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EAN : 9782706121388
250 pages
Presses Universitaires de Grenoble (09/10/2014)
2.8/5   5 notes
Résumé :
Aucun champ de connaissance n’est à l’abri des pseudo-scientifiques. Les sciences humaines et sociales constituent cependant un terreau particulièrement fertile pour les charlatans de tout acabit. Plusieurs des exemples présentés dans cet ouvrage s’arriment par conséquent au domaine de la psychologie. L’ouvrage comprend six chapitres. Au cours du premier chapitre, deux questions sont posées : qu’est-ce que la science et que sont les pseudosciences? Le deuxième chapi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Serge Larivée est professeur et chercheur en psychoéducation (psychopédagogie) et en andragogie* à la faculté des Sciences de l'Education de l'Université de Montréal, Québec. Il a travaillé auparavant pendant des années en école primaire comme enseignant en adaptation scolaire et comme directeur.
Il a co-écrit plusieurs livres autour du thème de l'éducation, de l'apprentissage et de l'intelligence. Il a publié, entre-autres, « La fraude scientifique et ses conséquences » en 1994, et il est également co-auteur de nombreux articles qui ont bouleversés la vision du public sur certaines personnalités modernes, comme Mère Teresa, Françoise Dolto ou encoreSigmund Freud.
*Andragogie : l'andragogie fait partie des sciences humaines, c'est un concept relativement récent (fin 70, début des années 80) qui englobe les pratiques de formation pour adultes, différentes des méthodes d'enseignement pour enfants (pédagogie). Former c'est modifier le comportement, car l'adulte n'est pas malléable comme l'enfant, il a déjà créé sa personnalité, ses acquis sont profondément ancrés, et son sens critique le rendent moins enclin à accepter le changement. «Réapprendre» n'est pas une évidence. le formateur, l'intervenant (on ne parle pas là d'enseignant) doit apporter les outils nécessaires à ces modifications du comportement, et laisser l'adulte s'en emparer et les faire siens, tout en le guidant, en lui ouvrant de nouvelles perspectives, en lui apportant, dans un ensemble cohérent, les outils, le matériel nécessaire, pour acquérir un nouveau comportement.
Enseigner c'est apporter du savoir. Former c'est apporter du savoir-faire.
L'andragogie est donc le terme qui regroupe les techniques de transmission de ce savoir-faire, ainsi que les moyens mis en oeuvre pour modifier les comportements déjà ancrés, avec bien-entendu l'assentiment du demandeur. (Dans le cas contraire, nous aurions affaire à de la manipulation…)
Serge Larivée tente ici, avec « Quand le paranormal manipule la science », de décupler notre scepticisme et notre sens critique envers le paranormal en général, et les pseudosciences en particulier, et d'emblée, Larivée se montre très malin en usant des armes de ceux dont il nous somme de nous méfier, en mettant le mot « paranormal » dans son titre, il se sert de son effet attractif instantané auprès du public…
Cependant, il faut savoir ce que regroupe ce terme de paranormal pour Serge Larivée : il englobe le paranormal dit « fantastique » (fantômes, extra-terrestres, croyances ésotériques diverses, etc…), les religions, mais aussi les pseudosciences telles que la télépathie, l'astrologie, la psychanalyse (oui, Larivée met sur le même plan la télépathie, l'astrologie et la psychanalyse… cela m'a fait bizarre aussi) et même l'homéopathie (rappelons que Larivée est canadien, et qu'au Canada le sectarisme est légale, par contre il n'y a pas de reconnaissance officielle pour les médecines douces, dites alternatives comme l'homéopathie, l'ostéopathie… pour Larivée, il semble que toutes les médecines «parallèles» soient du charlatanisme, même l'homéopathie et l'ostéopathie, reconnues en France.
Revenons à notre sujet de départ, cet ouvrage, qui je l'avoue, m'a parfois rebuté avec son vocabulaire universitaire chargé et surchargé de références que je n'ai pas pu vérifier, mais qui, j'ose l'espérer venant de Serge Larivée, sont scrupuleusement authentiques.
