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Chevauche-Brumes tome 2 sur 3
EAN : 9782354088194
Mnémos (20/03/2020)
4.28/5   122 notes
Résumé :
Les Chevauche-Brumes ont déserté les légions royales du Bleu-Royaume pour aller traquer les créatures maléfiques issues du brouillard noir : désormais dispersées aux quatre coins du monde, elles attaquent les populations civiles sans défense. Tandis que les réfugiés affluent à Antinéa, la capitale, et exacerbent les rivalités entre le régent du royaume et le clergé d’Enoch, sur mer, un monstre terrifiant fait des ravages parmi les navires. Les anciens de la neuvième... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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"Les flots sombres" reprend le récit directement après les événements du premier tome (Chevauche-Brumes).
Nous avons là un deuxième tome "honnête", mais ce n'est pas encore de la grande fantasy, même si j'ai remarqué une bonne progression dans le style et le traitement des personnages. Il faut dire que je viens de terminer la trilogie des "salauds gentilshommes" et que la comparaison est forcément un peu désavantageuse, c'est un peu comme descendre d'une Ferrari pour monter ensuite dans une "citadine", les sensations ne sont pas les mêmes.
Je déplore, même si je le comprends, que l'auteur tienne autant à ses nombreux personnages principaux et secondaires au point de les épargner (presque) systématiquement. A l'arrivée cela manque un peu de suspense et de subtilité, car le scénario n'évite pas certaines facilités, cela confirme mon impression première, à savoir cette influence toute Gemmellienne assez évidente.
J'ai passé malgré tout un bon moment de lecture, le scénario est plutôt bon et l'univers proposé tient la route. Il y a de l'action, des intrigues et des combats bien chorégraphiés.
Il y a aussi un récit qui s'arrête un peu brutalement, annonçant à minima un troisième tome que je lirai avec plaisir.
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Après un premier roman paru l'an dernier et ayant bénéficié de bons retours de la part des lecteurs, Thibaud Latil-Nicolas revient en ce début d'année avec un nouvel ouvrage qui fait directement suite à « Chevauche brumes ». Si rien dans le titre ou sur la couverture ne laisse penser qu'il s'agit d'un deuxième tome, il me semble malgré tout compliqué de le considérer comme une oeuvre indépendante dans la mesure où il fait directement suite au roman précédent, dont la lecture est à mon avis essentielle pour bien cerner tous les enjeux des « Flots sombres ». [Attention, la suite de ce paragraphe contient inévitablement quelques spoilers concernant le premier opus]. On retrouve donc les protagonistes là où on les avait quitté, c'est-à-dire après la levée du siège de Crevet et la dissipation de la brume qui protégeait jusque là le Bleu-Royaume des hordes de monstres à sa frontière. Désormais libres de s'attaquer à tous ceux auraient le malheur de croiser leur route, ces derniers sont la cause de massacres et de mouvements de population importants qui menacent la stabilité du royaume. C'est pour lutter contre ce fléaux qu'une partie des soldats de la neuvième compagnie et des doryactes les ayant combattu ont pris la décision de quitter l'armée pour fonder leur propre ordre dont la seule mission consiste à défendre les humains des mélampyges, qui sont de plus en plus nombreux à déferler sur tout le territoire. Une menace dont la capitale ignore tout, d'autant que d'autres problèmes se posent au coeur du royaume où les tensions entre le régent et les représentants du culte d'Enoch ne font que croître. Pris en tenailles entre deux figures paternelles, et traumatisé par les atrocités dont sont victimes ses sujets, le petit roi est plus malheureux et donc plus malléable que jamais, ce dont certains vont s'empresser de profiter. Hors des frontières du Bleu-Royaume, les autres territoires commencent eux aussi à sentir les effets de la dissipation de la brume et de la prolifération de créatures de cauchemar. Plusieurs marins des Îles-Jumelles en ont ainsi fait les frais, et les deux uniques survivants parlent d'une créature aux dimensions colossales, capable d'engloutir un navire entier en quelques minutes.

