AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 21 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis
Une pépite.
Une écriture fluide, incisive, un rythme soutenu, haletant.
L'auteur se présente comme journaliste de presse écrite, ce livre en est la preuve.
Dès les premières pages, nous sommes happés dans ce récit qui se deroule demain.
Ce livre n'est que politique et religion, c'est aujourd'hui mais en pire, une réalité, un futur passés au vitriol. le postulat de ce livre est "c'était mieux avant".

J'ai accroché à tous les personnages mais n'en ai apprécié aucun.
Une mère gaucho/pacifiste/antiraciste convaincue, manipulable au possible ;
Un "père" drogué, faignant, qui cherche encore son courage ;
Un oncle soi-disant sauveur, un peu beaucoup réac, catholique, nostalgique d'une vieille France aux Français ;
Et des politiques manipulateurs, qui souhaitent tenter/tester un absurde projet d'intégration, d'antiracisme, de partage d'enfant.
Une mère qui vient d'accoucher fera don de sa progéniture et élevera un autre enfant que le sien. Les enfants deviennent à leur naissance ceux de la République. Dans cette boucle apparaissent les couples de même sexe ou les couples ne pouvant avoir d'enfant. Faites le calcul, certaines mères se retrouvent sans enfant et repartent les mains vides.
C'est ce qui arrive à Mélanie. Et c'est ce que ne tolérera pas son frère.
Un bébé volé, sauvé d'un couple homosexuel, pour être, non pas rendu à sa mère trop imparfaite pour le ravisseur, mais offert au couple "normal et parfait", un père et une mère, catholiques pratiquants dont le premier geste envers cet enfant sera de le faire baptiser.
Cet enlèvement provoquera une enquête de police qui déclenchera des émeutes dans la plupart des grandes villes.
Les cités se soulèvent et les pauvres Français se retrouvent à être des réfugiés en exode, fuyant sur les routes pour être accueillis dans les derniers villages gaulois.
Oui, ils fuient car les musulmans (je ne veux pas parler d'intégristes  car la caricature est telle qu'elle englobe l'ensemble de la communauté musulmane) ont pris le contrôle des cités à l'aide d'armes automatiques. Ils se sont échappé de nos prisons et la France est à feu et à sang.

J'essaie de ne pas oublier qu'il s'agit d'une dystopie.
J'essaie de ne pas oublier que ce livre ne reflète peut-être pas les idées de l'auteur.
Mais pourtant, que de jugements de valeurs, que de racisme latent et ordinaire, que de rappels au passé et du "c'était mieux avant"

Les Français deviennent eux-mêmes des réfugiés dans leur propre pays ? le parallèle avec les peuples réfugiés d'aujourd'hui, fuyant les guerres et les génocides est osé.
Les derniers villages gaulois protégés par leurs habitants, leur premier édile, l'armée et un légionnaire, quelle image ! (dit la secrétaire de mairie)
Nos origines ne sont plus à prouver ni à démontrer et nous sommes autant gaulois si ce n'est moins que Romains, Germains, Goths, Celtes ou méditerranéens. Un petit test adn ne nous ferait pas de mal.

Malgré toutes ces idées que je ne partage pas, cette lecture a été un vrai plaisir, un page turner addictif et haletant.
Oui, la plupart des idées et préceptes me sortent par les yeux mais l'auteur pose des questions, bonnes ou mauvaises, qui sont revigorantes et qu'il faut lire pour que cela n'arrive pas.
Il s'agit d'une auto édition et cet ouvrage mériterait bien plus de reconnaissance.
Ce livre est une pépite que je prendrai plaisir à relire et à diffuser.

