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Kirkenesferda. C'est un des mots qui revient le plus souvent dans les cinq parties de ce long roman tout à fait étrange, qui pose beaucoup de questions et ne répond avec certitude à aucune. Bref, pareil à nul autre. A l'origine ce nom désigne un groupe de scientifiques réunis par les hasards de la guerre dans un camp de travail situé tout au nord de la Norvège, près du cercle arctique.

Ces savants (physiciens pour beaucoup d'entre eux) décident de créer une sorte de performance/happening où des créations mécaniques joueront un grand rôle. Ce sera de l'art pour l'art car ils ne sont pas du tout intéressés par l'aspect public de ces représentations, d'ailleurs risquées car faisant appel à des techniques dangereuses. Ces créations se distinguent par leur caractère éphémère mais sont soigneusement documentées. le roman contient d'ailleurs des photos, schémas pour renforcer cet effet de vérité.

Ce seront les parents caucasiens de Radar, un bébé à la peau noire né en 1975, qui seront invités dans cet endroit, avec la promesse qu'une technique pourrait permettre à cet enfant de perdre sa pigmentation. Ce personnage de Radar, nous le retrouverons dans trois des cinq parties de ce roman qui se veut total. La seconde partie nous fera vivre les horreurs de la guerre en ex-Yougoslavie dans les années 1990, la quatrième nous emmènera au Cambodge et au Viêtnam et culminera avec les massacres des Khmers Rouges.

Enfin dans la dernière partie, qui se situe en Afrique, principalement au long du fleuve Congo, nous retrouverons Radar. Les circonstances (la disparition de son père) ont fait qu'il a été enrôlé par Kirkenesferda. Avec deux autres membres, il embarquera pour un voyage risqué, avec pour thème de cette performance « La Conférence des Oiseaux », le long poème mystique d'Attar.

J'ai été vivement pris par ce roman touffu car il part vraiment, vraiment ! , dans tous les sens. Il faut totalement accepter de se faire balader par le talent de conteur de Reif Larsen. Et surtout être bien conscient qu'il n'y a aucune garantie que les questions qu'on peut se poser trouvent finalement réponse ! Il n'est pas interdit non plus de penser que la fin est bien abrupte.
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Reif Larsen est l'auteur d'un des romans les plus uniques et émouvants de ces dernières années : L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet; avec Je m'appelle Radar cet auteur nous emmène à nouveau dans une aventure inoubliable !

Si j'ai préféré son prédécesseur il n'en reste pas moins que ce fût un plaisir de retrouver la plume de cet auteur : un style original, très original même... Certains ingrédients sont repris notamment les multiples illustrations intégrées au récit ou encore la rencontre avec des protagonistes étonnants, à la marge, sortis tout droit d'une imagination débordante ? Dans tous les cas cet écrivain sait manier la fiction et nous livre une histoire extraordinaire !

Vous l'aurez remarqué si vous l'avez croisé en librairie, ce livre est un sacré beau pavé : plus de 700 pages, écrit tout petit : il faut donc attraper le lecteur et ne pas le lâcher, pari réussi ? Pour moi oui, malgré une construction assez complexe et une flopée de protagonistes, je suis restée attentive et fascinée jusqu'au bout. Certes il y a des longueurs, certaines descriptions ou certains approfondissements paraissaient inutiles pour le coeur de l'intrigue mais on ne perd pas la substantifique moelle de ce roman.

Vous allez ainsi suivre de nombreux périples, de multiples existences, vous verrez des histoires s'arrêter pour recommencer 100 pages plus loin mais entre temps vous aurez découvert d'autres personnages avec une vie aussi passionnante : c'est une véritable expérience littéraire que nous propose Reif Larsen, il faut aimer la différence, la réflexion sous-jacente pour se plonger corps perdu mais je peux vous dire que cela vaut la peine de se perdre dans ce labyrinthe d'idées !

