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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est bon que les romanciers s'emparent de l'Histoire en marche.
Ali, un jeune ingénieur franco-marocain promis à une brillante carrière et Malika, une pétillante institutrice, vivent gaiement ensemble à Paris lorsque le jeune homme est écarté d'un important dossier par des clients américains en raison de sa bi-nationalité. Profondément meurtri par cette injuste décision, il démissionne et sombre dans une grave dépression. Poussé par son cousin Brahim, il se tourne progressivement vers la religion alors qu'il était athée avant de basculer dans l'extrémisme.
Beaucoup moins romanesque et romantique qu'Ahlam de Marc Trevidic sur le même thème, Ce vain combat que tu livres au monde est cependant une belle invitation à la réflexion, sans tomber dans les pièges idéologiques ou la démagogie, un roman particulièrement vivant, profondément pédagogique et humaniste.
Fouad Laroui interrompt régulièrement le récit pour s'adresser au lecteur et jalonne son roman de nombreux rappels historiques passionnants qui permettent une autre lecture des évènements tragiques liés aux attentats. Cela peut désarçonner le lecteur mais c'est passionnant. La meilleure amie de Malika, Claire est son double, résolument républicaine et agnostique.
J'avais beaucoup aimé, Les Noces fabuleuses du Polonais et Le jour où Malika ne s'est pas mariée, deux recueils de nouvelles truculentes, Fouad Laroui confirme son talent de narrateur avec ce roman richement dialogué et plein d'humour malgré la gravité des évènements.

Je remercie Babelio et les éditions Julliard pour cette découverte.
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Ce roman au titre poétique raconte la métamorphose d'un jeune Franco-Marocain qui périclite mortellement dans le djihad, malgré la relation amoureuse qui le lie à une Française qui se reconnaît comme telle, en dépit de son origine maghrébine. La trame fait écho à l'actualité. Toutefois, comme déjà dans Les Tribulation du dernier Sijilmassi (2014), je crois qu'elle n'est pas ce qu'il y a de plus important. L'auteur est d'abord un intellectuel : il met sa grande double-culture et sa pensée précise et pénétrante au service d'une intelligence (au sens étymologique) fondée sur la multiplicité des points de vue, sur la complexification d'un débat trop souvent lésé par le manichéisme, par l'ignorance idéologique, par l'émotivité de l'approche médiatique, par des conflits internationaux aux enjeux obscurs.
Certains aspects romanesques de ce livre peuvent être critiqués : parfois on trouve que les personnages pourraient avoir davantage d'épaisseur ; à certaines occasions le souffle d'un chapitre s'estompe dans le suivant – aussi aurait-on envie de faire de celui-là un morceau d'anthologie (ex. le ch. 28 : « Ma tante Ginette ») et de vite survoler les moins réussis ; la prose manque du panache du célèbre Une Année chez les Français, qui m'avait fait découvrir Laroui ; la chute peut être accusée de « bon-sentimentalisme ».
Mais ce qui compte, pour moi, ce sont les chapitres « contextualisants », l'usage littéraire du principe de la concurrence des récits nationaux-identitaires – ou « identity narratives ». La littérature dans le politique. Non l'inverse : attention ! C'est par des oeuvres littéraires comme celle-ci, que l'on doit surtout sinon exclusivement à la littérature migrante, et qui possèdent une plus grande accessibilité et bénéficient assurément une diffusion supérieure à celle des essais spécialisés, que l'on peut espérer voir (re)fleurir, sur ces thèmes pollués, la plante de l'humanisme et du dialogue-dialectique entre des récits de plus en plus contradictoires et conflictuels.
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Qui mieux que Fouad Laroui pouvait parler de radicalisation et de terrorisme avec subtilité et même une pointe d'humour ? Il publie aux Editions Julliard l'histoire de Malika et Ali, un couple en plein déchirement. Discrimination, tentation du repli sur la religion, mauvaises fréquentations... Une spirale qui happe Ali, et dont Malika tente en vain de l'extraire.

