Guérir du passé

Michael Lapsley est né en 1949 en Nouvelle Zélande. Jeune prêtre anglican, il a été envoyé en Afrique du Sud et a combattu contre la répression du peuple noir. Ses actions devenant vite gênantes pour le régime de l'apartheid, il fut chassé en 1976. Il alla se réfugier au Lesotho puis s'installa au Zimbabwe et continua à prendre position malgré la menace. En 1990, il reçu une lettre piégée dont l'explosion lui arracha les deux mains et un oeil. Par la suite cette agression lui donnera encore plus de forces pour défendre ses convictions et de "combattant" il deviendra "guérisseur" pour ceux qui ont souffert. L'action n'est plus dans le combat en tant que tel mais dans l'aide aux victimes.
L'auteur a divisé son autobiographie en quatre parties:
-Première partie:"L'attentat et ses séquelles"
-Deuxième partie:"Le temps du combat pour la liberté" où Michael Lapsley évoque son enfance.
-Troisième partie:"Le temps du travail de guérison". L'attentat est à nouveau décrit et l'auteur explique comment sa vie a changé. Création de l'Institut pour la guérison des mémoires.
-Quatrième partie:"Une mission au delà des frontières" qui relate le travail de l'Institut dans le monde entier.
Merci à Babelio et aux Éditions de l'Atelier de m'avoir fait profiter de ce livre lors de la dernière Masse Critique.
J'ai apprécié cet ouvrage qui est un bel exemple de résilience en montrant bien les capacités de l'homme à rebondir même dans les pires situations. Ce livre est malheureusement tout à fait d'actualité en cette période où la liberté d'expression a une fois de plus payé un lourd tribu. Cependant j'ai un avis plutôt mitigé quand à la construction du livre qui a souvent conduit l'auteur à des répétitions pas forcément utiles et une certaine lourdeur.

C'est l'histoire de Michael Lapsley un prêtre anglican d'origine néo-zélandaise, qui va se battre contre l'Apartheid en Afrique du Sud, après son arrivée dans ce pays afin de poursuivre ses études. Suite à son engagement, il est expulsé et devient aumônier de l'ANC au Lesotho.
En 1990, au Zimbabwe, il reçoit une lettre piégée. Il perd ses deux mains et un oeil lors de cet attentat. Huit ans après, il fonde l'institut pour la guérison des mémoires pour venir en aide aux victimes de violence et d'oppression.

Cette biographie est détaillée et très complète. On sent qu'il y a un vrai travail derrière. Il est composé de quatre parties. Les deuxième et troisième parties traitant de la lutte contre l'Apartheid et du travail de guérison des mémoires sont bien trop longues à mon goût, j'ai l'impression qu'on parle toujours de la même chose pendant plusieurs pages, voire qu'on rabâche
Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. Restons pragmatiques, c'est une biographie, c'est donc normal qu'il y ait plusieurs dates et plusieurs noms. Mais j'étais perdue car on revient parfois en arrière ou même dans le futur.
N'ayant que très peu de connaissances au sujet de l'Afrique du Sud et de l'Apartheid, ce fut très compliqué pour moi de me plonger réellement dans les pages, en cause toutes ces abréviations, ces organismes, ces dates et ces noms.
On parle donc beaucoup de politique mais aussi de religion. A savoir deux sujets qui ne me passionnent pas vraiment.
Comme je l'ai dis plus haut, il y a un énorme travail fourni, mais je n'ai pas accroché. J'ai même trouvé cette biographie interminable et c'est bien dommage.
Je conseille ce livre à des lecteurs plus "cultivés", ayant déjà des connaissances sur l'Apartheid, la politique, la religion et même sur la psychologie.

Je tiens d'abord à remercier les Editons de l'Atelier et Babelio pour l'octrroi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.

En premier, j'aimerais dire que le livre est agréable à lire même si il n'est visiblement pas l'oeuvre d'un écrivain. J'ai eu l'impression d'écouter le récit d'une vie avec toutes les digressions que permet le récit plutôt qu'une biographie rigoureuse. Cela fait le charme du livre mais à tendance à perdre le lecteur parmi tous les flaschback et les références en avant.

En deuxième lieu, je reste mitigé sur le livre et son auteur. Si l'histoire racontée est poignante et si j'ai beaucoup appris sur la réalité de l'appartheid en Afrique du Sud, je n'ai pas vraiment l'impression que l'auteur s'est vraiment livré. Peut-être est-ce par sa volonté de ne pas inviter la religion dans la discussion mais l'auteur étant un religieux, ça dénote et ça coince un peu aux entournures. Rien de bien grave non plus, mais j'ai l'impression que la foi a joué un très grand rôle dans la guérison de l'auteur et ce rôle est passé sous silence.

Enfin, je suis déçu parce que le titre et le quatrième de couverture, nous invite à guérir du passé mais sur cette guérison et ses voies, il n'y rien de bien solide. Je m'attendais à lire un livre sur les enjeux d'une telle guérison et sur les moyens d'y parvenir mais ce ne fut pas le cas. Certes, il y a des pistes ici et là mais le tout est dilué dans le récit de vie. Je me sens donc quelque peu trompé sur la marchandise.

Je ne regrette pas cette lecture, que du contraire, elle a le mérite de raconter l'envers d'un décor que les médias ignorent quand il n'a rien de sensationnel: guérir de la guerre et de ses atrocités. Je regrette juste le style, un peu et l'inadéquation du titre et du contenu, beaucoup.