Le roman nous entraîne d'un front à l'autre et, si certains événements paraissent dans un premier temps déconnectés du reste de l'intrigue, les différents fils finissent par se rejoindre pour former un ensemble cohérent et passionnant. Ainsi, si le premier tome s'était révélé particulièrement prometteur (surtout pour un premier roman), sa suite tient toutes ses promesses et se révèle même plus aboutie par certains aspects. le récit est mené tambour battant, sans aucun temps mort dans aucun des trois pans de l'intrigue, qui sont d'ailleurs tous aussi captivant les uns que les autres. On retrouve avec plaisir une partie des membres des Chevauche-brumes dont on peut encore une fois apprécier l'efficacité, la franchise et l'humour. Les intrigues à la cour d'Antinéa sont, pour leur part, plus prévisibles, mais l'attachement que l'on porte aux personnages et l'inquiétude que l'on éprouve à voir la situation dégénérée permet l'instauration d'un climat de tensions qui ne fait que renforcer l'intérêt du lecteur. Les aventures ayant lieu en mer sont quant à elles très intéressantes, notamment parce qu'elles nous permettent de changer un peu de décor et d'étendre les frontières de l'univers en présentant un autre royaume et une autre culture. La construction du roman est impeccable, l'auteur alternant efficacement intrigues de cour, scènes de bataille épiques (à terre ou en mer), et moments plus calmes, propices au développement de liens de camaraderie entre les personnages. le roman offre une résolution satisfaisante au problème majeur de ce deuxième tome, mais quantité d'autres mystères restent non résolus tandis que certains personnages se retrouvent confrontés à de nouveaux défis. Il apparaît donc évident que « Les flots sombres » sera suivi d'au moins un autre volume, et c'est une bonne nouvelle, d'autant plus que les bases de la future intrigue posées ici sont des plus intrigantes. Toujours en ce qui concerne l'intrigue, on peut également saluer le recul pris sur les événements par certains personnages, ce qui permet d'aborder des thématiques intéressantes qui sont trop souvent passées sous silence comme l'ingratitude des « puissants » et les conséquences de leurs décisions sur la « chair à canon ». Même si le pitch peut paraître assez simpliste (des guerriers/guerrières s'en vont dégommer du monstre), le propos est en fait beaucoup plus subtile que cela, et c'est, en partie, ce qui fait le charme du roman.

Parmi les points forts, il convient également de citer les personnages pour lesquels le lecteur éprouve énormément de sympathie, moins en raison de leur personnalité (qui n'est pas forcément très étoffée en ce qui concerne les différents membres de la compagnie) que pour la qualité des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres. Thibaud Latil-Nicolas a affirmé à plusieurs reprises lors d'interviews s'être inspiré de la camaraderie qui pouvait régner dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale pour mettre en scène celle régnant entre les membres de la compagnie, et c'est un aspect que l'on retrouve dans ce deuxième volume. Ici pas de bons sentiments, de déclaration d'amitié enflammée ou d'embrassades dégoulinantes de mièvrerie, mais des taquineries, de la complicité, et des preuves d'affection immédiatement relativisées, mais néanmoins extrêmement touchantes. Difficile dans ces circonstances de pas être ému par l'amitié unissant Barbelin et Varago, ou encore celle, improbable, entre Quintaine et la doryacte Danbline. Si on prend un grand plaisir à retrouver les vétérans et les amazones du premier tome, les nouveaux personnages introduits ici parviennent facilement à trouver eux aussi leur place, à commencer par les membres de l'équipage de la Frondeuse, qu'il s'agisse du vieux et sage Léontès, du quartier-maître Vexini, ou encore de la capitaine nouvelle promue Ophélie. L'ensemble des personnages dispose d'un portrait nuancé, ce qui évite à l'auteur de tomber dans le manichéisme et rajoute au contraire de la complexité à l'intrigue. Des personnages à priori tout à fait sympathiques peuvent ainsi se montrer particulièrement obtus, voir odieux ou stupides, tandis que d'autres ayant clairement le mauvais rôle se révèlent loin de la caricature qu'on retrouve trop souvent des « gros méchants ». le seigneur-cardinal Juxs n'a, par exemple, à priori guère de chance de susciter l'attachement du lecteur en raison de son fanatisme et de son hostilité affichée pour les héros, et pourtant sa tendresse pour le petit roi est incontestablement touchante. A l'inverse, le calcul et la rudesse dont peut faire preuve le régent envers son protégé, quand bien même ses intentions sont bonnes, apporte un contrepoint intéressant à sa personnalité, de même que les préjugés du sénéchal sur les Chevauche-Brumes. Reste à aborder la question du style de l'auteur qui séduit une fois encore par sa gouaille et son sens de la répartie. Les dialogues sont particulièrement savoureux, et permettent de renforcer encore un peu plus le sentiment de camaraderie unissant les personnages, non seulement entre eux, mais aussi avec le lecteur.

