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Critique de Gabrielle6344a17


Ce premier roman de Stéphane Larue met en scène un étudiant en graphisme qui, aux prises avec un problème de jeu et donc de dettes, s'initie au monde de la restauration à Montréal. Ce roman crée une illusion de réel incontestable et fascinante en ce qui a trait, notamment, au monde de la restauration, porté par des descriptions exhaustives du milieu. Les descriptions de la plonge, de la cuisine et de la salle à manger regorgent d'abord d'une certaine hostilité, notamment par les métaphores mais aussi par la sollicitation des sens (1). Mais cet environnement chaotique deviendra assez rapidement dans le récit le seul où le protagoniste garde un contrôle, en opposition aux autres aspects de sa vie.
Ce roman propose une expérience narrative impressionnante sur le plan du vécu, probablement davantage pour les montréalais ayant travaillé dans le domaine, et ce phénomène est d'autant plus intéressant lorsqu'on l'explore sous l'angle de l'autofiction. le décor du récit devient ici au service de la réalité, celle du passé de l'auteur. Si le prologue du roman annonce clairement un retour dans le passé, ce n'est pourtant qu'à la fin qu'on a la clef de l'autofiction (2). Pourtant, l'impression de réel si marquant est renforcée dès le début du roman par une récurrence de lieux réels, voire de codes culturels, ancrés dans l'imaginaire collectif de Montréal(3). L'omniprésence de la neige crée aussi une atmosphère particulière, et familière(!), alternant entre introspection et sentiment d'engourdissement dû à l'envie de jouer ou aux soirées arrosées.

Notes:
(1) « L'amoncellement de nourriture gâchée ressemblait aux entrailles d'une bête à la chaire luisante et chiffonnée. Une odeur de désinfectant mêlée à une autre, que je n'arrivais pas à identifier, grasse et fétide, emplissait mes narines. Une hotte moins imposante que celle de la cuisine aspirait bruyamment l'air trop humide qui avait entamé depuis longtemps le plâtre du plafond. » (Stéphane Larue, « le plongeur », p. 56)
(2) Malik, le cousin du protagoniste qui est au long du roman le seul auquel il se confie, qui sera d'ailleurs celui qui lui permettra de régler ses problèmes de jeu, lui prononce « T'as besoin d'aide, Stéphane » (Stéphane Larue, « Le plongeur », p.545)
(3) Prenons par exemple l'abondance de noms de rues, de quartiers (Hochelaga, Plateau), d'établissement connus (Les foufounes électriques, le 281, le fameux, etc.)

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