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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫C'est l'effet papillon
Petite cause, grande conséquence
Pourtant jolie comme expression
Petite chose, dégât immense
Le papillon s'envole, le papillon s'envole
Tout bat de l'aile♫
- Bénabar - 2008 -

Rex Flammae
lépidoptere non repertorié
La présence d'individus étrangers
quand tout va, nul ne saurait les déranger.
Pourtant quand leur intégrité est ménacée
Ceux qui ne sont pas des leurs, sont alors sacrifiés !...

Quand livrer un nom devient gage de survie
La seule morale qui prévaut...c'est la vie
Où ça commence ?
Où ça finit ?
Où la vie me conduit ?
Le trait de Larcenet toujours aussi précis
Un chef d'oeuvre de Claudel qui m'éblouit
Lumières qui vous attirent le papillon qui nous nuit...
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Une petite maison enneigée et isolée. Nichée au creux de la vallée. Un cauchemar et Brodeck se réveille brutalement. Seul le sourire de sa petite fille lui fera, pour un temps, oublier ses souffrances passées.
Brodeck, sous le joug des autres villageois, tente, autant que faire se peut, d'écrire son rapport sur ce qui s'est passé avec l'anderer. Après avoir rendu visite à l'un ou à l'autre, on lui fait clairement comprendre qu'il ne doit pas aller au fond des choses ni faire éclater une vérité que personne ne veut entendre et encore moins déterrer des secrets. Mais Brodeck veut savoir pourquoi cet étranger a été tué si atrocement par les villageois quitte à mettre en danger sa vie et celle des siens... Tandis que lui reviennent en mémoire les souvenirs des camps et ses propres souffrances...

Manu Larcenet clôt brillamment cette adaptation du roman de Philippe Claudel. Dans ce deuxième tome, les flashbacks, plus nombreux et plus violents, font la lumière sur le passé douloureux de Brodeck, sur les actes innommables des villageois, devenus des bêtes, de leur cruauté, leur peur et leur lâcheté. Des flashbacks qui plombent encore cette atmosphère déjà tendue, menaçante, presque irrespirable et cette vérité, insidieuse et blessante. L'auteur prend son temps pour installer l'intrigue et les personnages, allant jusqu'à alterner le récit avec des cases plus contemplatives. Un rythme parfaitement maîtrisé et saisissant.
Graphiquement, Larcenet fait montre d'une force et d'une intensité incroyables et d'une virtuosité étonnante. Un trait tout en finesse et d'une grande justesse, de magnifiques portraits burinés et silencieux, un noir et blanc profond et vertigineux.
Remarquable...
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Larcenet, homme multiface, aussi à l'aise dans le drolatique que dans la tragédie.

Le Rapport de Brodeck, version Larcenet, est-il fidèle au roman de Claudel, j'en sais foutre rien et honnêtement, peu me chaut.
Ce que je sais, c'est le plaisir incommensurable pris à contempler ces planches bicolores d'une élégance et d'une puissance peu communes.

Ce 2e tome lève le voile sur le mystère Anderer et sa violente disparition.
Focalisé sur ce personnage mutique et raffiné qui verse dans l'art plutôt que dans le lard, contrairement à la majorité de ses rustres contemporains amateurs de cochonaille, il n'en oublie pas pour autant notre poto Brodeck, le cul toujours vissé entre deux chaises, et une histoire personnelle propre à faire chialer le mur des lamentations.
Si vous étiez resté sur le Retour à la Terre et le Combat Ordinaire, la surprise, excellentissime au demeurant, risque bien de vous faire choir de très très haut.

Sublime et pis c'est tout.
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Après un premier tome très introductif et porté sur le mystère planant, l'adaptation dessinée du Rapport de Brock par Manu Larcenet se conclue finalement de belle façon.

