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Critique de marina53


Face aux policiers qui l'interrogent et qui espèrent enfin résoudre cette macabre affaire, Polza Mancini continue de raconter son histoire. Depuis qu'il leur a avoué que ce n'était pas lui qui avait tué le père de Carole mais bien cette dernière, il revient sur les instants passés en leur compagnie...
C'était l'hiver, Polza avait trouvé refuge chez Roland Oudinot qu'il avait rencontré dans un hôpital psychiatrique et sa fille Carole dont il finira par tomber amoureux. Il attendait que le printemps arrive, et avec lui son lot de soleil, de vie et de lumière qui, il l'espérait, allait cicatriser pour de bon ses blessures physiques et morales. Il reste ainsi toute la journée avec Roland qui occupe son temps à faire des collages et des dessins pornographiques pendant que Carole part travailler à des dizaines de kilomètres. Mais il doit avant tout surveiller Roland, schizophrène, qui doit continuer à prendre ses médicaments. Or, celui-ci les a arrêtés et ses pulsions reviennent. Fâchée, Carole ne peut s'empêcher d'en vouloir à Polza. Les choses ne s'arrangent pas lorsque la gendarmerie se pointe: elle est à la recherche de Polza. Face à eux, Roland se tait mais Carole, contrairement à son papa, souhaite le départ de ce dernier...

Manu Larcenet termine en apothéose ce Blast. A l'instar des tomes précédents, Polza se raconte, livre ses déboires, ses mésaventures et ses rencontres marquantes dans ce face à face avec les deux policiers qui l'écoutent et cherchent à percer le mystère de Grasse carcasse et de son blast. Au fil des pages, on l'écoute, on le suit, on compatit et l'on comprend. Même si l'on sait depuis le début que Polza Mancini est soupçonné d'avoir tué Carole, le fin mot de l'histoire n'est pas tant de savoir s'il l'a fait ou non mais d'essayer de comprendre cet homme insaisissable, tourmenté et touchant malgré tout. L'épilogue dévoile enfin les faits, un épilogue qui revient en arrière et qui retranscrit tous les événements. L'on reste évidemment bouche bée et l'on comprend que Manu Larcenet s'est joué de nous et nous a embrouillés pour notre plus grand plaisir.
Graphiquement, l'auteur réussit encore une fois à nous surprendre. le dessin est plus maîtrisé, accrocheur et hargneux et le noir et blanc plus précis et ravageur. Des couleurs éclatantes qui fusent de-ci de-là, des dessins enfantins terribles à souhait, des pages silencieuses si expressives, des jeux d'ombre et de lumière finement travaillés et, au passage, quelques scénettes surprenantes de Ferri...
Manu Larcenet signe là un dernier album redoutable, impressionnant, émouvant et terrifiant. Il clôt brillamment cette série.

Blast, Pourvu que les bouddhistes se trompent... pourvu que je ne revienne pas...
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