Instructif, engagé, Ce vain combat que tu livres au monde permet de comprendre certains mécanismes de l'enfermement mental que constitue toute forme de radicalisation. Et parvient à ménager des moments de légèreté, grâce notamment au talent exceptionnel de Fouad Laroui pour les dialogues !
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La quatrième de couverture m'avait attirée. L'histoire d'un jeune homme d'origine marocaine qui finit par adhérer au djihadisme a attisé ma curiosité. Je me suis demandée ce que pouvait dire ou faire l'auteur d'un thème d'une brûlante actualité. J'ai ma réponse et elle marque une certaine déception. Je n'ai pas été satisfaite par ma lecture. Elle n'a pas été à la hauteur de l'attente. La trajectoire du personnage principal n'est, pour moi, pas du tout convaincante. L'homme finit par rejoindre la Syrie un an après avoir démissionné d'une grande entreprise qui l'écarte d'un projet en raison de ses origines; une expérience qui suffit à le pousser dans les bras de l'islamisme politique, lui qui était pourtant très bien intégré à la société française. Je n'y ai pas cru. L'auteur n'a pas réussi à rendre crédible son histoire; sans doute parce qu'il ne va pas assez en profondeur, qu'il reste en surface et que son écriture est, pour moi, trop légère, trop enjouée. J'attendais un roman d'analyse, j'ai rencontré un roman "distrayant". Je conseillerai néanmoins ce livre à toutes celles et ceux qui ne connaissent rien à l'histoire du Moyen-Orient et qui pourrait, à travers lui, en apprendre un petit peu.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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Livre agréable et intéressant avec le rappel de faits historiques d'importance, par exemple les accords Sykes-Picot qui partagent en 1916 le Proche-Orient (ex Empire Ottoman) entre la France et le Royaume-Uni.

En revanche, le portrait psychologique du personnage principal et son évolution restent insuffisamment décrits à mon goût.
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2 jours de lecture et je finis le bouquin il est 2h du matin et une énorme pointe de tristesse à la lecture de ce livre ... Triste de vivre l'histoire de Malika et Ali. Triste pour Malika , triste pour Ali ...
Je ne sais que dire , peut être triste car le livre aborde un sujet qui nous touche en ce moment même en France et ailleurs ...
Je choisis toujours un livre quand je suis sur que celui ci me plaira donc j'ai beaucoup aimé le livre à travers l'histoire de se couple, il y a aussi des explications sur comment les choses on put être perçu à travers le temps et les interprétations de chacun , la haine qui s'est immiscée dans le coeur des gens, comme un cours d'histoire finalement qui vient se mettre entre les chapitres du périple du couple ... C'est d'ailleurs l'une des 2 seules choses qui a put me déranger : les chapitres "explicatifs" qui coupe un peu l'histoire, pour nous raconter un peu la religion, comment c'est arrivé etc ... Mais finalement c'est nécessaire à l'histoire. Autre hic : la descente d'Ali qui qui parait un peu bâclée et pas assez détaillée.
Je pense que l'auteur a voulu par ce livre nous montrer comment une personne peut tomber dans un engrenage qu'elle ne contrôle pas ou peut être pas .Tantôt poignant , tantôt inimaginable mais pourtant si vrai , si réaliste, avec, malheureusement de pures vérités sur notre monde d'aujourd'hui, sur l'écart qu'il peut y avoir , les problèmes de communauté et de racisme pour ceux qui le subissent .... Il est difficile pour moi de faire un résumé sur un livre avec un sujet aussi sérieux alors je vous dirais seulement de le lire , le lire pour comprendre , pour interpréter la façon dont l'esprit peut être torturé ... Comprenez Ali cet homme tourmenté par son histoire, ses racines , cet homme qui ne sais plus vraiment qui il est , et ou se trouve son vrai chez lui, qui ne sais plus quelle est sa place dans ce pays ...
Comprenez Malika ,son déssaroi et son incompréhension face à son conjoint qui tombe dans un gouffre sans fond .... Comprenez le mal qui s'immisce en lui pour mieux percevoir son mal être ....
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