Pour cela, c'est amusant, je dois faire appel à plusieurs des principes qu'utilisent les manipulateurs afin de nous duper, et contre lesquels nous met en garde Larivée (chapitre 3) : la méthode de l'autorité - en effet je fais confiance à Larivée, spécialiste, pour ne pas me communiquer des informations fausses-, la méthode du témoignage - sur le même principe que le précédent -, et j'illustrerais mon propos en citant Larivée : « Au total, il est clair que les six méthodes des préscientifiques d'acquisition de connaissance présentées ici sont, dans la conduite de la vie quotidienne, beaucoup plus confortables que l'acceptation du doute systémique inhérent à la méthode scientifique qui demande continuellement à voir avant de croire. » Et oui, on ne peut pas constamment vérifier tout tout le temps. Mais il faut être éveillé, et garder l'esprit alerte.
Dans le premier chapitre, Larivée expose les bases des fondements, lois, éthiques, qui régissent le monde des sciences et des chercheurs scientifiques en sciences dites « dures » : mathématiques, chimie, physique, biologie, etc… en opposition aux sciences dites « molles » : les sciences humaines, dont la psychologie, la psychoéducation.
Le second chapitre vise à étayer son propos en faisant ce qu'il appelle « l'état des lieux », c'est-à-dire qu'il essaye d'évaluer le nombre de croyances et leur engouement auprès des gens (en gros, le pourcentage de gens qui croient à quoi et quand). Ce chapitre comporte 8 pages, 5 tableaux. Mais ces tableaux ne montrent pas vraiment de résultats probants, si ce n'est que les croyances fluctuent, selon les périodes, allant même jusqu'à s'inverser complètement à d'autres. de plus, ses études ont été faites dans des pays différents à des périodes différentes, mais pas vraiment synchrones, puisque questionnant sur des croyances en partie différentes. Larivée lui-même admet que ces études ne sont pas vraiment parlantes, si ce n'est pour montrer que les croyances fluctuent… (Peut-être suffit-il de regarder les journaux féminins chez le médecin ou dans les kiosques à journaux pour se rendre compte de l'engouement du public pour tel ou tel phénomène dit paranormal, ou pseudo-scientifique ? Les films à l'affiche, le thème récurrent des séries qui marchent, sont aussi un bon indicateur de la tendance du moment…) Et de conclure que c'est nous-mêmes, public, qui tendons les bâtons pour nous faire battre, car c'est la demande du public qui crée le contenu des médias, qui elles, ne font que répondre à cette attente, comme toute bonne entreprise qui se respecte. Sur ce point, je le rejoins tout à fait.
Chapitre trois, ou : pourquoi les humains sont-ils si attirés par les pseudosciences : des facteurs historiques et d'autres reliés à la nature humaine ? Ce chapitre est particulièrement intéressant, mettant en lumière les mécanismes reliés aux acquis, qui mènent aux croyances par le biais de l'héritage culturel, mais aussi par le biais de l'environnement, de la génétique, et de l'appareillage cognitif qui se met en place dès l'enfance. Nous ne sommes pas tous « armés » pareillement en matière de sens critique.
Je tiens à préciser que j'utilise les termes de Larivée, qui mène une guerre contre les idées reçues, les croyances, l'obscurantisme, et en aucun cas les guillemets ne sont là pour dénigrer ou être sarcastique. Même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'écrit Serge Larivée, le fond de son propos rejoint tout à fait mon éthique personnelle, et comme lui, je suis d'un naturel sceptique, avec un sens critique développé, et j'aime vérifier les faits. (Je me justifie, car j'ai été récemment critiquée violemment par des babéliotes qui n'avaient pas appréciés une de mes critiques de livre…)
J'en profite également pour expliquer pourquoi j'ai lu ce livre.
