Puisqu'il est si facile de donner son amour sur Instagram sans puiser dans sa réserve personnelle, j'aime tout : les petits chatons, les phrases pleines de sagesse sur fond de roses, les appels à la paix, à la sérénité et à la sauvegarde de la planète. Sur Instagram, je viens aussi et surtout chercher ma dose de dopamine.
...Instagram n'est pas seulement un univers futile. Ainsi, je me surprend à suivre avec intérêt certaines causes humanitaires. Finalement, je lâche les bébés pandas du zoo de Beauval pour me préoccuper du sort des Ouïghours de la province chinoise de Xingang et de la situation des femmes en Afghanistan. En troquant le mignon animal pour l'horreur humaine, je me sens plus fidèle à ce que je suis.
Quel intérêt il y a à se photographier sur son lit, devant son hamburger, devant son miroir, la bouche en cul-de-poule ? Pire encore : Instagram, c'est aussi la découverte des filtres qui embellissent le cliché et amochent la vie.