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EAN : 9781020900143
Les liens qui libèrent (03/10/2012)
3.57/5   27 notes
Résumé :
Voici la nouvelle édition augmentée du premier livre en France sur un phénomène stupéfiant et peu connu, devenu quasi consubstantiel de l'économie capitaliste : l'obsolescence programmée.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Si votre lave-linge vous lâche subitement, sans signes avant coureurs, alors qu'il vous paraissait encore neuf, si les aiguilles de votre montre refusent définitivement d'avancer après trois ans d'usage, si on vous annonce qu'il est difficile et très coûteux de réparer le lève-vitre électrique de votre voiture, etc. c'est NORMAL ! voulu, même. Ceci est le fruit de l'obsolescence programmée, destinée à faire consommer plus, dans nos pays où la croissance économique est présentée comme incontournable.

Trois types d'obsolescence :
- l'usure rapide de l'objet lui-même, programmée par les concepteurs à la demande des industriels
- sa désuétude due à l'apparition de nouveaux produits plus performants (essayez internet avec un coucou de plus de 5 ans d'ancienneté, à supposer que la bécane fonctionne encore...), ou plus "à la mode" (registre vestimentaire, entre autres)
- les besoins soudains de nouveaux biens - besoins créés par la publicité et encouragés par le mimétisme social. Rappelons à ce titre que la pub "constitue le 2e budget mondial après l'armement (...) 15 milliards d'euros en France en 2003" (p. 25). le crédit à la consommation lui emboîte le pas, entretenant l'idée fallacieuse que tout le monde peut tout (ou presque) s'offrir tout de suite...

Après une cinquantaine de pages où l'auteur expose ces idées via des théories économiques, il creuse la question à grand renfort d'arguments historiques, sociologiques, politiques, mais aussi d'anecdotes. Et cela devient aussi passionnant que perturbant. Cette logique consumériste s'est développée dès la fin du XIXe siècle avec l'émergence de la société industrielle, et le problème de l'obsolescence programmée a été abondamment analysé par des économistes du XXe siècle. le phénomène n'est donc pas nouveau, mais son ampleur n'a cessé de s'étendre, favorisée par la pression croissante des gros industriels et des grands groupes, et par la production à moindre coût (économies d'échelle, délocalisations).

Cela pose bien évidemment le problème de la pollution et de l'épuisement des ressources naturelles, entre autres. Ces réflexions sont l'occasion de constater à nouveau le double discours de nos dirigeants (en harmonie avec les intérêts des industriels et de la grande distribution) qui nous font hypocritement trier les déchets, réduire notre consommation d'énergie tout en incitant à renouveler fréquemment voitures (prime à la casse), TV, téléphones portables, etc.

PS : Serge Latouche est Professeur d'économie à l'Université d'Orsay , "objecteur de croissance" (pour en savoir plus : http://www.entropia-la-revue.org/spip.php?breve91 )
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Comment vendre toujours plus à des individus qui ont déjà beaucoup de choses dont ils ne se servent pas souvent ? Question angoissante pour beaucoup d'entreprises qui ne veulent pas disparaître, et dont l'obsolescence est souvent la réponse : en proposant un objet de meilleure qualité, en ringardisant l'objet précédent pour vanter le nouveau à grand renfort de publicité, ou en faisant en sorte que les objets aient une durée de vie plus limitée, obligeant le consommateur a en acheter plus régulièrement.

Le titre de l'essai laissait penser que l'auteur allait traiter uniquement de la dernière catégorie, mais il s'attaque pêle-mêle aux objets de mauvaise qualité, à la publicité et au lavage de cerveau, au lobbyisme, au snobisme du consommateur, … Malgré ce côté un peu fourre-tout et le ton teinté de catastrophisme, l'historique de l'évolution de ces pratiques pendant le dernier siècle ne manque pas d'intérêt.

