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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un essai (très ! trop ! ) Intelligent. Que de réflexions sur le monde contemporain. La Guerre froide, l'opposition Est-Ouest, ou même Nord-Sud, sont devenues plus insuffisantes on le voit. B. Latour nous propose une opposition Local-Global très intéressante (même si pas toujours facile à suivre). L'élection de Trump, époque de l'écriture de ces lignes, a mis l'accent sur le sujet d'opposition central : le climat. Il nous montre aussi a quel point l'élite se protège, se met à l'abri, de tout ce qu'elle est en train de détricoter. Ça fait froid dans le dos d'actualité.
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Un nouvel acteur politique : la Terre elle-même

Dans ce court essai percutant, Bruno Latour développe la réaction à chaud qu'il avait publiée dans le Monde au lendemain de l'élection de Donald Trump. Il voit dans l'évènement le sauve-qui-peut de masses qui ne croient plus à la mondialisation et se réfugient dans un passé idéalisé. Sans voir - ou plutôt en refusant de voir - la crise écologique qui change tous les repères.

L'humanité désorientée…

« Où atterrir ? » La question titre est devenue cruciale. Embarqués dans une course folle à la croissance mondialisée, nous découvrons qu'elle n'est pas soutenable et qu'il va falloir revenir sur Terre. Ceux qui en profitent le plus veulent poursuivre le voyage le plus loin et le plus longtemps possible, sans se soucier des dommages collatéraux qui, comme ceux infligés au climat, forcent de nouveaux flux de migrants à se mettre en marche. Mais la multitude des autres sent confusément qu'on les mène en bateau. Ils veulent retrouver la terre ferme – leur identité, leur sécurité, leurs certitudes, alors que le sol n'est plus assuré. Il se dérobe, car la crise écologique, dont le volet climatique n'est que le plus criant, va rendre la planète de moins en moins habitable. Elle rend déjà caduque l'espoir d'un accroissement du bien-être pour tous.

…quand la Terre se rebiffe

« Comment s'orienter en politique ? » le sous-titre du livre rend compte de son objet : penser une nouvelle géographie politique et dresser une ébauche de carte. Une fois exposée l'impasse de la polarisation actuelle entre local et global, l'auteur tente d'expliquer pourquoi l'écologie n'a pas réussi à s'imposer dans le paysage politique. Son erreur, pense-t-il, a été de vouloir se situer sur l'axe qui servait et sert toujours de repère à la confrontation entre droite et gauche. Résultat : le mouvement écologiste, constamment ballotté entre les deux pôles, a fini par être laminé. Alors que, suggère-t-il, il fallait faire émerger un nouveau pôle. Ce nouvel attracteur, qu'il nomme faute de mieux « le Terrestre », consiste à donner toute sa place au nouvel acteur politique qui s'est imposé, la Terre, qui rue dans les brancards d'être ainsi malmenée et éreintée. La Terre, qui n'est plus la scène immuable sur laquelle l'homme pouvait tranquillement développer ses activités. C'est comme si, dit-il, le décor s'était mis à jouer dans la pièce.

Bruno Latour, qui n'est pas toujours facile à lire, a pris ici le parti de s'adresser à un large public. Fort heureusement, car ce qu'il a à dire nous concerne tous. Son style est imagé et les formules font mouche. Exemple : [Le retrait par les Etats-Unis de l'accord de Paris], « une déclaration de guerre qui permet d'occuper tous les autres pays, sinon avec des troupes, du moins avec le CO2 que l'Amérique se garde le droit d'émettre ». Dommage toutefois qu'il ne soit pas parvenu à s'affranchir complètement du jargon ni des références en usage dans son domaine de spécialité… C'est peut-être pour le prochain livre, qu'on ne peut qu'espérer, car après avoir répondu à la question « Où atterrir ? », il faudra bien répondre à celle-ci : « Comment s'organiser après l'atterrissage ? »

