Quelle(s) histoire(s) ! D'abord celle d'une femme. Puis d'un pays. Les deux (désespoirs et amours) se confondant. Mais, tous les deux plongés dans une douloureuse tristesse et dans une re-cherche du bonheur et du pays perdus. ... le pays a sombré dans le crime et le sang, dans la chasse de tout ce qui doute ou pense, dans le meurtre de tous ceux qui créent. La re-cherche de la femme aimée, physiquement partie définitivement mais toujours occupant l'esprit et le coeur. Heureusement, il y a l'art, la sculpture, l'expression culturelle
clandestine, et heureusement reconnue ... par les autres. L'étranger ! Dans
les balcons de la mer du Nord. Amsterdam, la paisible, l'équilibrée, chargée d'histoire, antre des belles lettres et des arts, à la mémoire toute pleine. le refuge et, peut-être, la nouvelle raison de vivre !
le héros de Yacine Kateb a eu, pour amour et espoir, Nedjma. Celui de
Waciny Laredj a, pour aimée et désespoir Fitna. La prêche est dite ! Les deux sont perdues à jamais, mais il y a, heureusement, des héritières
toujours, hélas, dans l'ailleurs : Clémence (Traduisez Rahma, la fille ( ?) de Fitna
et de Yacine, conçue il y a bien longtemps), et, surtout, Narjis, l'amour platonique (et seulement épistolaire) de la prime jeunesse. Alors, une voix de la radio
désormais exilée. Des retrouvailles qui réconcilient le héros avec l'amour mais pas avec l'espoir
Peut-être à Los Angeles, la prochaine étape ? Qui sait.
Avis- Superbe traduction d'un mélange extraordinaire de plusieurs récits de vie... avec pour fonds la tragédie nationale ayant poussé à l'exil, et l'amour, seule bouée de sauvetage de l'humain. Il est évident que la lecture en arabe (l'écriture étant bien plus «poétique») apporte bien plus de contentements intellectuels à notre imaginaire «oriental». Mais, comme il ne faut jamais «rater» une oeuvre de
Waciny Laredj...