Commenter  J’apprécie          875
La CoParPar, ça vous parle ? Non, certainement pas encore, mais attention, dans un avenir assez proche, la CoParentalité Partagée pourrait bien devenir une réalité ! Je vous explique le concept : vous êtes un jeune couple fertile, et vous avez accepté de participer à ce programme censé rétablir l'égalité des chances en matière d'éducation "les enfants échappent au conditionnement par les origines de leurs géniteurs et il en est enfin fini de la prédestination sociale". Mais comme les couples infertiles ou les couples homosexuels ont accès à ce programme, si vous n'avez pas de chance votre bébé sera donné à un autre couple, et vous n'en aurez pas d'autre en échange, comme cela arrive à Mélanie et Dylan dans ce roman. Dur pour la jeune maman, qui paye cher son idéalisme généreux. le bébé en question, nommé Elton, a été attribué à un couple d'homosexuels aisé et fait figure de symbole du projet. Mais tout le monde n'est pas d'accord, et bientôt Elton va être enlevé par Victor Perrodeau, frère de Mélanie et confié secrètement à une famille plus "conforme" selon lui, c'est-à-dire des bourgeois dont l'idéologie rappelle celle des partisans de la "Manif pour Tous". Cet enlèvement va déclencher des réactions en chaîne, et réveiller des antagonismes latents qui ne demandaient qu'à exploser. Dès lors la violence va monter crescendo dans les banlieues des grandes villes où les "Français de souche" vont se faire expulser de leurs pavillons par les "immigrés musulmans" et se retrouver errant sur les routes et demandant asile à qui voudra bien les accueillir. La police, l'armée et même des légionnaires vont à leur tour entrer dans la danse, et l'on assiste dès lors à des affrontements sanglants entre ethnies, mais aussi entre partisans de la "modernité" et gardiens de la tradition et de l'esprit Gaulois. Au milieu de cette guerre (car c'en est devenu une), un policier tente de résoudre le mystère de l'enlèvement du bébé qui a mis le feu aux poudres. L'inspecteur Ledhu est sans doute le personnage le plus honnête de l'histoire, mais il finira par abdiquer devant la corruption de ses supérieurs...
Voilà pour les grandes lignes, mais bien sûr ce récit compte bien des intrigues parallèles et de nombreux personnages vont interagir. L'action s'emballe très vite, on passe d'un endroit à un autre et d'un point de vue à son opposé sans reprendre haleine. Beaucoup de politique, de corruption, d'idées nauséabondes (en tout cas chez certains personnages), sans doute un peu trop pour ma petite âme sensible (!). Au bout d'un moment, vers le dernier tiers du roman, j'ai commencé à décrocher, et j'ai eu du mal à finir l'histoire. L'écriture au présent contribue à mieux vivre l'action en direct, mais elle est parfois un peu brouillonne, comme si l'auteur était pressé de nous livrer plein d'infos en peu de temps. Je pense que le livre aurait gagné à être un peu élagué, quelques personnages me semblent superflus (par exemple la fille de Garoniac). L'idée de départ est très intéressante, c'est d'ailleurs ce qui m'a attiré vers le roman, mais elle me paraît insuffisamment développée, elle n'est qu'un prétexte aux affrontements qui constituent le coeur du récit. Une relecture pointue aurait également évité quelques erreurs. Bon, je pinaille peut-être un peu, dans l'ensemble l'histoire est intéressante et nous montre vers quelles dérives nous risquons de nous diriger si nous n'y prenons pas garde. Je l'ai juste trouvée inutilement compliquée, et bourrée d'attitudes caricaturales. Je ne me risquerai pas à penser que certaines idées mises en avant puissent être celles de l'auteur, l'écriture permet justement à un auteur de se dissocier totalement de ce qu'il pense dans la vraie vie, mais en tout cas elles m'ont bousculée, voire choquée. Au moins ce livre ne m'aura pas laissée indifférente !
Juste encore un mot concernant la couverture : celle présentée sur Babelio est infiniment plus réussie que celle de l'ouvrage que j'ai reçu, qui représente un homme vêtu d'une doudoune orange, de dos sur une route la nuit, son genou dans la mire d'une arme.
Merci beaucoup à Magnus Latro de m'avoir adressé son roman en SP.
Je le recommande aux amateurs d'uchronies et d'action débridée !
Commenter  J’apprécie          3614
Tout d'abord un grand merci à l'auteur pour sa confiance et à la plateforme SP Simplement pour la mise en contact. Par contre je suis très embêtée pour noter cette dystopie thrilleristique très politisée. J'ai beaucoup aimé l'histoire et son rythme. J'ai regretté par contre les jugements de valeurs qui sont introduits par l'auteur. de par ces jugements, j'ai décroché par moment de l'histoire et j'ai eu du mal à rester sur l'action.

