Voici un livre tendre et délicat, sur un sujet qui ne l'est pas vraiment. Ou comment rédiger un avis sans en dévoiler plus que le quatrième de couverture, très réussie.
Il s'agit d'amour et d'amitié. Automne écrit après coup. Elle n'écrit pas pour se souvenir, elle écrit parce qu'elle espère qu'en mettant des mots sur ce qu'elle, Chloé et Mehdi ont vécu, elle pourra oublier. Puisque tout le monde, sa mère en premier, sa petite soeur Avril en second lui dit que parler lui fera du bien, puisque tous tentent de la sortir de l'état dans lequel elle se trouve, elle prend le contrepied en prenant sa plume - même si le dernier mot, finalement, c'est Chloé qui l'aura, en un procédé narratif des plus émouvants.
Le langage utilisé dans les dialogues est des plus actuels, les situations racontées sont des plus crédibles, l'intrigue ne perd pas son temps en se diluant dans des péripéties secondaires. Même s'ils sont jeunes, nos protagonistes n'ont pas de temps à perdre - et Chloé, boule d'énergie solaire, n'en a jamais perdu.
Un récit que j'ai commencé et lu d'une traite - vous allez me dire : je le dis souvent. Mais là, nous ne sommes pas dans une intrigue policière, mon genre de prédilection, nous saurons très vite ce qui a bouleversée Automne : l'auteur ne joue pas sur le suspens, mais sur l'expression des sentiments et des émotions, sur la douleur, sur le fait de reprendre le cour de sa vie, de revoir des lieux - seule, sans eux.
Une interrogation aussi : pourquoi vit-on ? Chloé, au début du récit, se devait de
vivre les rêves de sa mère - est-ce vraiment
vivre sa vie ? Non. Que les enfants accomplissent leur rêve à eux - message implicite à faire passer.