AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Philbast


Il est des géographes inspirés qui prenant un sujet en main vont le traiter sous toutes ses facettes.
Antoine Laporte nous en apporte une illustration exemplaire avec la publication de cette somme sur le transfert de la capitale allemande de Bonn à Berlin.

Les éléments de contexte sont décrits avec précision ; l'auteur rappelle que ce n'est qu'avec quelques voix de majorité que le transfert fut décidé et que plusieurs autres options avaient été discutées. On a peine à le croire aujourd'hui tant ce transfert semble s'imposer naturellement.
Même le choix de Bonn, ville secondaire et éloignée, qui ne devait à l'origine pas porter ombrage à Berlin le jour où... a failli se retourner contre l'actuelle capitale.

Les autres opérations de transfert de capitales dans le monde sont évoquées et ce, avec bonheur, pour illustrer la singularité allemande.
La documentation est très fournie, les cartes, les graphiques et les statistiques abondent.

"Le choix de fonder, de maintenir, de transférer une capitale constitue un acte politique, résultat de processus de construction du territoire national" nous rappelle à propos l'auteur dans l'introduction.

Le contexte historique émaille le propos en permanence pour relativiser, préciser, expliquer.

Peut être regrettera-t-on un peu la prudence du géographe sur son jugement sur l'attractivité de Berlin "loin d'être nulle", en se rappelant le propos de l'ancien maire de Berlin, Klaus Woreveit qualifiant sa ville de "pauvre mais sexy", et en insistant sur l'attrait de Berlin, une des villes les plus visitées au monde, sur son dynamisme et sa liberté.

S'agissant d'un livre thèse on notera en passant quelques approximations dans les détails. Page 54, la Cour constitutionnelle de Corée du sud a-t-elle vraiment dit : "c'est écrit dans une tradition non écrite" ?
Page 95, on préférera lire Bundesrat que Bindesrat.
On s'étonnera aussi de la fin des travaux du Bundestag à Bonn en 1992 indiquée par l'auteur, soit un an après le transfert de la capitale, en craignant que ce ne soit vrai.

Le livre s'achève en 2010, avant que le processus de gentrification (ou boboisation) ne transforme à nouveau profondément la ville.
Mais ce livre là reste à écrire.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}