Bizarre comme en Occident, on fait peu de cas du corps, si ce n ‘est de son enveloppe superficielle comme facette sociale pouvant vous rapporter une éventuelle plus-value.
Le lien corps-esprit est carrément sous-estimé.
On vit souvent comme des playmobils tout raides avec rien dedans.
Beaucoup de gens se tournent donc vers des traditions millénaires extérieures, Inde ou Chine, avec le yoga sous ses multiples formes, chargées de sens spirituel cette fois : l'idée de se sentir relié au grand tout (quel qu'il soit, puisqu' apparemment on a du mal à se mettre d'accord ).
Pas besoin d'être croyant pour avoir le sens du sacré : l'animisme est la chose du monde la mieux partagée, pour peu qu'on ait un peu de nature à côté de chez soi. Personnellement, je suis athée mais, 2 secondes au bord de la mer et pouf c'est parti, je divague, je bourdonne, je tirebouchonne vers un lien à l'univers, qui me suffit amplement à m'y sentir bien, sans avoir besoin d'y rajouter quoi que ce soit. Si ce n'est peut-être de savoir qui remercier, auquel cas un argus bleu papillonnant ou une branche de genêt en fleur fait parfaitement l'affaire.
Dans ce manuel au titre attrayant, voire franchement bottant,
Michèle Larue nous propose de faire des miracles avec nos hormones, en voilà une sacrée bonne idée.
On a tous une bonne raison de creuser le sujet, soit parce qu'on a la libido en rase-motte, soit pour qu'elle soit encore plus fun, soit pour harmoniser le lien corps-esprit et envisager se-rei-ne-ment d'avancer en âge. Etre plus dispo pour l'autre, un sacré beau projet.
Pour ma part, je vis une relation de pure topissitude avec mon amoureux, mais même dans ce cas où l'harmonie trône grassouillettement, il y a toujours des petits couacs chiants ; homme/femme : des fonctionnements hyper différents, c'est impressionnant ; le timing idéal reste très casse-gueule ; être synchro : souvent un tour de force.
Essence / diesel, ça résume l'affaire.
Au lycée, l'éducation sexuelle au sens large a longtemps été aux abonnés absents. Rajoutons qu'en tant que parent, ce n'est pas forcément évident non plus d'être hyper explicite avec ses enfants sur les détails les plus techniques.
Et pour être honnête, la sexualité féminine, c'est quand même un peu le parcours du combattant : déjà avoir la chance de naître dans un pays qui ne pratique pas l'excision (super progrès : on est passé de 90% à 50% en Egypte; non, parce que supprimer la partie du corps humain qui contient le plus de terminaisons nerveuses et qui fait en fait le tour du cockpit féminin, je trouve ça un peu dommage ; bon, les pyramides ce sera sans moi), accepter de découvrir son corps, trouver un partenaire plein d'amour et de respect, dire ce qu'on aime, s'autoriser à tout partager sans tabou pour le bien des deux. Tout ça déjà, on est pas mal.
Ensuite arrêter de croire que l'amour c'est comme dans les films ; dingos ils sont, de nous faire croire ça. En fait c'est mieux, mais avec un paquet d'étapes passées à la trappe.
Puis, s'être éventuellement remis d'une éducation religieuse parfois loufoque (aaa-ttention, je ne parle qu'en mon nom) où, avec mes yeux d'enfant, Dieu était un avatar du père noël mais en carrément moins jovial, genre oeil-de-Moscou et zéro cadeau, et Marie modèle d'une mère vierge (ah bon). Les corps crucifiés, le péché, la confess, tout ça. C'est bizarre mais je me sens tellement plus attirée par les temples hindous, où homme et femme s'enlacent lascivement et amoureusement, souriant artistiquement dans des poses assez balèzes.
Encore un bâton dans les roues : les femmes ont peut-être plus de mal à se détacher des problèmes parasites, les pensées chewing-gum (surtout liées aux enfants, notamment pendant l'excellente et inénarrable phase où ils sont ados, quels moments inoubliables, surtout à l'ère des écrans, enfin bref) pour plonger dans la douche de l'oubli (d'où le yoga). On parle à juste titre de la charge mentale des femmes ; les hommes l'ont peut-être plus avec le boulot eux. Et puis ils ont la pression aussi pour être les bons amants qu'on attend d'eux, finalement .
Donc parcours du combattant, mais franchement ça vaut le coup, pour arriver à ce truc mystique insensé qui fait perdre la boule, mélange d'électricité, d'hallucinations visuelles, d'atomisation à travers l'univers, de communion totale et de partage d'un magnétisme qu'on ne trouve qu'à deux. Sortir enfin du « je » lourdingue pour un « nous » atomique, merveilleux centaure. C'est top vraiment.
Et cette attraction amoureuse décuplée qu'on ressent après pour celui ou celle qu'on aime, effet super glu.
Pour revenir au livre, il est bien fait, avec des petits schémas clairs, et nous expliquant les différentes actions des postures sur tous les organes du corps, pour les hommes et les femmes. Il n'y a pas lieu de douter de la pertinence de ces pratiques ancestrales. Il faut par contre trouver le moyen de les intégrer durablement dans son rythme de vie, car bien entendu, seule la régularité est efficiente.
Perso, j'ai choisi de les intégrer aux 20 mn d'assouplissement que je fais le matin, dès potron-minet, sans aucun effort je précise : pas besoin d'être Ironman ou Elasticgirl pour qu'un peu de gym passe de pas désagréable à carrément indispensable : le corps vous rend au centuple le peu d'attention que vous lui accordez : assouplissement, méditation, etc. A partir d'un certain seuil de régularité, on ressent un grand bien-être, la pêche pour la journée (enfin jusqu'à la première merde en tout cas, soyons réaliste), et un éloignement des problèmes de dos et tant d'autres.
En tout cas, pour ceux qui ont un peu la flemme, moi je vous conseille au moins d'essayer, yoga ou petite gym (avec musique, très important), on devient vite accro : )
Merci à Babelio et aux éditions la Musardine pour cet envoi bien plaisant et longue vie au yoga des amoureux !