Donc, d'un côté, la forme m'a bien plu. le style est enlevé et trépidant. Il n'y a pas de temps mort et les rebondissements se succèdent rapidement (parfois trop pour moi !). On a droit à un roman d'action où il y a vraiment de l'action pure et dure. de la baston, de l'hémoglobine à qui mieux mieux, des tueurs, des justiciers, les bons et les méchants.

L'histoire en elle-même est riche de plusieurs histoires, plusieurs destins qui vont finir par se croiser (ou pas).

Il y a la CoParPar, ce programme pilote gouvernemental et ses enjeux. L'idée c'est la coparentalité, ou la parentalité partagée. Chaque couple ne met plus au monde son propre enfant mais celui de la République qui se charge de les attribuer à d'autres couples selon des critères très élaborés en vue de gommer les inégalités devant le droit « à enfants ». Une idée qui semble complètement folle et monstrueuse mais pas si inenvisageable que ça de nos jours finalement….

C'est à ce projet que Mélanie et Dylan vont accepter de prendre part avec la garantie toute relative qu'ils repartiront avec si ce n'est LE nourrisson au moins UN bébé…. Et à ce jeu-là, elle y perdra son enfant qui sera attribué à un autre couple. Elle va se retrouver dans l'étrange et surréaliste situation d'avoir accouché sans avoir d'enfant… Maintenant était-il capital de souligner que l'enfant a été attribué à un couple d'homosexuel ? Hum… oui, si on considère en effet que les homosexuels ne sont pas des gens tout à fait « normaux » et donc pas aptes à élever un enfant...

Enfin, suite à cette sorte d'expérience totalement inédite, le couple Mélanie/Dylan implosera et Mélanie ne se remettra pas de ce drame.
Nous avons ensuite, Victor, incidemment le frère de Mélanie, qui va kidnapper le petit « Elton », l'enfant du « partage » pour le confier à un couple dit « normal » (c'est-à-dire un homme et une femme). Je me pose la question suivante : qu'est-ce que la normalité ? Question hautement philosophique, donc discutable et forcément subjective. le débat reste ouvert.

Pour pimenter le tout, nous avons des insurrections qui éclatent suite à cet évènement instrumentalisé par l'état qui souhaitait faire d'Elton, leur symbole d'égalité et de leur « réussite » (discutable elle-aussi).

Nous avons aussi, moult personnages secondaires qui vont intervenir dans cette histoire, interagir, se croiser, s'entrecroiser, se décroiser…

Et puis, il y a aussi l'enquêteur. L'inspecteur Ledhu qui se révèlera le plus attachant pour moi. Une trajectoire peu banale. Ce flic intègre reste droit dans ses bottes jusqu'au bout. C'est très intéressant.

Alors que même sur le fond, le roman est bien mené et arrive à nous montrer combien les hommes politiques sont corrompus et corruptibles. Combien l'opinion publique est malléable et manipulable, je trouve néanmoins un peu maladroit d'avoir pris des positions si tranchées. L'auteur introduit des jugements de valeur qui m'ont un peu pesé. Sans doute est-ce voulu mais ça me semble inopportun dans une fiction d'aventure. Sinon, cela devient pamphlétaire et nous passons dans un autre registre littéraire.

