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Critique de Titania


Rien de tel que l'humour et la fable pour dénoncer l'absurdité de la guerre. C'est ce que fait Manu Larcenet qui réécrit l'histoire de Vincent van Gogh et de la guerre de 14 -18, en jouant la carte de l'anachronisme.

En effet, vous croyez sans doute Vincent mort en 1890, et enterré à Auvers sur Oise, que nenni !
le voilà embarqué avec un général peureux sur la ligne de front, où les hommes meurent par milliers chaque jour. Il doit aller peindre la vérité de la guerre, à la demande de Clémenceau, qui ne comprend pas pourquoi des soldats désertent et se mutinent.
Ne cherchez pas longtemps, la mission est impossible, et sombre vite dans le fantastique et l'horreur.

L'histoire de la peinture du début du XXème siècle est également revisitée de façon très drôle. On ne résiste pas à la parodie du vocabulaire des critiques d'art. Ainsi lorsque Vincent se fâche après le général qui met en doute son talent, on a....

"j'ai fait exploser la palette chromatique, j'ai déstructuré la nature, donné un
sens à la matière, bien avant que tu ne sois en âge de jouer avec ton caca !"

ou encore...en peignant les Tournesols, il commente ainsi son travail.

"J'aime beaucoup chromatiser les masses et structurer l'espace avec ces jolies feuilles vertes toutes tarabiscotées, avec le jaune des pétales, ça en jette un maximum".

La peur, la mort, la boue, l'inutilité du sacrifice, l'absurdité de la répression des mutineries, tout y est cependant, même si cette "rocambolesque aventure" est loin de la précision historique. C'est un croquis d'ambiance, qui rend hommage aux morts de cette guerre, et au pouvoir d'évocation de l'art auquel Larcenet participe, comme dessinateur et scénariste, en faisant revivre de façon loufoque, l'auteur des Tournesols.
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