Un an après L'Autre, Manu Larcenet propose le deuxième tome de ce Rapport, toujours en format « fumetti » (à l'horizontale) mais quand même dans une version cartonnée très solide. Cette fois, l'auteur va tenter de nous faire comprendre L'Indicible : qu'est-ce qui a bien pu pousser ces simples villageois à massacrer L'Autre, der Anderer ? et en effet, les réponses arrivent bel et bien, ce qui parfait l'écriture de ce diptyque. Brodeck a toujours son rapport à écrire concernant l'événement tragique qui a vu les villageois (sauf lui) commettre cet acte abominable contre un simple étranger de passage dans leur vallée, mais doit-il dévoiler le fait qu'il élabore un rapport parallèle et plus engagé ? Doit-il aussi véritablement décrire l'horreur banale qui a mené à la mort de cet étranger ?
L'indicible prend parfois les traits d'un acte jugé anodin et qui hante les esprits d'un petit village. C'est bien là le propos non simpliste mais intimiste proposé par Manu Larcenet : du protagoniste ou des villageois coupables, qui va céder en premier ? voilà l'enjeu de ce deuxième tome. Ce bras de fer psychologique, outre nous dévoiler tous les aspects encore mystérieux de l'intrigue, s'égaye aussi et surtout par un dessin toujours parlant à lui seul. Je me demande même si moins de dialogues n'auraient pas donné des situations encore plus parlantes, en jouant toujours sur les ombres inquiétantes.

Décidément, cette adaptation du Rapport Brodeck est une lecture qui se délecte de détails qui fourmillent. Bien sûr, il faut savoir l'apprécier et au terme de ce diptyque, il faut peut-être relire le premier tome pour être sûr d'avoir tout vu et tout cerné.
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Un second tome tout aussi puissant et poignant que le 1er.

Le mystère qui planait tout au long du 1er tome cède ici la place à une plongée dans le passé du village. Les failles et cicatrices sont ouvertes et exposées, les non-dits sont explicités. Mais Larcenet réussit le miracle de demeurer très pudique, malgré l'indicible qui est ici raconté, il n'y a pas de déballage malsain, pas de voyeurisme.
Il nous montre les Hommes dans ce qu'ils ont de plus laid, cédant à la lâcheté et même parfois à la barbarie et pourtant Larcenet ne prétend pas les juger de façon péremptoire. Après tout, ils sont nos semblables, ils sont nous. Derrière les horreurs qu'ont commis ces Hommes il y a souvent la peur. Décidément, la peur me semble être un noeud central de cette histoire. Même si la peur n'est pas le seul thème de cette oeuvre très riche, elle est au coeur du récit. Elle est la cause de bien des maux. C'est par peur que les villageois laissent l'armée d'occupation entrer dans la ville, c'est par peur qu'ils se taisent lorsque l'un des leurs est exécuté sommairement, c'est par peur qu'ils se rendent complices de l'épuration.... Et n'est-ce pas, malheureusement, terriblement humain que de renoncer à son humanité par peur... J'ai eu l'impression que Larcenet, sans excuser les villageois, cherchait à comprendre et à rappeler que cette origine du mal qu'est la peur est en chacun de nous. D'ailleurs les seuls personnages dont l'auteur ne cherche pas à expliquer le comportement sont les soldats nazis et ils sont représentés sous la forme de monstres, les excluant ainsi de fait de l'Humanité, eux qui ne sont pas mus par la peur mais juste par le désir de dominer et détruire.

Larcenet a signé là une oeuvre magnifique, une de celles qui marque un lecteur pour toujours. J'ai été plus qu'émue, saisie par certaines planches qui m'ont fait pleurer sur l'Humanité, sa laideur et sa faiblesse mais aussi sa beauté et sa tendresse. Ces éclats de lumière sont certes rares et brefs mais ils irradient d'une telle puissance qu'ils redonnent de l'espoir et donnent un sens à la vie. Ces lueurs ressemblent à des scènes toutes simples, par exemple à un homme qui étreint son enfant. C'est simple mais tellement beau, ça n'a l'air de rien et pourtant c'est immense. Comme cette oeuvre magnifique.

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Je reste songeuse. A la dernière page de ce livre figure une dédicace émouvante, à la mémoire des dessinateurs morts assassinés lors de l'attentat contre les journalistes de Charlie Hebdo.

Alors, je remonte le fil de mes souvenirs de cette lecture, et tout s'assemble. La figure de l'Autre, c'est Larcenet, celui qui peint, qui dessine, qui fait scandale aussi, mais qui ne mérite pas la mort.

Ainsi, ce récit très sombre qui englobe toutes les discriminations, tous les génocides de tous les temps, comme un mythe fondateur, met en évidence la nature profonde de ce qui fait que tous les holocaustes se ressemblent dans leur abomination.

Larcenet rajoute sa marque personnelle à la relecture de cette histoire, pas seulement en s'y projetant avec son autoportrait et sa solidarité avec tous les artistes libres du monde entier. L'univers très sombre est en effet esthétiquement très réussi avec ses noirs grattés, cette précision des portraits, et cette déshumanisation visible dans l'aspect des monstres qui tuent.

