Premier texte que je lis de cet auteur ; un homme saturé d'une vie « surbookée » professionnellement décide de « ralentir » et de repenser sa vie à l'aune des valeurs essentielles de son grand-père, et de son père. Ce qui n'est pas du goût de son épouse, qui ne voit que la perte de son confort , du bel appartement, d'un certain niveau de vie…auxquels elle tient avant tout !
« -Oui, Naïma, d'une certaine façon, tu as raison: j'ai compris que j'étais un idiot. Que je menais une vie idiote. Que cela n'avait aucun sens. Que je voulais ralentir.
-Ralentir ? Comme une voiture ?
- Pourquoi nous comparer avec des objets que nous avons-nous-même inventés ? Nous...je veux dire: les hommes, l'espèce humaine...nous étions sur Terre, nous existons depuis des millions d'années...avant les voitures. Je veux ralentir -comme un homme-
-N'importe quoi. ça ne veut rien dire.
-Ca veut -tout-dire ! « (p.43)
Un roman au ton persiflant, ironique, caustique, qui sous des dehors comiques pose toutes les questions primordiales sur le sens que l'on veut donner à son existence…parmi tous les sujets abordés, on peut y voir aussi une critique vive du « progrès » qui laisse tant de personnes sur le bord de la route…
« Qu'ai-je vu dans ce supermarché ?
Saïd, c'est mon père. J'ai vu mon père vaincu par la technique. Vaincu par la vitesse. le marketing.
Qu'ai-je vu dans ce supermarché ? L'arrogance du préposé. Il a compris comment fonctionne la machine (Cling !). Il sait quelque chose que tu ne sais pas. Il a un centimètre d'avance sur toi sur la grande flèche du progrès. (p.114) »
Je reprendrai sûrement cette lecture ; un détail m'a gênée dans le rythme du récit : l'abondance des digressions et parenthèses, qui reviennent de façon trop systématique ; cela n'enlève rien à la qualité du sujet et des réflexions profondes enclenchées…Je vais tenter de découvrir un autre ouvrage de cet écrivain, pour avoir une autre perspective…
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