Le sens de la vis, Tome 2 : Tracer le cercle

Il a beau s'entrainer des heures, Demi-Lune n'arrive pas à tracer un cercle parfait. Pour l'aider, son maître lui conseille de devenir cercle lui-même. Mais, rien n'y fait. Demi-Lune finit même par dessiner un carré ! le maître demande alors à voir son pinceau et comprend aussitôt le problème. Car ce pinceau ne véhicule que tristesse et solitude. Aussi propose-t-il à son disciple de réaliser son propre pinceau. C'est ainsi que Demi-Lune et le maître partent en forêt pour faire le pinceau idéal...

Manu Larcenet se met à nouveau en scène dans cet album. Demi-Lune, c'est lui et pour pouvoir fabriquer un pinceau parfait, il va devoir s'enfoncer dans la forêt avec son maître. Jean-Yves Ferri et Larcenet, ce duo attachant, nous offre un deuxième album du Sens de la vis à la fois drôle et touchant. Jeux de mots, situations décalées, personnages ô combien attendrissants, cet album tendre, subtil et poétique, dépeint, sans en avoir l'air, notre société. Les paroles du maître sont pleines de sagesse. Graphiquement, Larcenet fait montre d'une grande originalité usant aussi bien de l'aquarelle, du collage que du crayon, alternant planches dessinées et dialogues. Des planches magnifiques aux couleurs automnales ou d'un bleu profond.
Original et subtil !

Contrairement au premier tome des aventures de demi lune, cet album est en partie en couleurs et certains dessins font penser à des estampes japonaises.

L'histoire commence par une dizaine de pages représentant des cercles; insatisfait de ce qu'il a représenté, demi lune demande conseil au maître.
Nos deux comparses vont se rendre en forêt afin de réaliser le pinceau parfait pour faire un cercle parfait; mais héla ce n'est pas le pinceau qui fait le cercle mais l'intention de demi lune à vouloir le réussir.
Il y arrivera mais par des chemins détournés et pas toujours très conventionnels.

En haut, la pleine lune, et ici-bas, Demi-Lune, dessinateur en toge et en quête du cercle parfait. Son guide spirituel est le même que dans le tome 1 : une sorte de yogi miraculeux, au cheveu unique mais très expressif. Bien sûr, il y a dans cette quête une Epreuve, un combat avec un Monstre, pas tout à fait un dragon mais QUASI.
Parsemé de dialogues parmi les plus méconnus du confucianisme ("dialogue des poils", "dialogue du non-cercle et de l'exaspération"), ce deuxième opus du Sens de la Vis est une merveille, dont la mise en couleur est, de surcroît, particulièrement réussie.
Sur ce, moi aussi je vais dans la forêt pour faire mon pinceau.

Encore une fois, Manu Larcenet se met lui-même en scène dans le rôle du dessinateur de bande dessinée. Ici, il endosse le rôle de ‘Demi-Lune', un disciple désireux d'améliorer son trait d'artiste mais également en quête du ‘Sens de la vis'. Son ‘maître' arrivera-t-il à lui transmettre non seulement ce savoir qui lui manque, mais également la sagesse tant recherchée ?
Après ‘Le retour à la terre', Ferri et Larcenet nous offrent ici deux petits bijoux de bande dessinée presque méditative. Si les dialogues –humour absurde et citations comme sorties d'un recueil d'aphorismes tibétains- comptent pour beaucoup dans la réussite de l'ensemble, le dessin de Larcenet se fait de plus en plus personnel et, sous de dehors de simplicité extrême, l'on devine en fait un travail et une maîtrise remarquable.

Une méditation sur les exigences et la liberté de l'artiste, à travers une exploration décalée de la philosophie zen.
Les dessins soulignés par les nuances de l'aquarelle sont splendides !