Tout d'abord merci à Babelio et aux Presses Universitaires de Grenoble et leur collection Point de vue & débats scientifiques pour avoir proposé cet ouvrage dans le cadre de Masse Critique. (« la collection Points de vue & débats scientifiques, créée et dirigée par Pascal Pansu et Alain Somat, traite de thèmes qui, au sein de la communauté scientifique, font débat et sont sources de polémique. Sans recourir à des jugements de valeur, les ouvrages de la collection s'ancrent dans une position critique et alimentent la controverse. » Je rajouterais que c'est le propre de l'esprit scientifique, toute théorie doit être discutée et remise en question, pour en déceler les faiblesses et les erreurs. Ce n'est pas Serge Larivée qui me contredira.) Ce livre m'a interpellé immédiatement quand je l'ai vu car je suis friande, pour ne pas dire passionnée depuis toujours par l'art et la littérature fantastique, onirique, par les mystères de toutes sortes, par l'inexpliqué, tout en étant une sceptique née, et tout en ayant un esprit critique développé et une propension à ne croire que ce que je vois… Cela semble paradoxal, mais pour moi c'est évident : j'aime les enquêtes, policières, scientifiques ou historiques, j'aime élucider, comprendre, tester : les bases de l'esprit scientifique. Cependant je ne possède pas une logique purement mathématique, mais plutôt une intelligence intuitive et un bon esprit d'analyse. de fait, (ipso facto comme dirait Larivée…), un tel livre ne pouvait que m'attirer. Et Larivée, comme déjà dit plus haut, a très bien compris cela, d'où l'utilisation du mot paranormal dans son titre… Et ce n'est pas un reproche, car j'ai pu ainsi lire un livre qui ne m'aurait sans doute pas autant attiré avec un titre autre, du genre, Ce qu'empruntent les pseudosciences à la science pour nous manipuler. Car rappelons-le, pour Larivée, paranormal et pseudosciences ne font qu'un.
Je ne pensais pas que l'on pouvait assimiler la psychanalyse à une pseudoscience, et encore moins au paranormal. Pour Serge Larivée, c'est le cas. Ceci dit, quand on connait un peu le personnage de Freud, on sait qu'on ne peut se fier à un tel homme pour tenter de résoudre nos problèmes psychologiques.
Mais là où Larivée fait fort (chapitre 4) c'est quand il remet en question tout ce qu'on a pu croire sur le sujet, les années de travail en analyse, d'assertions de spécialistes, de médecins, les théories, les dogmes, les paradigmes, et secoue sans vergogne la poussière épaisse qui occulte nos esprit en ce qui concerne les fondements de la psychiatrie et de la psychanalyse. Lacan en tête – Freud en a déjà pris pour son grade dans un précédent essai parut en 2013 « La psychanalyse ne résiste pas à l'analyse », dans la Revue de psychoéducation (vol. 42, no 1) – accompagné de Dolto et de Bettelheim, sont mis au banc des accusés par Larivée. Et je ne saurais que le rejoindre aux vus des exemples pathétiquement édifiants qu'il nous expose. Là son propos est clairement de revenir sur ce qu'il considère comme un poison pour l'humanité, la psychanalyse et la psychiatrie, qui sous couvert de science, alors qu'elle n'en utilise que les artifices, n'explique rien mais à réponse à tout.
Extrait : Fromm (1955/75) déclarait : « en certaines occasions et du fait de la personnalité de certains de ses représentants, le mouvement psychanalytique à fait montre d'un fanatisme qu'on ne rencontre d'habitude que dans les bureaucraties religieuses et politiques » (p.91). Près de quarante ans plus tard, un autre psychanalyste tenait des propos similaires : « il est vrai que nous les gens d' « allégeance » psychanalytique, nous nous comportons quelquefois comme des sectaires adhérant à quelque « vérité révélée » et ignorant avec mépris toute exigence extérieure de « preuves » ou de démonstration.[…] Nous écartons en effet la critique en l'interprétant comme « une résistance à l'analyse », nous donnant ainsi raison sans même avoir discuté. Nous ne démontrons rien en choisissant que des « initiés » pour interlocuteurs. Comment dès lors – de l'extérieur – percevoir la psychanalyse autrement que comme une doctrine, une secte, une religion, une idéologie ?
Dans le chapitre 5, Serge Larivée va exposer 26 procédés utilisés par les défenseurs des pseudosciences. Pour ma part, je trouve la liste un peu redondante, et je ne vais pas l'énumérer ici. Procurez-vous le livre, et faites-vous votre propre avis !
Car en conclusion, après encore un petit chapitre 6 sur le rôle des médias, journalistes, parents, écoles, dans l'apprentissage de l'acquisition de l'esprit critique et scientifique, ce que nous préconise Serge Larivée, c'est de continuellement aiguiser cet « instinct », de manière à avoir ce comportement ancré en nous, se questionner, mettre en doute l'autorité quand elle semble se fourvoyer, se remettre soi-même en question, de chercher la vérité, au-delà des apparences, et pour se faire, ne pas confondre « ouverture d'esprit et esprit troué », et ne pas sombrer dans les excès, à savoir « entre l'ouverture béante de l'esprit et l'excès de scepticisme, le doute raisonnable ».
