Nord,
voilà un titre bref et épuré tout à fait à fait à l'image de ce petit roman.
Le texte pour ce qui est du déroulé de l'intrigue peut paraitre simple et ce n'est pas qu'une impression en fait.
Malgré les quatre étoiles ,il faut signaler que la simplicité relative de l'intrigue décevra certains lecteurs..
Personnellement elle m'a agacé jusqu'à ce que je réalise que c'était une épure.
Ce roman est une métaphore et une parabole sur le totalitarisme et la tyrannie.
Le tyran est forcément seul contre tous et contre lui-même.
Ce texte est l'illustration de postulat .
L'univers est infiniment tangible .C'est un monde ravagé par un froid palpable qui mord les personnages du roman à chaque instant .
Le pays est une gigantesque prison qui contient des prisonniers et des prisons ,semés le long d'une grande route improbable au travers du grand vide des solitudes glacées.
Le personnage principal ,véritable instrument du fatum, détruira cet édifice violent et arbitraire en luttant contre la maltraitance et les affres que réserve la tyrannie et ce monde glacé et impitoyable peuplé de loups (au sens propre comme au Sens figuré ).
Pays de goulag et de déportation dans des marches lointaines aussi ,avec une capitale sordide qui lutte contre les éléments en subissant la tyrannie et la violence .
Ce que j'ai adoré c'est que le sens surgit autant de la mémoire grippée du personnage principal que du froid intense et de l'environnement .
Cependant ,ce roman paraîtra naïf à certain mais en fait il n'est pas naïf .
Contrairement aux apparences il est moins fait pour distraire que pour faire réfléchir le lecteur en le contraignant d'abord à s'imprégner de ce froid intense et d'une grande misère morale aussi