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Critique de Mome35


Asa Larsson est fille spirituelle de Jack London. Ne serait-ce le sexe, féminin pour masculin ; l'analogie de la localisation, la Laponie suédoise contre le Grand Nord Canadien, une passion immodérée pour cette nature boréale ; sa flore et faune, cette dernière symbolisée par un amour commun pour les compagnons canins, Asa Larsson nous fait penser à l'auteur américain et à quelques-uns de ses romans d'aventures. Qu'il s'agisse de ceux traitants des immensités glacées (Croc-blanc, la fille des neiges, le silence blanc…), ou ceux affichant les luttes sociales (la vallée de la lune, Martin Eden…)
Dans ce dernier roman « en sacrifice à Moloch » tout cela y est mêlé, l'environnement neigeux, l'opposition sociétale des milieux d'évolution. A travers deux époques bien distinctes (presqu'un siècle d'intervalle), celle de la première guerre mondiale où la Suède, neutre dans le conflit, participe aux efforts de guerre économiquement de part et d'autre et la période très actuelle. Rebecca Martinsson, procureure dans cette lointaine contrée glacée, va être mise à l'écart d'une enquête où les restes d'un homme sont découverts dans les entrailles d'un ours, puis d'un assassinat sauvage à coups de fourche d'une femme. Mais la curiosité est plus forte, d'autant qu'elle se prend de pitié pour un enfant de 8 ans qui a pu être témoin du second drame et pour une chienne abandonnée. En fouinant, elle va s'apercevoir que les deux affaires sont liées et qu'elles trouvent leurs racines près d'un siècle plus tôt dans d'autres calamités vécues par une seule et même famille.
En marge de sa hiérarchie, bravant les interdits et un collègue dont la pédanterie rejoint la bêtise, avec son cercle d'amis avec son intelligence, son attention, son alacrité coutumières elle va trouver les liens et le mobile. Pour un final où comme dans son précédant opus « Tant que dure la colère » elle paie de sa personne et manque y laisser la vie.
Asa Larsson qui a aussi l'art de faire parler la nature et les animaux, sait envouter ses lecteurs par l'intermédiaire de son héroïne, parfait calque de sa créatrice également avocate. Les personnages négatifs sont admirablement campés. Ils possèdent toutes les imperfections pour ne pas dire vices, lâchetés ou sauvageries qu'engendre la rudesse du climat, la solitude de l'isolement hivernal et ruminent des vengeances qui passent de génération en génération comme des héritages génétiques.
Par opposition Asa Larsson charme par la pureté et la puissance de ses acteurs principaux comme Anna-Maria Mella, la policière mère de famille qui a du mal à assumer les deux fonctions, Krister Ericsson grand brûlé défiguré policier maître-chien amoureux de Rebecca, Sivving le vieux et paternel voisin, Pohjanen le médecin-légiste… Une antinomie réussie entre les bons et les mauvais. Toute la réussite d'un roman.
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