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Critique de colimasson


Lovecraft évoqué sur la quatrième de couverture : argument marketing – écritures radicalement étrangères l'une à l'autre. le point commun ? La résurgence des Grands Anciens.


Leur règne est désormais assuré. Des tableaux s'enchaînent, montrant l'humanité torturée par des insectoïdes démesurés et dotés d'organes se prêtant aussi bien à la macération qu'à l'éjaculation, à la dissolution qu'au broyage, à l'énucléation qu'à la dissection. Leurs esprits, à l'image des créatures humaines, sournois et fourbes, élaborent des plans tordus pour mener la torture à son plus haut point de douleur. C'en est trop, pour qui souffre déjà suffisamment de la surenchère macabre que nous inflige le divertissement quotidien, et du spectre de la mort dans les dédales infernaux des hôpitaux.


La gratuité de ces tableaux laisse soupçonner un dérangement psychique important dont notre auteur n'est pas la seule victime, puisque nous avons tous été, un jour ou l'autre, demandeurs de torture par procuration. Ainsi que la pornographie ne s'embarrasse pas de scénario pour laisser bite et con se rencontrer, ce petit livre guilleret ne cherche pas à expliquer pourquoi les insectoïdes géants sont venus nous niquer notre race. Implicitement, il faut comprendre que nous l'avons bien mérité. Peter Singer ne doit pas être loin derrière cette idéologie qui, sous prétexte que l'humanité n'a pas été assez gentille avec les insectes et les animaux, mérite d'être tuée par eux comme le feraient des humains. Plutôt que de chercher à poser sur l'humanité un regard neutre, il est de bon ton désormais de l'accuser de tous les maux et de lui faire savoir que la race des fourmis, des termites et des abeilles lui est moralement supérieure – ce qui est ignorer profondément les réalités de la nature, et ignorer que nous en faisons aussi partie. Bien que la plume ne soit pas des plus moribondes, ce livre est un exutoire bien trop puissant pour une âme faible comme la mienne. L'horreur viscérale se transforme ainsi progressivement en apathie. Nos corps sont mous, mais ce n'est pas une raison pour les détester.
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