En définitive, une bonne lecture qui démontre encore une fois tout le talent de Reif Larsen pour mélanger la réalité et la fiction dans des histoires incroyables !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Radar ?
"J'avais été très intrigués par L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet mais je n'avais pas eu l'occasion de le lire, je me suis donc dit que j'allais tenter l'aventure avec le nouvel opus du même auteur."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"En 1975, un jeune couple blanc met au monde un enfant noir comme le charbon. Sa mère n'aura alors de cesse de trouver ce qui "cloche" chez son fils et l'emmènera chez tous les médecins du pays. Jusqu'au jour où une troupe de théâtre scientifique installée dans le Grand Nord norvégien lui dit qu'elle peut le guérir..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"J'aimerais vous parler des aspects positifs de ma lecture mais en toute honnêteté, même s'ils existent, ils sont noyés sous le négatif. Ce livre est sans fin, absurde, part dans tous les sens, vous raconte la vie de plusieurs personnages différents en remontant à chaque fois aussi loin que possible dans son arbre généalogique. Vous me connaissez, j'ai fini par sauter des pans entiers de l'histoire sans jamais en ressentir le manque mais tout en gardant mon inébranlable optimisme. J'attendez donc avec impatience l'apothéose, le moment où tous ces destins se croiseraient pour cheminer ensemble et nous offrir leur histoire pleine de poésie. Mais il arrive trop tard et n'apporte rien de plus, tout reste absurde et toutes les questions que vous vous posez restent en suspens. Et si vous vous êtes pris d'affection pour certains personnages, ce qui franchement n'est pas gagné, tant pis pour vous, vous ne saurez rien de leur destin."

Et comment cela s'est-il fini?
"Après avoir lu 719 pages d'absurdités, c'est le summum de la déception et de la frustration. Aucune fin, aucune réponse. Alors, je sais, certains me diront que je n'ai pas compris la beauté du concept défendu dans le livre et dont il est la représentation vivante mais je vous rassure, j'ai saisi, c'est juste que ça ne m'atteint pas ou que je suis complètement passée à côté selon le point de vue. En tous cas, en refermant ce livre, je soupire sur les heures que je lui ai consacré et qui ne me seront jamais rendues."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Physiquement parlant, « Je m'appelle Radar » est une brique aussi large qu'épaisse (ou presque) avec une 1ere et une 4eme de couverture à thématique indo-africaine et un titre bizarre.
Je ne l'aurais pas acheté, pas d'attirance particulière (ça ne s'explique pas!).
Sauf qu'on me l'a chaleureusement recommandé et finalement offert. Sauf que l'auteur est aussi celui d'un roman adapté dernièrement par JP Jeunet : « l'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet ». Que je lirai/verrai très vite, promesse à moi-même.
Car je ne vous cache pas que « Je m'appelle Radar » est une découverte merveilleuse, un bijou de roman bizarre.
Voilà pour ce que vous raconte la 4ème de couverture :
« L'histoire est un cercle, et la vie un spectacle de marionnettes... Au commencement, Radar. Il naît dans le New Jersey en 1975 alors qu'une panne d'électricité plonge l'hôpital dans le noir. le petit garçon vient au monde avec une peau d'un " noir d'aubergine " tandis que ses parents, Charlene et Kermin, sont blancs et que Charlene est une femme fidèle. Déboussolée, elle le soumet à une batterie de tests. Après des années de vaine quête auprès de différents médecins, Charlene et Kermin tentent un ultime essai : ils acceptent la bizarre invitation de Kirkenesferda, un groupe d'artistes-scientifiques du Grand Nord norvégien... »
Cette affaire de couleur de peau n'est que le point de départ du roman, il ne faut pas s'y tromper. Parce que l'histoire racontée, elle, a plusieurs débuts, qui vont s'échelonner au fil de la lecture. Un autre de ces commencements se situe en Serbie, un autre encore au Cambodge. Ainsi, le lecteur est immergé dans des contextes très différents, des vies et des personnalités multiples, des situations historiques aussi variées que le siège de Sarajevo et le régime des khmers rouges. le tout compose l'histoire, sans pour autant laisser le lecteur dans l'ignorance des liens qui unissent ces destinées : on ne se perd pas, mais on s'immerge alternativement dans ces ambiances. On remonte le fleuve Congo, comme si on y était, on assiste aux horreurs des conflits dans la jungle indochinoise, on s'interroge sur le sens de l'art, on s'initie au froid et à la faim à Belgrade. Et toujours, toujours, on sait pourquoi l'auteur nous raconte cela, on comprend où il nous emmène. Il sait alterner avec brio le récit d'aventure, le roman initiatique, le texte introspectif, l'épopée historique et la saga familiale. Certains passages sont dignes de grands thriller, d'autres très chargés d'humour. Et la poésie prend le dessus, pour finir.
S'ajoute que l'auteur s'est amusé à semer une multitude de parallèles insignifiants mais jouissifs, que le lecteur notera, ou pas : deux hommes, dans deux aéroports différents et à deux époques distinctes, « passent la serpillière sur un sol déjà propre ». Trois personnages racontent le même rêve ou vivent la même expérience métaphysique. Des objets, aussi, se baladent d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre. « L'histoire est un cercle » : c'est peut-être là le propos principal de ce grand roman. Je l'ai vu aussi qualifié de « roman-kaléidoscope », à quoi s'ajoutait « foisonnant, jubilatoire, culotté et mordant » et je crois qu'avec ça, tout est dit !
Je conseille vivement sa lecture, et ne trouve pas de reproche à lui faire. Si ce n'est, peut-être, celui de nous abandonner après le point final.
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Que peuvent avoir en commun la physique quantique, l'art et la guerre ? Ce roman, divisé en 5 parties comme autant d'actes d'une même pièce, nous en montre une possibilité. Il débute avec la naissance de Radar Radmanovic, fils de Charlene et Kermin Radmanovic, qui arrive au monde complètement noir alors que ses parents sont blancs (je ne révèle rien, ces informations figurent sur le quatrième de couverture). Et de ce point de départ qui n'en est finalement pas un, il nous transporte depuis les Etats-Unis, en Norvège, en ex-Yougoslavie, en Indochine, et même au Congo, au gré des époques et des conflits qui ont marqué ces différents territoires.

