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Critique de Luniver


L'histoire moderne de l'Afrique du Sud commence vers 1650, par une décision tout à fait anodine : la Hollande, pour lutter contre le scorbut qui fait des ravages chez ses marins, décide de fonder une petite ville au Cap pour les approvisionner en viande et légumes frais. La colonie s'étend petit à petit, et attire des calvinistes européens, persuadés d'être un nouveau "peuple élu" pour les terres africaines, et les premiers conflits apparaissent entre ces immigrants et les autochtones.

Après bien des conflits et des migrations, les boers parviennent à créer deux petits états indépendants, le Transvaal et l'Etat d'Orange. Un demi-siècle plus tard, ces deux états sont conquis par l'Angleterre malgré une résistance acharnée : l'Union Sud-africaine est alors créée. le droit de vote n'est accordé qu'aux blancs et aux noirs "civilisés". Les premières discriminations apparaissent, dans le travail et dans la possession des terres.

En 1948, le parti national purifié, imprégné des idées racistes d'Hitler, parvient au pouvoir. Aussitôt, la politique de l'apartheid est mise en place, le but étant de réduire les contacts entre les blancs et les noirs au strict minimum et de promouvoir le "développement séparé" de chacune de ces catégories. Tous les habitants sont répartis suivant quatre races : blancs, métis, noirs, asiatiques. La classification des habitants se fait avec des moyens douteux, comme le test du crayon : on plante un crayon dans vos cheveux : s'il tombe, vous avez les cheveux lisses et êtes donc blanc, sinon, vous avez les cheveux crepus et êtes donc noir. Des "états ethniques" sont créés sur des terres pauvres et sans richesse pour être habitées par les non-blancs. Les lois ségrégationnistes se multiplient : relations sexuelles entre blanc et non-blanc interdites, séparation des toilettes publiques selon les races, passeports obligatoires pour les noirs, retrait de leur nationnalité sud-africaine, etc. Il faudra des manifestations pacifiques réprimées dans le sang, des sanctions internationales de plus en plus sévères envers l'Afrique du Sud, un pays au bord de la guerre civile, pour que le gouvernement renonce à sa politique et que les premières élections multiraciales aient enfin lieu en 1994.

À mi-chemin entre le roman et la chronique, ce livre nous entraîne rapidement dans l'histoire de l'Afrique du Sud : on est tout d'abord conquis par ce petit peuple tenace qui résiste tant bien que mal à toutes les agressions, on se révolte en voyant l'enchaînement des lois et des répressions qui s'accumulent, et on se réjouit de l'espoir d'une vie plus égalitaire dans le pays.
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