Après un premier roman prometteur, Thibaud Latil-Nicolas nous revient avec une suite d'excellente facture, qui vient confirmer le talent de l'auteur. L'intrigue se fait plus passionnante encore, l'univers plus riche, et les personnages toujours plus attachants. Un très bon moment de lecture, que j'ai hâte de prolonger en découvrant la suite !
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J'avais beaucoup aimé le premier tome dans l'univers des chevauche-brumes, le roman présentait un groupe de personnages attachants et une histoire dynamique tournée vers l'action. Il était donc tout naturel que j'accepte de poursuivre l'aventure avec Les flots sombres, qui se passe dans le même univers mais peut se lire indépendamment (en tout cas je n'ai pas été gênée car je ne me souvenais pas de tous les détails du premier tome). Mais il est quand même intéressant de lire le premier opus. Merci aux éditions Mnémos pour l'envoi !

L'auteur met de nouveau en scène des personnages aux personnalités variées et très attachants. Des soldats aux nobles, l'ensemble propose une galerie entraînante. J'aime beaucoup par exemple le personnage de Jerek, le mage qui cherche une solution aux créatures d'encre qui sèment la mort et la destruction sur leur passage. Les antagonistes peuvent se montrer un peu manichéens, mais leurs motivations sont bien exposées, ce qui permet de donner un peu de corps à leur décision, bien qu'elles soient assez classiques.

En outre, l'auteur a mis en scène beaucoup de personnages différents : il y a de nombreuses femmes intéressantes qui jouent un rôle important. Ophélie, la capitaine de navire un brin sèche, est une addition vraiment sympathique et un personnage de premier plan assez fort. Elle s'accorde très bien avec les personnages du précédent opus. C'est d'ailleurs un plaisir de retrouver certaines figures fortes en gueule. le seul défaut est peut-être que nous avons un nombre important de points de vue à suivre et beaucoup de personnages sont un peu laissés de côté.

La plume de Thibaud Latil-Nicolas apporte toujours un vrai dynamisme dans Les flots sombres. Ici, l'action est très présente, sur terre comme sur mer. L'écriture insuffle un très bon rythme à toutes les scènes de bataille. La mise en scène est réussie. L'ensemble est très immersif et très convaincant, que ce soit lors d'un combat dans une forêt ou une bataille contre un monstre marin particulièrement teigneux. le rythme est donc une fois de plus très soutenu !

L'auteur a également bien travaillé ses dialogues, qui soutient les caractères colorés des personnages. Certaines répliques sont vraiment très drôles et posent une personnalité rapidement, tout il est impossible de ne pas comprendre l'affection qui relie plusieurs personnages en quelques bons mots. Il a en plus le mérite de ne pas en faire trop au niveau rareté du vocabulaire, ce qui fait que l'ensemble très naturel et agréable sans tomber dans l'excès.

Le style direct de l'auteur permet de mener l'histoire avec efficacité. Même s'il y a beaucoup de personnages, le scénario est assez clair. On s'ennuie assez rarement le long du récit, qui de plus regorge en révélations juteuses et en retournements de situation. Entre manigances politiques, trahisons et coups d'éclat, le rythme est maintenu de bout en bout. Cela permet également de développer un peu plus l'univers, notamment à travers différents royaumes qui ont des intérêts et des projets différents face à la menace des montres d'encre.

L'auteur ajoute d'ailleurs une dimension politique nouvelle, puisque ladite menace se rapproche des mondes civilisées et qu'il faut prendre action. Mais la chose n'est pas facile quand les rivalités entre poches de pouvoir prennent le dessus sur l'intérêt général. Ici, l'opposition entre des corps politiques guerriers et une caste religieuse n'est pas spécialement originale, puisque très classique dans la littérature fantasy. Mais cela n'en fait un mauvais élément scénaristique pour autant, car elle est portée par des personnages assez bien développés pour que l'intérêt soit maintenu.

