Cette histoire prouve ce que j'ai toujours subodoré. Les problèmes d'identité, ça n'existe pas. C'est nous-mêmes qui les fabriquons ! « Qui suis-je ? Où vais-je ? À quoi sers-je ? Dans quel état j'erre ?»
Fouad Laroui, à travers neuf nouvelles, réfléchit sur les questions d'identité. Cet ouvrage a obtenu le Goncourt de la nouvelle en 2013. Il se moque de lui, de la double appartenance franco-marocaine ou franco- néerlandaise, de son pays, le Maroc, des discussions interminables et existentielles à la terrasse des cafés de Casablanca. J'y ai apprécié quelques trouvailles littéraires qui m'ont fait penser à l'
OULIPO et aux ateliers d'écriture comme par exemple ce que Cid Larsen appelle sur son blog le farcisseur de texte. A chaque version, on ajoute de nouveaux éléments tout en respectant l'ordre des mots. Cid Larsen donne l'exemple suivant :
Dieu est amour.
Dieu, cet enfant est un amour .
Nom de Dieu ! Cet enfant est un démon, mon amour !
Là, on observe qu'il y a une altération du sens. Chez
Fouad Laroui, ce n'est pas le cas :
“Que serait, se demanda-t-il, un monde où tout serait étranger ?
Que serait, se demanda-t-il en marchant lentement en direction de sa maison, un monde où tout serait étranger ?
Que serait, se demanda-t-il en marchant lentement en direction de sa maison, où l'attendait sa femme Anna, un monde où tout serait étranger ?”
Et ainsi de suite. Grâce aux éléments contenus dans les versions suivantes, on apprend de plus en plus de choses sur le narrateur.
Lecture très agréable sans être inoubliable.
Challenge Riquiqui 2023.