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Citations sur Le livre que je ne voulais pas écrire (37)

Tu persistes à penser que notre vraie inclination est de nous entraider, de nous entraimer.
Quand on nous met en concurrence pour des emplois, des notes, des chronos, des partenaires sexuels, nous intériorisons la lutte, l’autre devient un adversaire; quand on instille la peur et la méfiance, l’autre devient un ennemi. p.225
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Pendant des semaines, des mois, tu t’es trouvé face à elle dans une situation de désemparement aigu, soucieux de la consoler, la réconforter, la soutenir, de lui donner de l’amour en sachant que c’était inutile, que tu resterais à jamais à la surface de son chagrin, comme ces crèmes contre la sécheresse cutanée qui, nous explique-t-on en petits caractères, n’hydratent que les couches supérieures de l’épiderme.Parce que tu es à l'extérieur de son drame .......L’extrême souffrance nous renvoie à notre irréductible solitude, à notre irréfragable individualité......p.81
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Je pénètre dans la salle .
Sensations familières , plénitude immédiate : un concert de rock .
Je souris .
Je suis bien .
[ ...]
Je suis bien . Parmi les miens .
[...]
J'aime cette atmosphère .
Mes coreligionnaires et moi sommes réunis dans la même attente , prêts à communier .
Heureux .
Ils sont mes semblables , mes frères , nous sommes liés par le rock.
Bienfaisante empathie .
[...]
Complicités .
De vraies vies , de vraies personnes , avec des histoires et des espoirs , des secrets et des mesquineries , des générosités .
Amis, voisins , prof de danse de votre fille aînée , caviste du boulevard .
De vrais rires , des potes , des amoureux .
[...]
La fosse se remplit ...
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La littérature n’arrête pas les balles. Par contre, elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gâchette. Peut-être. Il faut tenter le pari.
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C'est toi qui soupires, qui gémis, qui sanglotes et te plains; à cet instant, tous les hommes et toutes les femmes du monde geignent en un choeur difforme cette mélopée tragique qui insulte les dieux en même temps qu'elle les convoque, qui les défie de descendre ici-bas, dans la fosse du Bataclan ou les ruines d'Alep, dans l'Etat de Borno ou les bidonvilles de Rio. (p109)
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Il faut plus de personnel soignant, les payer plus, se soucier de leur bien-être professionnel. Taxez la spéculation, scalpez les hauts salaires, démerdez-vous – démerdons-nous – mais n'abandonnez pas la santé publique. (…)
De charmantes jeunes femmes nettoient tes plaies dans le sillon interfessier, vident et rincent tes pistolets pleins d'urine (tu apprendras en tapant ces lignes que le terme précis, que personne n'utilise dans l'hôpital, est « urinal »), plus aucune gêne, aucune pudeur, tu es tout le temps à poil sous ta blouse. De toute façon, ton sexe et tes testicules sont morts. Tu ne bandes plus. Tu essaies d'éviter d'y penser.
Myriam, Maïlis, Anne-Sophie, Habib, Bertrand, Isabelle, Brigitte (…), Valérie, Francesco, Geneviève, que ramènent-ils chez eux après une journée auprès de souffrants, d'éclopés, de perfusés, d'intubés, de cacochymes, de métastasés, de condamnés, d'immobilisés, de catarrheux, de migraineux, de pneumatiques, d'ulcéreux ? Vous croyez qu'ils ôtent leur blouse, leurs sabots et que les sordidités de la journée restent au vestiaire ? (…) Jamais ils ne te font sentir leur fatigue ou leur ras-le-bol. Ils sont l'humanité qui prend soin des siens. Tu t'énerves dans ton lit quand tu penses à ce monde qui veut les privatiser, les rentabiliser, en faire des acteurs de l'économie marchande. Est-ce si compliqué à comprendre que nous avons plus besoin d'eux que de conseillers en communication, de publicitaires ou de traders ? On te répond trou de la Sécu (sic), qu'il faut comparer ce qui est comparables, voir la réalité en face, que l'assistanat tue et que c'est mal de vivre au-dessus de ses moyens. Et que c'est l'heure de ta piqûre.
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. La faute aux petits pains suédois ? Ainsi, les Vikings ne se seraient pas contentés de tuer l’artisanat du meuble et d’étrangler nos auteurs de polars, ils auraient aussi émietté l’industrie de la biscotte, ces Barbares ? De l’italien biscotto, cuit deux fois, le latin médiéval biscottum est attesté dès 1218 à Modène selon le Dictionnaire historique de la Langue française.
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Voilà quelques années que tu as décidé de dire que tu les aimes à ceux que tu aimes, de dire quand c’est bien, quand c’est beau, quand c’est touchant. D’exprimer tes sentiments. D’essayer d’être gentil et bienveillant contre le cynisme ambiant et ton fond fier et égoïste. Ça change tout. L’amour autour, en donner, en recevoir, ça change tout. Tant pis pour les pisse-froid.
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"La littérature n'empêche pas les balles. Henri Barbusse, Louis-Ferdinand Céline, Erich Maria Remarque, Louis Guilloux ou Ernest Hemingway n'ont pas empêché, en romançant 14-18, la Seconde Guerre mondiale. Henri Alleg n'a pas empêché Guantanamo. Anne Frank, Primo Levi, Henri Vercors, Georges Hyvernaud n'ont empêché aucun génocide, aucune bataille, aucun massacre de civils. On envoie aujourd'hui encore des gamins se faire buter, les femmes sont violées par les vainqueurs, les bâtards nourrissent des désirs de vengeance. La littérature n'arrête pas les balles. Par contre, elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gâchette. Peut-être. Il faut tenter le pari."
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p. 225 tu persistes à penser que notre vraie inclination est de nous entraider, de nous entraimer. Quand on nous met en concurrence pour des emplois, des notes, des chronos, des partenaires sexuels, nous intériorisons la lutte, l’autre devient un adversaire ; quand on instille la peur et la méfiance, l’autre devient un ennemi.
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