J’apprécie          4114
Nous ne sommes que onze à l'avoir lu ? Dommage... Ce récit de voyage et traité de géopolitique est riche d'enseignements.
Ceci dit, je reconnais que L Histoire et la vie des pays de l'Est m'intéresse vraiment. Si ce n'est pas le cas, je comprends que l'on passe à côté mais ne serait-ce que pour l'information en elle-même il vaut le coup d'être lu.
Et, Dominique Lapierre est vraiment un "grand Monsieur".
Commenter  J’apprécie          90
Je continue mon incursion dans l'histoire de la Russie et cette fois, Dominique Lapierre me fait découvrir l'URSS soviétique. Impatiente, je plonge dans ce petit roman dont le titre sonne comme un conte « Il était une fois l'URSS »
L'auteur nous raconte ce voyage incroyable de 13.000 Km et nous livre son ressenti sur la société russe en 1956. La visite aux « Bisons » à Brest-Litovsk qui marque le point de départ de la grande aventure.
Décrire les paysages, les monuments mais surtout les gens et leur quotidien demeure le vrai objectif de ce travail journalistique. Pour ce faire, cinq personnes sont choisies au hasard et répondront aux « questions » des français.
A Minsk, Victor le cheminot nous fait pénétrer dans son minuscule appartement (32m2) et nous fait découvrir l'hospitalité russe et bien d'autres détails sur le quotidien de travailleurs.
A Moscou, la croisière sur la Moskova et le célèbre magasin Goum font la joie des deux françaises en vadrouille. le second portrait est celui d'une jeune étudiante Genia, l'une des 250 vendeuses du rayon parfumerie qui révélera le charme et la beauté de la femme russe dépourvue de tout artifice (maquillage).
Kharkov, une ville industrielle où la voiture se refait une santé.
Kiev, la célébration d'un mariage religieux orthodoxe de Vladimir et Maria restera un grand moment. Chaque étape est immortalisée par le photographe Jean-Pierre Pedrazzini. Les lecteurs pourront s'attarder sur les plus petits détails et mettre ainsi des visages sur les noms, ce qui rend le récit plus plaisant.
Le 3eme portrait est celui de Gregori, un tractoriste d'un Kolkhoze.
La Crimée, plus connue par la « Riviera soviétique », le « Nice » des anciens Tsars avec ses plages, ville convertie en colonies de vacances puis passage au Palais Livadia, lieu de rencontre des trois géants de l'Histoire, Churchill, Roosevelt et Staline en 1945.
Ce petit livre se lit rapidement et assouvira la curiosité de mes amis Babeliotes.