C'est une fois de plus un très bon roman ! Les dialogues sont ciselés, souvent franchement drôles et bien tournés, portés par une galerie de personnages forts en gueule et attachants. Il y a d'ailleurs beaucoup de femmes qui sont mises en avant et c'est appréciable. L'action est très présente, sur terre comme sur mer. La plume de l'auteur est particulièrement efficace dans ces moments de bataille, où la mise en scène rend les conflits immersifs. Il développe également une intrigue politique bien équilibrée par rapport au reste du roman et intéressante à suivre même si elle repose sur des ressorts classiques.
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Dans Les Flots Sombres, on retrouve la compagnie des Chevauche-Brumes, accompagnés de quelques Doryactes, ces guerrières du Longemar qui les ont rejoints dans leur lutte contre le fléau des mélampyges. Après avoir affronté ces odieuses créatures et avoir percé le mystère de cette brume, ils reviennent à bride abattue vers la capitale pour alerter Le Roy et ses conseillers du danger imminent qu'encourt le Bleu-Royaume. Seulement sur place, ils seront confrontés aux rivalités entre le Régent et les représentants du culte d'Enoch. Les tensions sont exacerbées. Dans cette conquête du pouvoir, les Chevauche-Brumes pourraient être sacrifiés. Alors sauront-ils éviter les pièges qui ne vont pas manquer de se dresser sur leur chemin ?

Pour ce second volet, Thibaud Latil-Nicolas y a introduit une dimension plus politique. En effet, après avoir identifié la menace, ses héros vont devoir exceller sur la scène diplomatique. Ainsi, en plus de devoir gérer cette bataille contre des hordes maléfiques, ils vont aussi subir la guerre d'influence qui oppose un état affaibli face à un culte prééminent. L'auteur met en exergue ici l'éternel belligérance entre l'Etat et la Religion qui cherchent à avoir la suprématie sur l'autre, et ce depuis des siècles. Voici une nouvelle difficulté à laquelle nos Chevauche-Brumes ne sont clairement pas préparés. D'ailleurs, cette dissidence au sein du même camps pourrait sonner le glas du Bleu-Royaume. A l'heure où l'unité est de mise, subir une guerre de religion est le meilleur moyen pour affaiblir ses défenses et permettre au Mal de s'infiltrer. C'est donc au milieu de ce nid de vipères que Jerod, Quintaine, Durieux, Varago, Murtion et compagnie vont devoir marcher.

Alors que la magie semble être la seule arme capable d'arrêter ces créatures démoniaques, le pouvoir est renversé et les mages sont exécutés. Jerod est le dernier espoir pour mettre fin à cette ignominie. Mais n'est-il pas déjà trop tard car la corruption rôde autour de lui. Pourra-t-il réellement mener sa quête jusqu'au bout ?

Sur terre ou sur mer, Thibaud Latil-Nicolas multiplie les scènes de combats faisant des Flots Sombres, un récit épique. Ses héros n'ont rien de chevaleresques. Ce sont plutôt des mercenaires, des gens d'armes qui, en dépit de leurs mauvaises manières, n'en restent pas moins des hommes d'honneur. Courageux ou désespérés, ils sont les derniers remparts qui se dressent contre ce funèbre danger.