Lien : http://www.ouvertures.net/un..
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L'humanité est désorientée, une mondialisation effrénée qui devient insoutenable et le sentiment de plus en plus partagé qu'il va falloir atterrir, retrouver « le terrestre », c'est ce que Bruno Latour nous explique dans cet essai. Les inégalités qui s'accroissent, les privilégiés qui profitent le plus longtemps possible d'un système qu'ils ont établi sans tenir compte des dégâts collatéraux (le climat, les migrations..), le mouvement écologiste, ballotté entre la droite et la gauche ne sait plus ou il habite ! L'auteur, philosophe n'est pas toujours facile à suivre, mais il fait malgré tout un effort de pédagogie qui devrait profiter au plus grand nombre, tellement les enjeux sont importants.
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La question que m'amène cet essai à me poser est : les textes qui ont été structurants pour la vie politique de nombreuses populations, comme "L'esprit des lois" ou "Le capital" (que je n'ai pas lus) étaient-ils initialement théoriques, sans indications pratiques ? Ont-ils eu besoin de passer par des hommes ou femmes politiques intermédiaires pour être mis au service du peuple, avec plus ou moins de douceur, étant donné leur penchant révolutionnaire ?
En lisant "Où atterrir", j'ai eu le sentiment d'accéder à un éclairage original et structurant, mais tellement loin des préoccupations du citoyen moyen que je suis, et tellement loin de la vision des hommes politiques et leaders économiques, que je ne vois pas comment cela peut-être traduit dans les faits. B.Latour indique lui-même qu'il n'a pas de solutions pratiques clefs en main.
Intéressant, frustrant, à lire.
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La prose de Latour se voit dans cet essai être simplifiée. Il y synthétise sa pensée sur le Nouveau Régime Climatique et sa relation avec les clivages traditionnels. J'ai notamment apprécié ses réflexions sur les migrations et le repli national qui en sont induits. Je n'ai par contre pas bien saisi son concept de Terrestre. Enfin, Bruno Latour nous donne une vision positive et convaincante du rôle que peut jouer l'Europe face au changement climatique et aux bouleversements géopolitiques.
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Il y a quelques semaines j'ai lu ce bouquin, que je n'ai pas commenté parce que je n'avais ni le recul ni toutes les clés pour comprendre. C'était une lecture fort intéressante mais quelque peu compliquée par moment. J'ai pour certains passages du m'y reprendre plusieurs fois pour les saisir.

Latour est un auteur que nous abordons souvent dans mes études et j'ai donc voulu en savoir plus, comprendre ce que je peux retirer de la pensée de l'auteur par moi même et aller plus loin des quelques pages qu'on nous proposent ça et là.

On a donc un exposé des différents ingrédients qui nous ont menés là ou nous en sommes en termes de catastrophe climatique et tout ce que cela implique au niveau politique, économique et social.

Latour propose un schéma de compréhension qui nous permet de resituer les enjeux actuels non plus sur l'axe et l'opposition Gauche/Droite en politique, cet axe qui serait dépassé et qu'on ne sait plus vraiment positionner sur une conception Local/Global. A cet conception linéaire il ajoute le "Hors sol", à savoir, les élites, qui fuient et usent tout ce qu'ils peuvent user pour accroître leur capital au détriment du reste du monde - on connait la chanson - et le "Terrestre" ou la Terre prend un rôle actif et devient une entité qui réagit aux actions des êtres qui vivent sur son sol.

Pour expliquer et étayer ce schéma Latour distingue le local +/-, la mondialisation - globalisation +/- afin de mettre en avant les effets pervers de chaque concept dans leurs applications concrètes. L'idée serait d'en tirer le bon tout en excluant le mauvais, pour construire le Terrestre.

Il faut que nous sachions à nouveau définir et décrire, quels sont nos territoires pour adopter les meilleures politiques pour gérer ceux-ci, et ce, main la main avec ceux-là même que l'on considère comme nos ennemis, les réorienter et les mobiliser autour d'une conception du Terrestre et non plus du Local/Global. L'idée c'est de créer un système d'engendrements, système dans lequel les animés, dépendent les uns des autres et ont tous leur propre conception de leur territoire, ce système d'engendrement permet de les prendre en considération et de cohabiter entre Terrestres en faisant fi d'une domination de l'Homme sur la Nature.




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Adieu l'axe droite gauche, bonjour l'axe Terrestre/hors sol, et le Global/local. La multiplicité des changements de point de vue force à prendre position différemment concernant la politique, l'écologie, les réformes, la politique européenne etc. La nouvelle topologie conceptuelle oblige à réfléchir différemment. Je ne suis pas sûr que la vision soit encore bien nette. On aurait bien besoin d'un Marx 2020 pour qu'on retrouve la glaise sous nos pieds. Mais cette lecture est déjà un commencement.
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