C'est là que le bât blesse pour moi. Sur le fond les prises de positions politiques m'ont un peu gênée car trop stéréotypées. Chaque personnage doit rentrer dans un moule. Il y a les réacs pas si réac, les progressistes débiles, les fachos mais pas trop, les méchants migrants, les politiciens et hommes d'affaires corrompus et même les irréductibles gaulois !! C'est trop de caricatures pour moi. C'est dommage, ça a gâché un peu de mon enthousiasme pour la découverte…
Commenter  J’apprécie          170
Le CoParPar, programme pilote gouvernemental en faveur de la coparentalité permet aux couples de mettre au monde non pas leur propre enfant, mais celui de la République qui selon un algorithme élaboré, attribue l'enfant à d'autres parents. le but ? Effacer les inégalités, gommer l'influence du milieu social, culturel et ethnique, créer une égalité parfaite entre les individus.
Dylan et Mélanie sont séduits par l'idée et confie leur nouveau-né à cette expérimentation sans imaginer les conséquences d'un tel acte. Victor, le frère de Mélanie, fervent opposant à ce programme, kidnappe son neveu et le confie à une famille de confiance. Son geste le propulse au coeur de la tourmente, recherché par la police, pisté par une organisation criminelle, il cherche à rester en vie et traverse une France troublée par des émeutes urbaines
Recherché par la police, traqué par l'organisation criminelle d'un magnat du porno, Victor cherche à survivre. Dans sa fuite, il traverse un pays bouleversé par des émeutes urbaines poussant les français des grandes villes à un exode vers les villages gaulois. Une action qui engendre l'anarchie.

La fabrique des bâtards est un thriller dystopique intense où assassinats, manipulations, révoltes et trahisons jusqu'au sommet d'Etat s'enchainent, s'emboitent dans une écriture fluide, incisive et sans langue de bois.
Pour survivre à ce monde en plein chaos, il faudra transgresser les règles, revenir à la « normale » et c'est là où le bât blesse, qu'est-ce que la norme ?
L'enlèvement de cet enfant est l'aube de la contestation, les prémices d'une dégringolade, celle des extrêmes, celles du communautarisme, celle de l'opportunisme.

L'histoire dérange, les personnages sont des caricatures de la société, les faits de société sont ici poussés à l'extrême par des jugements de valeurs discriminatoires. On y trouve le parti pris des médias, le conditionnement et la dépendance au numérique, le « problème » de l'immigration, l'ode au modèle traditionnel catholique et les raccourcis cités=musulmans, terroristes, chômage, violence… le tout crée une atmosphère « dérangeante » …Une volonté d'heurter, de bousculer, peut-être de prévenir …
Un chose est sûre, ce thriller politique ne laisse pas indifférent

Lien : https://www.instagram.com/ne..
Commenter  J’apprécie          30
Malgré un début difficile, j'ai vite été happée par l'action de cette dystopie politique. Au-delà du sujet de la coparentalité partagée, l'auteur aborde une vision effrayante de notre société actuelle confrontée au problème de l'immigration.

Deux styles d'écriture donnent de la puissance au récit. En mode journaliste, l'auteur m'a mis face à la réalité angoissante des magouilles politiques, tandis que la plume de l'écrivain a su ménager un suspense haletant et croissant au fil des pages. Cette histoire effrayante, bouleversante et m'a donné un vrai coup de poing.

L'auteur ouvre avec brio une porte sur la réflexion sur la transmission de nos valeurs en ces temps difficiles.

J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix des Etoiles 2020 des Editions Librinova que je remercie.
Commenter  J’apprécie          30
Après un début de lecture difficile, j'ai réussi à me plonger dans ce drame social non sans trop de difficultés tout de même. En effet, l'histoire est un peu trop longue à se mettre en place et l'action ne vient que trop tard. Les lecteurs risquent de se démoraliser assez vite, j'en ai peur alors je leur conseille de persévérer, l'intrigue prenant tout son sens après plusieurs pages.

Mélanie vient d'accoucher, mais elle rentre à la maison sans bébé. En effet, lors de sa grossesse, elle et son homme ont accepté de participer à une action sociale mise en place par une nouvelle association : la CoParPar, coparentalité partagée. Cette dernière propose à des couples de pouvoir donner la chance à tout le monde d'élever un enfant, célibataires ou homosexuels. le principe est simple, le jour de l'accouchement, les bébés sont mélangés et redistribués à tous les participants. Sauf que dans les participants, il y a également ceux qui n'ont pas donner naissance. Et ce jour-là, c'est Mélanie qui se retrouve sans bébé alors qu'elle pensait repartir avec celui d'un autre couple afin de lui donner toutes ses chances de grandir dans un autre environnement que celui d'origine. Mélanie regrette, elle est triste et en parle à Victor, son frère. Ce dernier décide de remettre les choses dans le bon ordre...