Par contre, on attendra en vain une démonstration convaincante, même les thèmes les plus souvent utilisés (quantité finie des ressources contre croissance illimitée, pollution, gaspillage, …) ne sont que brièvement évoqués, toute l' « argumentation » du livre repose sur une impression d'accélération et d'emballement des processus, et d'une collision imminente avec la réalité. Certains exemples sont aussi de mauvaise foi : si l'anecdote de l'ampoule centenaire est exacte, on oublie de préciser qu'elle ne produit quasiment plus de lumière, ce qui rend son utilité assez contestable. Cerise sur le gâteau, l'auteur nous avoue l'air de rien avoir décidé de changer de voiture après une panne des vitres électriques, et prend cet exemple comme illustration de la perversion du système. Un peu gonflé quand même.

En bref, un livre qui fait trop dans le sensationnel pour être vraiment convaincant.
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Bon pour la casse : les déraisons de l'obsolescence programmée est un livre d'actualité mené par Serge Latouche, célèbre économiste partisan de la décroissance. Pour la petite histoire, ce livre n'était pas prévu mais a été écrit suite à un refus de traduction de l'essai Made to Break de Giles Slade. Malgré le titre de l'ouvrage, il ne faut pas croire que le sujet est limité à l'obsolescence programmée mais plutôt à l'obsolescence en général, à savoir psychologique (publicité), technique (progrès) et programmée. Terme à la mode, je me suis jeté sur ce livre très court pour en apprendre plus sur ce phénomène.

Pour commencer, si vous avez eu l'occasion de regarder le reportage « Prêt à jeter » notamment diffusé sur Arte et disponible sur youtube (http://www.youtube.com/watch?v=J-XGn32vYQU), passez sur ce livre qui ne vous apportera rien de plus. Ce n'est ni plus ni moins qu'une retranscription de ce film. L'ayant déjà regardé à l'époque, je vous laisse deviner ma déception...

Ce détail excepté, ce livre n'a pour but que de faire prendre conscience une nouvelle fois que nous nous faisons manipuler à longueur de journée. Ici pas de solutions, juste des constats, de l'information, de l'histoire de l'obsolescence et une ouverture sur l'impact de cette folie sur notre planète.

Ce livre a le mérite d'être très clair et très bien organisé comme suit :
1. le mot et la chose
2. Origine et domaine de l'obsolescence programmée
3. L'obsolescence programmée est-elle morale ?
4. Les limites de l'obsolescence programmée

Ainsi bon et mauvais côté de l'obsolescence se côtoie, allant même jusqu'à aller discuter d'une obsolescence éventuelle de l'Humanité. Un livre bien pensé mais qui, malheureusement, ne fera pas avancer la chose comme bien souvent dans ce domaine.