Commenter  J’apprécie          80
En 1956, deux jeunes reporters de Paris-Match, Dominique Lapierre et Jean-Pierre Pedrazzini, rêvant d'égaler les exploits des grands raids automobiles du début du siècle (Croisière jaune, Larigaudie etc...) décident de traverser l'URSS en pleine guerre froide alors que le rideau de fer s'est abattu à l'Est et qu'aucun touriste ne peut y circuler en voiture individuelle hors des circuits prévus et encadré par des agents de l'Intourist. Ils réussissent à arracher une permission exceptionnelle de Nikita Kroutchev qui vient juste de dénoncer les crimes de Staline et souhaite donner une meilleure image de son pays. A bord d'un magnifique break Simca Marly bicolore 8 cylindres en V, ils vont vivre en compagnie de leurs épouses une aventure exceptionnelle qui les mènera de la Pologne à Moscou, à Kiev en Ukraine et jusqu'au fond du Caucase (où ils seront les premiers et uniques campeurs étrangers) et même à Yalta au bord de la mer Noire. Partout l'accueil du peuple russe sera des plus chaleureux. Nos journalistes, accompagnés de Slava, leur alter ego russe et de son épouse, découvriront la misère et la souffrance des gens du paradis soviétique. La Simca, qui fait l'effet d'une soucoupe volante partout où ils passent, souffrira mille morts par manque d'essence convenable. Nos aventuriers rentreront à Paris juste avant le soulèvement de Budapest et la répression sanglante pratiquée par l'armée Rouge dans laquelle le malheureux Pedrazzini trouvera d'ailleurs la mort.
Un beau livre d'aventures passionnant et palpitant qui nous fait revivre une époque difficile, le temps où les communistes russes croyaient qu'ils allaient rattraper leur retard sur les économies capitalistes, celui où les stakhanovistes faisaient des concours de zèle productif pour hâter la venue du socialisme et malheureusement aussi celui de la pénurie, de l'absence de liberté, des appartements collectifs, des salaires de misère et de la répression sauvage par le KGB. Un arménien, né en France et retourné là-bas par naïveté, embrasse devant eux le fanion tricolore de la Simca, le lendemain, il est envoyé au Goulag au delà du cercle polaire. Il mettra des années avant de pouvoir rentrer en France. Slava, leur accompagnateur et traducteur, qui devait faire le voyage parallèle chez nous ne pourra pas emmener sa femme, gardée en otage pour qu'il ne passe pas à l'Ouest. A son retour, il se retrouvera également déporté en Sibérie pour avoir trop laissé de liberté à ses hôtes. Un livre pour se rappeler un régime qui réussissait à persuader tout un peuple enchaîné qu'il était le plus heureux de la terre. Sans information, sans possibilité de comparaison et dans une sorte de prison à ciel ouvert, ce n'était pas trop difficile. On sait comment tout cela s'est terminé. Souhaitons que cela ne se reproduise plus nulle part, quel qu'en soit l'avatar.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          50
Ecrit quarante ans après le périple objet du livre, cet exercice sent l'ouvrage de commande devant bénéficier de la notoriété de l'auteur, notoriété acquise, notamment, avec son collègue Collins grâce à leur “Paris brule-t-il ?ˮ. Avant cette publication tardive, des dizaines de récits ont été publiés sur ce thème, autrement dit, ça sent le réchauffé éditorial. Tissus de banalités mainte fois lues, de lieux communs et de clichés, on n'y découvre absolument rien. Mélange de niaiseries et de bisounours. Lecture inutile, il y a beaucoup mieux sur le sujet.

Question subsidiaire : Peut-on imaginer Nicolas Bouvier ou Sylvain Tesson voyager en couple ?........
Commenter  J’apprécie          30

Grande fan du travail en général élaboré par dominique lapierre l'As de l'Histoire romancée je suis tombée par hasard sur ce livre oggi et ma joie manifeste mon empressement à l'acheter font que j'ai hate de l'entamer :D
j
je vous en direz plus prochainement

saper ode !
Commenter  J’apprécie          30
Un beau voyage à travers une partie de la Russie.
Si vous souhaitez savoir comment ont vécu les Russes en 1957 n'hésitez pas à lire ce témoignage, ou plutôt les témoignages qu'ont pu recueillir les 2 couples parti en voiture pour l'Urss, ce sont les 1er à avoir pu voyager avec une autorisation et pas n'importe laquelle celle du président Nikita Khrouchtchev.
Cela débute avec une rencontre avec le président Vincent Auriol et le président de l'URSS ainsi que des hauts dignitaires.
Je conseille ce récit de voyage à la rencontre d'habitants qui sortent de roman de Tolstoï, Gogol... Cela ouvre l'esprit à d'autres horizons et sur une histoire contemporaine.
Commenter  J’apprécie          20
Deux reporters de Paris Match réussissent à obtenir l'autorisation de Krouchtchev de faire un reportage en URSS, rencontrer des soviétiques en Biélorussie, Russie, Ukraine et Géorgie. On y découvre le quotidien des soviétiques, bien loin du nôtre à travers des rencontres : un ouvrier, une vendeuse, un médecin... sans se voiler la face sur la dictature communiste. Passionnant !
Commenter  J’apprécie          10
Un livre qui se lit facilement, et qui est intéressant. C'est surtout une belle épopée, une belle histoire d'homme.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (111) Voir plus



Quiz Voir plus

La cité de la joie est en pleurs

J'ai commencé ma carrière littéraire très fort, à 18 ans, en payant mes 1000 premiers kilomètres, seulement ...?... nous étions alors en 1949

Un franc
Un dollar
Une peseta
Un real

10 questions
25 lecteurs ont répondu
Thème : Dominique LapierreCréer un quiz sur ce livre

{* *}