À partir de là, on assiste à un kidnapping de bébé et à la poursuite effrénée d'un Victor en fuite. La police met tout en oeuvre pour résoudre ce fait de guerre (oui oui, on est vraiment en guerre !). Et quand la politique s'en mêle, on assiste impuissants à l'effondrement d'un système social. C'est assez dystopique, toute cette histoire pourrait très bien survenir dans les années à venir. En effet, pourquoi ce nouveau projet politique et sociétal ne pourrait-il pas se mettre en place chez nous afin de réduire les inégalités en mélangeant les enfants à la naissance, offrant aussi une chance de parentalité à tous ? Qui sait ?

J'ai bien aimé le côté polar du récit mais j'avoue que tout le politique était trop intense pour moi. Je me suis parfois perdue dans ces méandres sociétaires et politiques qui nous poussent à la réflexion en nous "balançant" un futur tellement possible ! La seule chose dont j'étais sûre, c'est que je ne cautionne pas du tout ces pratiques et que j'espérais qu'on n'en viendrait jamais à ces extrêmes !

Quand on est maman comme je le suis, je peux vous assurer qu'on ne peut pas envisager une telle possibilité ! L'enfant que l'on porte pendant 9 mois dans son ventre, que l'on imagine, à qui l'on s'attache ne peut pas nous être échangé avec un autre, c'est impossible !

Alors bien sûr, comme tout le monde n'adhère pas à cette nouvelle pratique, on se retrouve avec des embrouilles un peu partout dans le pays. Mais l'auteur a choisi de mettre en avant le côté politique et c'est pourquoi j'ai décroché un peu. J'aurais sans doute mieux apprécié si on avait mis l'accent sur l'enquête en elle-même mais ça, c'est mon côté fan de polars. Donc c'est un avis complètement personnel.

En bref, ce roman est plutôt bien écrit et propose une intrigue intéressante mais il faut se passionner par la vison politique de notre monde pour apprécier au plus juste ce roman. Je vous invite donc à le découvrir et à venir me donner votre ressenti par la suite.
Lien : http://leslecturesdemaryline..
Commenter  J’apprécie          20
Beaucoup de sujets sociétaux sont exploités de manière subtile, l'auteur parvient au fur et à mesure du récit à inclure dans l'intrigue bon nombres des dérives de notre société, le tout joué sur fond de polar politique dans l'enquête sur la disparition de l'enfant d'un couple homoparental. Son enlèvement va susciter l'émoi chez la population et créer des tensions au sein du pays entre les citoyens désireux de changements et ceux qui rêvent de revenir aux valeurs traditionnelles.

On en pense ce qu'on veut, qu'importe le camp dans lequel on est : on ne peut nier la véracité des propos de l'auteure, et il est dur de rester impartiale devant une telle lecture. Bien que je ne sois pas d'accord avec certains traits du roman, pour beaucoup d'autres je le suis.

Émeutes, complot politique, la gauche et sa bien-pensance, la droite et ses Gaulois, l'immigration, les banlieues qui débordent, c'est un condensé de vérité – à mes yeux – sur notre Belle France à la Dérive avec son accès à tout, sa technologie toujours plus perfectionnée, l'avancé sur des terrains qui ferment peu à peu les barrières de la vie, la vraie et les possibilités qu'elle nous offre, ou pas. L'humain, qui va toujours plus avant et surtout contre sa nature.

C'est un roman captivant, dérangeant (clairement, les gens de la bien-pensance vont avoir les cheveux hérissés à la lecture de cette dystopie politique et sociale). L'auteur sait manier les mots avec justesse pour un style incisif et un rythme haletant et soutenu.

Je n'ai pas vu le temps passer, La fabrique des bâtards est un concentré d'action du début à la fin, plein de chassé-croisé ou personne n'a raison ou tords dans cette France plus divisée que jamais, avec des personnages impactant, recherché.

C'est une lecture riche, fluide, qui porte à la réflexion.