Pour cela, et ça va plaire aux babéliotes, il préconise de lire plus d'ouvrages scientifiques et de polars ! Chose faîtes régulièrement en ce qui me concerne, car je suis abonnée à Sciences et Avenir depuis plusieurs années, et suis grande amatrice de bons polars.
Et vous, vous lisez quoi… ?
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J'ai lu ce livre dans le cadre du programme « Masse Critique de Babelio RENTREE 2015 ». Avant de vous faire part de mon analyse, je tenais à remercier les éditions Presses universitaires de Grenoble PUG ainsi que le site Babelio qui m'ont permis cette lecture.

Le titre « Quand le paranormal manipule la science » m'a immédiatement interpellée et, même si je connaissais l'avis, quasi unanime, des scientifiques vis-à-vis de cette question (le sous-titre du livre ne laissant planer aucun doute « Comment retrouver l'esprit critique »), j'étais vivement intéressée par la démonstration de Serge Larivée.
En effet, dès mon plus jeune âge, j'ai toujours été attirée par l'occulte, fascinée par ce qu'on n'explique pas, mais qui pourtant « marche ». J'entends par-là que, depuis toujours, je me fie à mon intuition qui m'apporte souvent de meilleures réponses que le raisonnement basique. Ne vous méprenez pas, le milieu dans lequel j'évolue est un milieu intellectuel et, sans avoir suivi des études purement mathématiques, j'applique, professionnellement, une démarche scientifique dans les raisonnements que je suis amenée à produire.
J'ai immédiatement compris que le texte de la quatrième de couverture de Serge Larivée, professeur titulaire de l'Ecole de psychoéducation de l'Université de Montréal, présentant l'essai, était un avertissement sans appel à tous ceux que des sciences occultes enchantent « Cet ouvrage incisif … devrait faire tomber en dépression tous les adeptes des pseudosciences ».
Alors qu'a donné cette confrontation ?
Dans un premier temps, j'ai été assommée par ces 6 chapitres qui justifient de manière implacable le caractère aléatoire du paranormal et en démontrent méthodiquement son charlatanisme. Pour résumer : de l'homéopathie, en passant par la télépathie, la psychanalyse jusqu'à l'astrologie, toutes ces disciplines regroupées sous le terme générique de « pseudoscience » sont, pour l'auteur, des domaines où des malins manipulent des naïfs.
Toutes ces pratiques, qui tentent de s'affirmer par des démonstrations scientifiques escamotées, ne résistent en aucune façon à l'application d'une démarche scientifique complète.
Seule sa conclusion, titrée « Entre l'ouverture béante de l'esprit et l'excès de scepticisme, le doute raisonnable », laisse à penser qu'il veut bien accorder un petit espace de crédibilité à ses disciplines regroupées sous le terme de pseudoscience, à la seule condition, qu'elles ne revendiquent jamais d'être estampillées du sceau de la science.
Je n'ai pas de contre-argument pour m'opposer à l'analyse de Serge Larivée et je n'en ai pas cherché. Son essai est un bijou d'irréfutabilité, dont Descartes approuverait le raisonnement, car il a su introduire "une méthode du doute qui aboutit au rejet de tout ce qui n'est absolument pas certain".
Suite à cette lecture, j'ai parfaitement identifié dans quelle impasse se trouvait le paranormal et l'ensemble des pseudosciences. Pour un besoin de légitimité plus que de crédibilité, ces différentes disciplines regroupées sous le terme générique de « paranormal » ont tenté de démontrer scientifiquement leur existence. Or la démarche scientifique ne convient pas à ce type de disciplines, d'où une démonstration inaboutie qui amène à douter de leurs résultats et donc de leur efficacité. Ainsi, puisque la démarche scientifique ne peut les valider, et donc les homologuer, elle les discrédite une seconde fois.
La partie de l'essai qui m'a le plus déstabilisée restera l'exhaustif chapitre 5 qui, à l'instar d'un catalogue, déroule vingt-six procédés utilisés par les défenseurs des pseudosciences pour convaincre et qui sont immédiatement et habilement pulvérisé par notre auteur.
Paradoxalement, j'ai été plus près de la dépression, avant de lire le livre de Serge Larivée qu'une fois l'ouvrage achevé. Car malgré l'implacabilité du raisonnement et l'érudition de son ouvrage, j'ai envie, comme Galilée le 22 juin 1633, de murmurer « Eppur si muove ! », façon de dire que je ne doute pas que la croyance en la pensée magique a encore de beaux jours devant elle.