Dans ce nouveau tome, l'écriture de Thibaud Latil-Nicolas est incisive. Il nous entraîne à perdre haleine dans un maelstrom de batailles et d'intrigues de cour. L'univers dépeint est bien volontiers sombre et comploteur... plus d'infos sur Fantasy à la carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Totalement enchanté par la lecture des Chevauche-brumes, c'est en toute logique que j'ai savouré ce second opus de cette saga de fantasy signé Thibaud Latil-Nicolas qui signe ici sa première série.
En terme d'action, la saga des Chevauche-Brumes est d'une belle efficacité comme en témoigne le second chapitre qui nous plonge d'emblée dans un combat entre les Chevauche-Brumes et ces créatures issus de la brume noire : les mélampyges. Dans la droite lignée du premier opus, ces Flots Sombres sont également ancrés dans de l'action vivace et efficace ponctué régulièrement par un humour gaillard. Difficile de ne pas éprouver de sympathie face à cette ex-neuvième compagnie au service Du Roy qui a décidé de devenir indépendante pour affronter directement ces créatures du chaos. Difficile de ne pas éprouver de l'attachement pour cette bande de frères et soeurs d'armes qui demeurent toujours aussi unis dans ce second opus. Totalement à l'aise avec ces personnages, Thibaud Latil-Nicolas privilégie des dialogues savoureux , des échanges de piques aussi savoureuses que les faits d'armes.
La "geste" épique, comme le titre le laisse deviner, s'ancrera davantage cette fois dans un domaine plus maritime avec un affrontement titanesque contre un léviathan. L'occasion de découvrir de nouveaux personnages avec en tête une capitaine qui entamera une lutte féroce et désespéré contre le monstre.
L'auteur multiplie les personnages , les points de vue et nous donnent à suivre l'action sur plusieurs plans, sur différents cadre. D'un point de vue politique, le Régent du Bleu-Royaume a fort à faire face au pouvoir religieux symbolisé par le seigneur- cardinal Juxs tout en gardant un oeil sur le Dauphin.
Du côté des Chevauches-Brumes, Jerod , le mage, continue d'enquêter sur le mystère de la brume et des hordes de monstres depuis le combat dans la Cathédrale noire. Enfin, Ophélie, jeune capitaine devra apprendre à dompter son premier équipage pour se lancer sur la trace d'un monstre probablement influencé par le maléfice.
L'intrigue est dynamique mais, malheureusement, elle manque de stabilité. En voulant privilégier l'action et les passes d'armes, nous en oublions un peu l'intrigue principale qui semble surtout se concentrer sur la destinée de Jerod et sa recherche de la vérité et sur le background politique avec les adorateurs d'Enoch qui étendent peu-à-peu leur emprise sur le Bleu-Royaume. Mise à part cela, l'aventure est plutôt morcelée et certains axes semblent finalement secondaires au détriment de l'intrigue principal.
Par exemple, j'en suis venu à me demander si cette grosse bataille maritime apportait au final quelque chose à l'intrigue si ce n'est une bonne dose d'action ?
Certes, c'est une aventure divertissante mais qui manque peut-être d'une base solide. Dans la premier volume, nous suivions toute la compagnie face à un unique et même objectif. Une quête simple et solide. Dans ce second opus, l'intrigue ne possède pas le même cap et se retrouve un peu ballotée dans tout les sens sans réelle consistance. Les chapitres sont parfois un peu inconstants tandis que les rouages de l'intrigue se laissent facilement dessiner.
de même, un autre aspect qui m'a un petit peu dérangé provient des personnages. Alors, certes, l'écrivain nous fait vraiment ressentir le rapport cordial, l'entente qui les anime et c'est toujours un régal que de les voir interagir entre eux. Il y a une bonne communion. le problème, c'est qu'au final, peu d'entre eux sont véritablement marquants à quelques exceptions prés comme Ophélie et surtout le jeune Roy. Les personnages sont avant tout définies par leurs actions (ou interactions) , leurs rôles plutôt que par leurs personnalités : Barbelin, l'artificier et ses canons, et Belon le soigneur des bêtes en sont un exemple. Même si ce sont des personnages attachants et qu'on devine l'amour que l'auteur a pour eux, nous sommes loin d'avoir affaire à des personnages véritablement étoffés.

Cependant, je n'ai pas boudé mon plaisir à la lecture de ce second opus. Tout comme le premier , je recommande surtout ce titre à celle et ceux qui veulent de la fantasy directe, plus frontale, plus décomplexée en terme d'action. Les séquences de combats sont agréablement décrites et apportent leur lot d'adrénaline, notamment la confrontation maritime final qui est tout simplement un petit régal.
Au final, ce second volume peut être vu comme une transition efficace , bien qu'un peu légère sur certains point , avec un troisième tome qui risque d'être bien plus sévère pour cette compagnie des Chevauches-Brumes. La guerre est déclarée et j'espère que l'auteur va nous prévoir quelques sacrifices riches en émotions...



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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
 -Tu vas y mettre des coulevrines ? demanda brusquement Barbelin en se redressant.
-J’y compte bien. Au moins quinze, je pense.
L’artilleur se rua sur Tirelire et l’empoigna par les épaules.
-Mets-moi sur la liste, face de derche.
-Mais pourquoi moi ?
-Parce que tu sais écrire, malheureux !
-Ah oui, très juste…
Tirelire sortit de son havresac un rouleau de mauvais vélin, une fiole d’encre et une plume qu’il entreprit de tailler avec un canif.
-Alors, ça vient ?
-Bague museau, trouvère ! L’écriture ça prend un peu de temps. Pas comme quand tu baises.
-Ta mère s’est jamais plainte.
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-N’en demeure pas moins que ce sont des braves gens.
-Et c’était pas si évident à anticiper vu l’échantillon qu’on s’est fardé pendant des années, plaisanta Tirelire.
Durieux ne répondit pas et se contenta de cracher par terre.
-Fais gaffe à mes bottes, tocard ! glapit Barbelin. J’ai passé l’après-midi à essayer de me rendre présentable.
-Ah ? Et c’est à quel moment que ça a foiré ? 
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« Qu'est-ce qui t’arrive Varago ?
- Tu vas pas tarder à partir. J'ai peur de m'emmerder.
C'est pas certain, ça, le rassura Barbelin en remplissant deux gobelets d'étain avec un peu d'eau. Je te rappelle qu'il reste Cagna et Tirelire si t'es en manque de conneries. Et puis y a Belon, Quintaine...
- Non. Finalement. Il part aussi, le vieux. »