Gros coup de coeur pour ce thriller qui ne manque pas d'originalité !!!
Lien : https://mrsbookahontas.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
Pas particulièrement friande des thrillers politiques à la base j'ai eu envie de me lancer dans celui-ci pour son côté dystopique et son thème central de l'égalité.
J'y ai d'abord découvert une plume très fluide, insicive, complètement adaptée à ce type d'histoire complexe et bourrée d'action. Il alterne avec brio son récit immersif au présent avec des dialogues toujours vivants. Je me suis alors surprise à être embarquée et entraînée dans cette histoire, à tourner frénétiquement page après page pour en savoir plus.

En France, dans un futur proche tout à fait crédible et réaliste, Mélanie vient d'accoucher d'un bébé... mais ce bébé on lui prend immédiatement dans le cadre d'un nouveau projet politique et sociétal désirant réduire à néant les inégalités en mélangeant les enfants à la naissance, offrant aussi une chance de parentalité à tous. L'enfant de Mélanie étant confié à un couple homosexuel elle se retrouve donc sans poupon à choyer... Son frère Victor, qui sera le héros de ce roman, enlève l'enfant à ses nouveaux parents et le confie à un couple d'amis... Cet événement met le feu aux poudres et place la France dans un état d'urgence sans précédent, les émeutes s'enchaînent alors et une traque sans merci entre les enquêteurs et le suspect vous attend...

Que l'on adhère ou pas aux idées de l'auteur ou en partie, force est de constater qu'il présente cela de manière très intelligente dans un récit à 100 à l'heure. L'anticipation se veut juste et bien pensée, réalité et fiction se côtoient avec finesse. On ne peut que remarquer cette volonté certaine de critiquer notre propre société actuelle et ses dérives grandissante... Une manière de nous alerter, d'éveiller notre conscience, en somme. Thèmes forts et réflexions pertinentes sont au rendez-vous ! Il aborde des sujets sensibles (religion, racisme, terrorisme, immigration, violence dans les banlieues...) mais il le fait bien, sans en faire trop malgré parfois une caricature poussée à l'extrême.
J'ai aimé les personnages, pour leurs personnalités travaillées mais aussi pour leurs différences et l'auteur met vraiment un beau point d'honneur à marquer cette diversité. Ils peuvent alors chacun incarner un pan de notre société et il nous peint un tableau sociétal coloré, fidèle à notre réalité et cela fait froid dans le dos par bien des côtés... Suspense bondissant et émotions alternent chapitre après chapitre pour nous tenir en haleine à un rythme soutenu très appréciable.

Accessible et jamais rébarbatif, centré sur une intrigue efficace et maîtrisée, il arrive à nous en mettre plein la vue. J'ai apprécié ma lecture et ce voyage entre ses mots. Ce roman audacieux a donc su me convaincre et je vous en conseille la découverte.
Commenter  J’apprécie          20
Me voilà très très embêtée… Cela faisait vraiment longtemps que je ne m'étais pas retrouvée aussi mitigée sur un ouvrage. Fini depuis maintenant plusieurs jours, au point où j'en étais dans mon retard pour la chronique, j'ai décidé de prendre le temps d'y réfléchir, de fouiller les internets pour trouver des explications sur ce qui m'avait dérangée, d'en connaître un peu plus sur l'auteur… Aujourd'hui encore, c'est assez fébrile que je viens faire ce retour, car j'ai toujours l'impression d'être passée à côté de quelque chose, d'avoir une analyse qui n'est peut-être pas la bonne, mais quoiqu'il en soit, ce livre m'a marquée, peut-être même « choquée » ! 🙂

