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Critique de Diotime


François Laruelle ne déclare pas la guerre aux "intellectuels", plutôt il leur adresse un ultimatum qui se veut une déclaration de paix universelle. D'abord identifier l'intellectuel-type : il tiendrait à la fois du philosophe, par ses ambitions et sa manière générale de penser, et du sophiste, par sa pratique effective du discours et sa recherche peu scrupuleuse d'effets immédiats. Se voulant de connivence avec L Histoire et L Actualité, l'intellectuel les aborde toujours au nom de valeurs abstraites (vérité, liberté, droits de l'homme, démocratie) empruntées à la philosophie ; puis il dégage de cette combinaison ce qu'il croit être sa responsabilité, ainsi que celle de ses concitoyens, face à L Histoire. Son obsession est de parler au nom des victimes. Mais que sait-il des victimes réelles, lui qui se contente de les utiliser comme de simples pièces à conviction dans le Grand Procès de l'Histoire ? Or les victimes n'ont pas besoin des intellectuels pour se savoir victimes ; elles le savent en tant que simplement humaines. Il s'agirait donc de rappeler aux intellectuels ce qui les détermine en dernière instance, soit cette humaine victime que les discours volontiers humanistes ne font qu'assommer une dernière fois. L'histoire et les discours sur le sens de l'histoire, qu'ils émanent des philosophes directement ou des intellectuels, dans la mesure où ils redoublent la violence des faits en forçant leur signification, ont finalement une fonction bien précise : faire oublier les victimes, voire les effacer en tant que telles. (...)
Lien : http://la-non-philosophie.bl..
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