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BILAN
Les plus : Informations, aspect historique, organisation et plan bien pensé
Les moins : Aucun intérêt si on a vu le film, ne fait pas avancer la chose
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Dans cet essai, touchant à la fois les domaines de l' économie, de la sociologie, de la philososophie, de l' écologie....., l' auteur aborde en détails un des travers majeurs de notre société. En plus de l' obsolescence technique naturelle de de tous nos biens de consommation, deux dérives inquiétantes, en lien avec la sacro-sainte idée de croissance à tout prix , sont pointées du doigt par Serge Latouche. D' abord, l' obsolescence programmée, c'est-à-dire, l' introduction d'une défaillance technique calculée, visant à nous faire renouveler de force nos biens de consommation ; en second, l' obsolescence symbolique faisant appel aux effets de mode engendrés par la publicité. Les conséquences de ce consumérisme forcené seront l' accumulation de déchets d' une part et l' épuisement des ressources naturelles de notre planète d' autre part.Restons optimistes, la résistance s' organise avec les objecteurs de croissance.Ainsi, par rapport à une liseuse , ce livre ne tombera jamais en panne et résistera à une chute malencontreuse!
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Je n'ai pas trop apprécié ce livre qui part dans tout les sens de ce sujet sérieux, on est bombardé de dates et de références moyennement utiles pour finir par une solution "miracle" demandez aux entreprises des objets démontables, réparables et recyclables facilement... euh oui, d'accord. Bref rien de bien neuf, de plus l'auteur est particulièrement gonflé car il l'avoue de lui même il change de voiture quand il ne peut plus baisser les vitres et il achète une imprimante sans se renseigner au préalable sur ses capacités et son long terme. J'ai vraiment l'impression d'avoir perdu mon temps sur l'historique de l'obsolescence programmée!
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critiques presse (1)
LeMonde
19 octobre 2012
Le projet de Serge Latouche, [...], était d'abord d'écrire une préface à Made to Break [...], l'essai de l'Américain Giles Slade. Ayant renoncé provisoirement à le faire traduire en France, M. Latouche a décidé de publier son propre texte, augmenté de considérations personnelles, et souvent amusantes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Finalement, l'idéologie du jetable s'insinue partout comme un poison.
Tout peut devenir jetable, même le fonctionnement de la société et des institutions.
Alexis de Tocqueville avait déjà diagnostiqué une "obsolescence de l'honneur".
L'extension illimitée du champ du jetable pourrait bientôt nous conduire à penser que les mariages, la citoyenneté et les autres relations personnelles ou sociales sont des articles jetables
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« Prêt à jeter contient cette scène inoubliable de la fête organisée en 2001 par le « comité de l’ampoule » de Livermore, en Californie, pour marquer le centième anniversaire d’une ampoule à filament de carbone qui, depuis 1901, n’a cessé d’éclairer en continu le hall de la caserne de pompiers locale. Soufflée à la main, cette fameuse ampoule a été conçue par Adolphe Chaillet et produite par la Shelby Electric Company vers 1895. Une durée de vie incroyable pour un produit industriel !
Une telle longévité était évidemment inacceptable pour les gros fabricants, comme General Electric. Aussi, en décembre 1924, cette firme et les principaux acteurs du marché se réunirent à Genève pour débattre de la durée de vie des ampoules. Leur entente prit le nom de « cartel Phœbus ». L’objectif fixé était de limiter cette durée de vie à 1 000 heures. Il fut atteint dans les années 1940 grâce à la vigilance du « comité des 1 000 heures ». Les fabricants allèrent même jusqu’à en faire un argument publicitaire ! Malgré le procès intenté en 1942 et la condamnation, au bout de onze ans, des entreprises états-uniennes, l’accord ne fut pas remis en cause. Les ampoules de longue durée Narva, fabriquées par des entreprises est-allemandes, n’accédèrent jamais au marché de l’Ouest, et tous les brevets d’ampoules traditionnelles de longue durée déposés jusqu’à nos jours ont été enterrés.
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On peut résister à la publicité, refuser de prendre un crédit, mais on est généralement désarmé face à la défaillance technique des produits. Au bout de délais toujours plus brefs, des appareils et équipements .../....tombent en panne à cause de la défaillance voulue d' un élément. Impossible de trouver une pièce de rechange ou un réparateur. Réussirait-on à mettre la main sur l' un ou l' autre qu' il nous en coûterait plus cher que de racheter du neuf fabriqué à prix cassé dans les bagnes du Sud-Est asiatique.(p 34/35)
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Le développement du plastique dans les années 1960 pour les emballages, récipients et contenants divers a révolutionné les pratiques, entraînant une explosion du jetable, avec le consentement tacite ou l'adhésion enthousiaste des usagers.
Ce n'est pas le plastique en soi qui interdit la consigne, puisqu'en Amérique du Nord cette pratique a survécu longtemps pour les bidons de plastique d'un gallon (4 litres et demi) dans lequel était livré le lait aux particuliers, mais l'air du temps.
La pratique des consignes, si respectueuse des ressources, est devenue obsolète, de même que les pots de grès, les jarres de terre cuite, les bocaux et les bouteilles de verre qui servaient à conditionner les boissons, les yoghourts, les confitures, les fruits et les légumes en conserve.
Même si la consigne reste utilisée pour le lait en Amérique du Nord, cela fait figure d'exception. La pratique du contenant jetable a fini par contaminer les récipients faits des matériaux les plus divers : canettes d'aluminium, bidons de fer-blanc, bouteilles de verre, cagettes de bois, etc.
Surtout, elle a favorisé le conditionnement pour la grande distribution, avec, en conséquence, une augmentation exponentielle du volume des emballages dans les poubelles.
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Ainsi, avec l'obsolescence programmée, la société de croissance possède l'arme absolue du consumérisme.
On peut résister à la publicité, refuser de prendre un crédit, mais on est généralement désarmé face à la défaillance technique des produits.
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Interview vidéo du club de réflexion Galiléo Concept Alsace.
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