Barbelin avala deux gorgées d'eau tiède avant de reprendre :

« Je savais pas. Mais enfin, c'est pas ça le fond du problème. Tu es triste depuis qu'on a quitté Crevet, bien avant qu'on apprenne toute cette histoire de fou avec le bateau et tout le tintouin. C'est quoi ce qui te chagrine vraiment, mon gros ? »

Varago inspira profondément, comme s'il hésitait à se livrer.

« En fait... Merde, ça risque de te paraître ridicule.
- T'en fais pas. J'ai toujours trouvé que tu l'étais. Ça changera rien.
- Pauvre type.
- Moi aussi, Je t’aime. Bon ? Tu la craches, ta missive ?
- C'est Isore. »

Barbelin fronça les sourcils. Isore ? Ça faisait un petit bout de temps qu'il n'en avait plus entendu parler, de celle-là. Il avait eu vent d'une liaison entre elle et Varago mais il n'avait jamais envisagé que son ami eût développé des sentiments profonds.

« Elle te manque ?
- C'est pour ça que c'est bizarre, Barbelin. Elle me manque pas comme une maîtresse manque à un pauvre amoureux transi. Je l'aimais bien, c'est vrai. Mais elle était assez distante, dure. C'est ce qui me plaisait chez elle.
- Entre autres choses...
- Elle avait un courage hors du commun et quelque chose chez elle qui me troublait.
- Son cul ?
- Bon, tu comptes finir toutes mes phrases ou tu me laisses en caser une ?
- J'm'excuse... Vas-y, finis. »

Varago prit un air faussement agacé mais, dans le fond, il appréciait cette façon que Barbelin avait de dédramatiser toutes les situations.

« Là où je veux en venir, c'est là : c'est pas qu'elle soit morte qui me chamboule le plus. C'est pas non plus que je m'y sois attaché au point d'en être devenu dingue. En revanche, on n'a jamais retrouvé son corps.
- Ben... Il s'est passé un truc magique, non ? Elle a disparu quand la muraille a pété.
- Exact. Et ça, ça m'emmerde : qu'une femme pareille ait totalement disparu, comme si elle n'avait jamais existé. Elle mérite mieux, cette fille, et je m'en veux de pas avoir insisté pour qu'on lui construise un mausolée ou un truc dans le genre.
- Pour le souvenir ?
- C'est ça. Ça me travaille comme une mauvaise chiasse. »

« Écoute-moi, petit sentimental : quand je serai de retour, on ira à Crevet, toi et moi. Ça me coûte de te proposer ça, tu sais ? C'est tellement moche ce coin que même les piafs, ils y volent sur le dos... Bref, quand on y sera, on lui fera un truc, à ton lsore. Une stèle, une tombe, une statue... Je sais pas encore mais on trouvera quelque chose. Ça te va ?
- Ça me va, lui répondit Varago en lui rendant son geste. Merci. Même si je sais pas si on retournera un jour, dans cette ville paumée.
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Le mérite, ça n’entre jamais en ligne de compte quand on parle boulot. Tuer la bête ne vous ouvrira aucun droit, aucun titre. C’est le besoin que votre suzerain a de vous qui déterminera votre ascension, rien d’autre.
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La vieillesse n'est une excuse pour personne. Je connais un autre homme, aussi vieux que vous, et pour qui je serais prête à combattre jusqu'à mon dernier souffle. Mais l'estime que je lui porte, il l'a méritée. Il n a pas attendu que son cul se fripe pour l'exiger, comme si elle devait lui revenir comme un droit d'aînesse. Qu'avez vous fait pour mériter mon respect ? Vous avez accumulé plus de richesses que vous ne pourriez en dépenser durant quinze existences ; vous avez fait couler le sang au nom d'intérêts supposément supérieurs. Vous parlez de service alors qu'aucun de vos actes n'a jamais été gratuit ; vous avez largement profité des largesses de vos souverains, ceux-là mêmes que vous avez servis comme un chien. Comment osez-vous vous glorifier du simple fait de détenir la puissance alors que celle-ci vous a été donnée ?
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Vidéo de Thibaud Latil-Nicolas
Lecture du début de Chevauche-Brumes de Thibaud Latil-Nicolas, pour le podcast Double Vie
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