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Critique de Meps


Meps
11 septembre 2022
La construction de mon identité de lecteur bdéique (je sais pas si il y a un adjectif, alors comme d'habitude, je tente d'innover) c'est d'abord faite dans les rayons de supermarché pendant que mes parents faisaient les courses : Tintin, Asterix, L'agent 212 mais aussi les Rubriques à Brac de Gotlib (plus facile à arrêter quand les parents reviennent). Elle s'est poursuivie avec mon cousin et ses collections de X-Men ou Spider Man (et aussi en fouillant le grenier du grand-père, en retrouvant des vieilles BD du genre Rodéo qu'avaient du lire mon père). En parrallèle, les intégrales des "journal de Mickey" et des "journal de Tintin".
Aujourd'hui, je continue la route, commençant à fureter du côté des mangas... et des BD adultes (ne craignez rien, pas dans les - de 18 ans hein) dont les thèmes m'auraient parus si banals étant jeunes.

Comme la science-fiction ou la fantasy, la BD a longtemps fait partie pour moi des genres qui permettent de s'évader... Or ici on plonge totalement dans le combat ordinaire qui donne son titre à l'ouvrage. Pourtant l'expérience est extraordinaire. C'est ma première BD de Manu Larcenet alors tant qu'à faire j'ai choisi celle qui a reçu le Fauve d'Or, moins de chances de se tromper. Beaucoup de sensibilité dans ces pages, de l'humour du quotidien, de celui des piques qu'on échange avec son frère ou sa compagne. de l'émotion face aux peines mais aussi aux petites joies du quotidien. La dépression, les licenciements, la guerre d'Algérie, le deuil, autant de sujets qui traversent la vie du héros. Mais aussi l'amour, la parentalité, la photographie.

Parlons-en de la photo, quel talent graphique pour retranscrire régulièrement en dessin le travail photo du personnage principal. du talent aussi pour installer les atmosphères des lieux, que ce soit la ville, la campagne, les chantiers navals mais aussi les saisons avec la nature enneigée ou printanière. le dessin est simple mais très évocateur, les émotions des personnages passent par un travail tout en épure sur le visage et les yeux mais qui parvient totalement à retranscrire et transmettre le message. Les textes savent se faire poétiques et militants mais revenir aussi à la simplicité d'un dialogue du quotidien et laissent aussi la place à des silences magnifiques.

Bref on engage volontiers le soldat Larcenet pour affronter avec lui nos combats ordinaires, puisqu'avec une oeuvre si proche de la chair de ces hommes et de ces femmes, c'est aussi nos propres blessures qu'on vient scruter et chercher à panser.
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