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Critique de Galirad


J'ai lu ce livre dans le cadre du programme « Masse Critique de Babelio RENTREE 2015 ». Avant de vous faire part de mon analyse, je tenais à remercier les éditions Presses universitaires de Grenoble PUG ainsi que le site Babelio qui m'ont permis cette lecture.

Le titre « Quand le paranormal manipule la science » m'a immédiatement interpellée et, même si je connaissais l'avis, quasi unanime, des scientifiques vis-à-vis de cette question (le sous-titre du livre ne laissant planer aucun doute « Comment retrouver l'esprit critique »), j'étais vivement intéressée par la démonstration de Serge Larivée.
En effet, dès mon plus jeune âge, j'ai toujours été attirée par l'occulte, fascinée par ce qu'on n'explique pas, mais qui pourtant « marche ». J'entends par-là que, depuis toujours, je me fie à mon intuition qui m'apporte souvent de meilleures réponses que le raisonnement basique. Ne vous méprenez pas, le milieu dans lequel j'évolue est un milieu intellectuel et, sans avoir suivi des études purement mathématiques, j'applique, professionnellement, une démarche scientifique dans les raisonnements que je suis amenée à produire.
J'ai immédiatement compris que le texte de la quatrième de couverture de Serge Larivée, professeur titulaire de l'Ecole de psychoéducation de l'Université de Montréal, présentant l'essai, était un avertissement sans appel à tous ceux que des sciences occultes enchantent « Cet ouvrage incisif … devrait faire tomber en dépression tous les adeptes des pseudosciences ».
Alors qu'a donné cette confrontation ?
Dans un premier temps, j'ai été assommée par ces 6 chapitres qui justifient de manière implacable le caractère aléatoire du paranormal et en démontrent méthodiquement son charlatanisme. Pour résumer : de l'homéopathie, en passant par la télépathie, la psychanalyse jusqu'à l'astrologie, toutes ces disciplines regroupées sous le terme générique de « pseudoscience » sont, pour l'auteur, des domaines où des malins manipulent des naïfs.
Toutes ces pratiques, qui tentent de s'affirmer par des démonstrations scientifiques escamotées, ne résistent en aucune façon à l'application d'une démarche scientifique complète.
Seule sa conclusion, titrée « Entre l'ouverture béante de l'esprit et l'excès de scepticisme, le doute raisonnable », laisse à penser qu'il veut bien accorder un petit espace de crédibilité à ses disciplines regroupées sous le terme de pseudoscience, à la seule condition, qu'elles ne revendiquent jamais d'être estampillées du sceau de la science.
Je n'ai pas de contre-argument pour m'opposer à l'analyse de Serge Larivée et je n'en ai pas cherché. Son essai est un bijou d'irréfutabilité, dont Descartes approuverait le raisonnement, car il a su introduire "une méthode du doute qui aboutit au rejet de tout ce qui n'est absolument pas certain".
Suite à cette lecture, j'ai parfaitement identifié dans quelle impasse se trouvait le paranormal et l'ensemble des pseudosciences. Pour un besoin de légitimité plus que de crédibilité, ces différentes disciplines regroupées sous le terme générique de « paranormal » ont tenté de démontrer scientifiquement leur existence. Or la démarche scientifique ne convient pas à ce type de disciplines, d'où une démonstration inaboutie qui amène à douter de leurs résultats et donc de leur efficacité. Ainsi, puisque la démarche scientifique ne peut les valider, et donc les homologuer, elle les discrédite une seconde fois.
La partie de l'essai qui m'a le plus déstabilisée restera l'exhaustif chapitre 5 qui, à l'instar d'un catalogue, déroule vingt-six procédés utilisés par les défenseurs des pseudosciences pour convaincre et qui sont immédiatement et habilement pulvérisé par notre auteur.
Paradoxalement, j'ai été plus près de la dépression, avant de lire le livre de Serge Larivée qu'une fois l'ouvrage achevé. Car malgré l'implacabilité du raisonnement et l'érudition de son ouvrage, j'ai envie, comme Galilée le 22 juin 1633, de murmurer « Eppur si muove ! », façon de dire que je ne doute pas que la croyance en la pensée magique a encore de beaux jours devant elle.
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