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Malgré tout l'intérêt de cet ouvrage, je me permettrai quelques réserves de méthode et de fond
L'intention de l'auteur est tout à fait louable et il y réussit assez bien. La première partie consacrée à l'exposé détaillé de la méthode scientifique est remarquable, c'est d'ailleurs la meilleure part de l'ouvrage.
Par la suite, et à titré de " cas pratique" l'auteur démonte à raison un certain nombre de supercheries qui prétendent à tort à la scientificité. Cette partie de l'ouvrage est également intéressante, on peut toutefois lui reprocher d'enfoncer laborieusement un certain nombre de portes ouvertes, ce qui rend sa lecture fastidieuse sur le long terme.
Mais tout cela reste mineur, ma critique porte en fait sur ce que je n'hésite pas à appeler une malhonnêteté intellectuelle: au fil de l'ouvrage et à plusieurs reprises, comme par incidence, l'auteur présente l'inexistence de Dieu et le caractère définitif de la mort comme des faits scientifiquement établis, ou plutôt laisse entendre qu'ils le sont, au même titre que la théorie de l'évolution.
Se faisant, il se rend coupable d'une, disons erreur pour être gentil, qui repose sur une confusion : Dieu n'est pas un fait scientifique et il est absurde de prétendre démontrer son existence ou son inexistence, tout au plus peut on présenter des faits dans l'un ou l'autre sens, mais qui ne convaincront que ceux qui le sont déjà. Certes la tentative de démonstration scientifique de l'existence de Dieu qu'à fait Ceyrac est stupide, mais celle opposée de Dawkins l'est tout autant. Quant à la charge de la preuve elle n'incombe à personne puisqu'il n'y a rien à prouver.
Et lorsque Larrivee veut malgré tout s'aventurer sur le terrain de la discussion en affirmant pour commencer, comme à titre de concession, que la croyance en Dieu a commencé avec la conscience de soi apparues il y a 110;000 ans, on ne sait trop à quoi il se réfère, sans doute à l'apparition de Sapiens mais alors c'est faux et très gentil pour Néandertal. Si comme l'a dit Chaunu, "l'homme est pleinement homme lorsqu'il est une conscience de soi sous le regard de la mort", et qu'il l'est, selon l'avis des paléoanthropologues dès l'apparition de la première tombe intentionnelleme, alors il faut remonter jusqu'aux sépultures de la Chapelle aux Saints ( Néandertal donc et -400.000 ans.
Comme quoi, en effet, toute affirmation scientifique est refutable
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A la télé, dans les librairies, sur le Web … Astrologie, spiritisme ou numérologie occupent plus de place que les sciences. Serge Larivée, psychologue de l'université de Montréal, y voit un affaiblissement de l'esprit critique. Et rappelle en quoi l'esprit humain est un terreau fertile pour les pseudosciences : sa tendance àvoir des liens où il n'y en a pas, à surestimer la valeur des anecddotes… Surtout, il décortique 28 procédés par lesquels ces pseudosciences se donnent des airs de science. Remplacement des preuves factuelles par des analogies, énoncé de théories impossibles à invalider… Un rafraîchissant rappel des fondements de l'esprit critque, indispensable en science, utile au quotidien.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Autrement dit, les lecteurs ou téléspectateurs encouragent à leur insu leur propre sous-développement en redemandant toujours et encore, en raison de facteurs complexes et variés, des produits plus ou moins nocifs pour l'intelligence laquelle ne saurait se développer dans la facilité. Peut-on également penser aussi que de se nourrir abondamment d'ésotérisme ou d'approches pseudoscientifiques risque d'encourager une sorte d'infantilisme psychosocial puisque la maturité conduit inévitablement à se poser des questions sans réponse et à assumer ses propres limites.
Loin de moi l'intention de fustiger la population friande de doctrines étranges et absurdes pour reprendre l'expression de Locke. Il y a des raisons à cela qui relèvent entre autres de l'éducation. Toutefois, l'alarme doit être sonné par ceux qui ont eu la chance de développer l'esprit critique et qui, à titre d'adultes, se trouvent responsables de témoigner des valeurs qui leur sont chères, entre autres celles que nous laissa le siècle des Lumières, à savoir la primauté de la raison sur le "crois ou meurs" doctrinaire et la primauté du raisonnement sur tous les mysticismes.
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