C'est vraiment un très grand roman graphique.
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Ouah, quelle première planche sans dialogue ! Quelle finesse dans ces quatre dessins d'animaux par l'auteur des B.D. humoristique «Retour à la terre»! Et que dire des oeuvres reproduites par l'Anderer qui sont des copies de Cézanne, Van Gogh, Pissarro, Rembrandt...

Manu Larcenet nous livre une atmosphère mystérieuse, emplie de non-dits, où les visages sont dissimulés, où les gueules sont effrayantes avec leurs honteux secrets. le graphisme en tension, noir comme l'histoire, sert habilement ce récit tragique.

Même si quelques aspects de l'histoire m'ont échappé, cela me permettra de me replonger avec plaisir dans cette B.D.ou de lire le roman de Philippe Claudel
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Rapport de Brodeck 1 - L'Autre
Rapport de Brodeck 2 - L'indicible

Quelles merveilles ces 2 BD de Manu Larcenet !

Vous êtes happé dès les premières planches avec le noir et le blanc,
le vent - la neige - la forêt
les oiseaux dans le ciel
le feu

La sauvagerie des hommes ,

L'anéantissement de toute humanité dans une indicible horreur,

Cela manque certainement d'ordre et de clarté
"les mots me viennent comme la limaille à l'aimant !"

L'étranger " le Landerer" qui parle à ses animaux, ses compagnons de route,
savant érudit un peu étrange à la recherche d'espèces florales rares , contemplatif, bon, serein, calme ; en guise d'arme un carnet et un crayon
à la main.

Il peindra le portrait de chacun de ces hommes rustres en faisant miroir
de leurs âmes !

Le mystère comme la différence fait peur.

On peut parler d'une oeuvre puissante et lumineuse dans un univers sombre où l'on entre dans les épaisses ténèbres de l'âme humaine.

Coups de crayon de génie d'une belle intensité, où, le vide profond, l'inqualifiable, l'indicible, la laideur ; laissent entrevoir des éclats de lumière de toute beauté et une certaine tendresse, très émouvant.


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Il trônait dans ma PAL depuis sa sortie. Il était là, chaque fois que je passais devant, je me disais, allez, va-y c'est le moment. Et bien non ! le moment, c'était aujourd'hui, et seulement aujourd'hui. Ca ne s'explique pas. Peut-être parce que nous sommes en septembre…

L'intensité ressentie est toujours la même, que ce soit à la lecture du roman et à la lecture du premier tome. La force des mots, des images ; c'est magistral ! Ca prend aux tripes, le noeud se serre à chaque page tournée.

C'est un des livres qui restera à jamais ancré en moi.

Bien que très noir, je pense qu'il devrait être une lecture, non pas obligatoire, mais enseigné à l'école, dès le collège.

Méfiez-vous, l'horreur est de nouveau à nos portes. Mais personne ne veut en entendre parler sauf quelques voix vite retournées à l'anonymat ou pire encore, balayées d'un simple geste.

Il ne faut pas aller bien loin… Il suffit de regarder devant notre porte. Mais cette fois, aucune excuse ne sera tolérée, plus personne ne pourra dire qu'il n'était pas au courant, qu'il ne savait pas…
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On retrouve les mêmes tensions dans ce second tome que dans le premier, avec une accélération du récit à l'approche du dénouement.
Les mots sur les non-dits apportent parfois une petite lueur d'espoir (avec la fille de Brodeck) dans un lieu isolé de tout où l'humanité même semble avoir déserté ces corps durcis par la vie, et parfois l'horreur dépasse ce que l'imagination avait anticipé.
Faut-il pour autant garder la noirceur des secrets dans les abîmes du silence ? La seule réponse à la révélation des vérités profonément enfouies de notre essence est-elle nécessairement tragique ? Ou expiable par la violence ?

Une fois encore la lecture de ce tome avec la coupure des plans et l'utilisation des noirs et des ombres savamment maîtrisés a été une expérience saisissante autant qu'inquiétante mais dont il m'a été impossible de m'extraire avant la fin. Je pense que les mots seuls dans leur nudité et leur dureté ne m'auraient pas permis d'aller au bout de la lecture du roman, en revanche, la virtuosité de Manu Larcenet a créé une dépendance hypnotique dès les premières pages.
Du grand art !
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