Pour servir de fil conducteur à ce roman, donc, la physique quantique, que des scientifiques artistes, ou artistes scientifiques, vont utiliser pour monter des spectacles de marionnettes à la fois éphémères et tout en légèreté.

Reif Larsen, dans son roman, nous fait comprendre que ce qui compte, c'est l'oeuvre et pas son auteur. Ses protagonistes, il les a créés minutieusement, en profondeur. Ils semblent être une entité différente de lui, de ce qui a jailli de son esprit, et elles se mettent en scène pour créer elles-mêmes des oeuvres, qui se veulent elles-mêmes indépendantes... le tout donne une impression de poupées russes, avec des imbrications d'histoires les unes dans les autres.

Décrit de telle manière (taille imposante du livre, physique quantique, imbrications diverses…) ce livre pourrait faire peur… et pourtant, l'écriture est tellement fluide, les histoires tellement bien mises en scène, les personnages tellement bien développés, que l'on se surprend à tourner les pages aisément, tout comme on sourit régulièrement, à certains propos ou à l'apparition d'une nouvelle idée de l'auteur, dont on se demande où il va chercher une telle inspiration. C'est ainsi par exemple que, comme dans son précédent roman, « L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet », des illustrations, dont on se demande sans arrêt si elles sont réelles et détournées, ou créées de toute pièce, sont parsemées au gré des pages.

J'ai découvert ici un roman plein d'imagination, d'enchantement, de profondeur, aussi, qui arrive à montrer que même dans les heures les plus sombres de l'Histoire, le beau est suffisamment important pour devoir continuer à être mis en scène.

Lien : https://livreslune.blogspot...
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Ce livre est divisé en cinq parties; je dis bien divisé, car malheureusement j'ai ressenti un manque de cohérence entre ces parties. Il faut savoir que l'histoire du bébé qui naît noir de la 4e de couverture ne concerne qu'une partie sur cinq de ce gros roman foisonnant. Je l'ai bien aimée d'ailleurs, cette 1e partie. Mais 2e partie: on part dans une toute autre histoire, une autre partie du monde, rien à voir (a priori). Pour introduire le personnage de Miro, on remonte 3 générations en arrière, on vit la guerre des Balkans, on s'éloigne de notre sujet... 3e partie du roman: on retrouve notre Radar. J'ai adoré cette partie, tout semblait se rejoindre, s'expliquer. 4e partie, nous voici repartis dans une autre région du monde, on remonte trois ou quatre générations d'un nouveau personnage . Pour résumer, j'ai absolument adoré le fil conducteur, cette troupe d'artistes qui montent des spectacles improbables qui mêlent poésie, technologie et prise de risques. Rien que pour ça, ça vaut le coup de lire ce livre. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Radar adulte. Malheureusement, j'ai trouvé que l'auteur se perdait parfois dans ses histoires annexes, et je n'y ai, pour ma part, pas vu ou pas compris l'intérêt.
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Un livre beaucoup trop dense pour en parler. Un conte très joli et très long.
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Pour passer des heures agréables et surtout remplies d'informations sur la sciences et la politique, c'est le livre à lire. Surtout qu'au final c'est aussi une histoire d'amour, de filiation et de théâtre. Une lecture enrichissante à tous les points de vue
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