Vous voici déjà le résumé :
L'enlèvement d'un nouveau-né à ses co-parents déclenche une série de violences. Les forces de sécurité peinent à contenir des bandes armées. Des familles entières tentent de s'enfuir de zones urbaines qui ont fait sécession. Dans cette ambiance insurrectionnelle, les enquêteurs s'efforcent de retrouver l'enfant et d'identifier son ravisseur. Des groupes d'influence et des organisations politiques brouillent les pistes.
L'inspecteur Ledhu explore toutes les hypothèses mais son enquête lui échappe. Victor Perrodeau, son principal suspect, est pris en chasse par les hommes de main d'un magnat du porno et de sa fille, envoûtante et nocive. Les filets se resserrent autour des protagonistes de cette traque sans pitié qui traverse des territoires bouleversés.
Le fugitif qui cherche à préserver le secret de la nouvelle famille de l'enfant, doit échapper à ses poursuivants. L'enquêteur va devenir un danger et sa vie sera menacée.
Au commencement était une idée simple : partager les nouveaux-nés entre toutes les familles en désir d'enfant. Un écho à cette proposition de Yann Moix : « La vraie révolution, la vraie égalité totale, ce serait de mélanger les bébés à la naissance comme dans La vie est un long fleuve tranquille. »

Ensuite, vous voilà une petite présentation que fait l'auteur de lui-même :
« Journaliste local, je vis au coeur d'une campagne française, après avoir exploré bien des territoires. L'exercice de la presse de proximité ne permet pas les faux fuyants. Ce qui s'écrit se vérifie et celui qui triche doit rendre des comptes. L'actualité locale se raconte au contact de ceux qui la vivent, à l'exclusion du dogmatisme et des points de vue préconçus.
C'est pourquoi j'ai choisi de publier La Fabrique des bâtards sous pseudonyme. Livrer un roman en qualité de journaliste, c'est tromper son monde. Magnus Latro est l'alter ego d'un reporter, l'inventeur d'histoires d'un chroniqueur du réel. »

Du coup, je vous passe les détails du synopsis : une intrigue aux allures dystopiques qui commence fort. Pour ma part, je suis rentrée de suite dans la narration de cette dernière que je trouvais originale et très bien pensée; pas si loin de ce que l'on pourrait voir aujourd'hui finalement. Un partage des naissances, un effacement de la nationalité, des coutumes, des genres… Pourquoi pas ? Surtout si tout ça se fait sur une base du volontariat. Aux premières lignes, je me croyais dans Handmaid's tale, où l'arrivée d'un bébé est un cadeau, mais que la mère biologique donne naissance pour quelqu'un d'autre, une autre caste, un autre univers. En revanche, on voit très vite que, même si le départ est sensiblement similaire, on croise rapidement un autre chemin, celui de l'égalité des chances à devenir parents. du couple stérile au couple homosexuel, on « gagne » un enfant alors qu'on ne peut pas en avoir. Toutes ces idées sont implantées dès le début dans le décor, et je m'en voyais ravie… J'attendais avec impatience le hic.

Mon problème ? C'est qu'il n'est pas arrivé comme je l'attendais. On se retrouve propulsés dans une machination socio-politique, plus politique que sociale d'ailleurs. Un message fort pour montrer du doigts les faiblesses et les magouilles d'un gouvernement face aux exodes et à l'immigration. D'un côté les politiques corrompus/corruptibles, et de l'autre le peuple, un peu mouton, faible et malléable. Pour ma part, je pense que le sujet n'est pas mauvais à traiter, c'est la réunion des deux qui m'a déstabilisée. Je ne savais pas trop quoi penser entre les personnages et la narration. Je ne sais pas où sont différenciées, si et quand elles le sont, les idées des protagonistes et celles de l'auteur. Non pas qu'un auteur engagé me dérange, bien au contraire, mais je préfère quand il n'y a pas de quiproquos. Et c'est là, mes amis que je m'en veux et que je pense être passée à côté : j'ai trouvé un message fort, délivré de façon un peu « brouillon ». Attention, là encore, je parle de la donne politique, de façon totalement subjective (au passage), celle qui donne le ton du roman, mais qui n'en fait pas la totalité. Il m'a semblé que c'était en soufflant le chaud et le froid, que le style tantôt distant, tantôt compatissant me noyait un peu et a fini par me perdre. du coup, je ne sais pas quoi penser de cette partie là, mais comme elle est très présente, comprenez bien ma gène quant au « mitigé » 😉 Peut-être aussi est-ce en partie un simple désaccord, une pensée qui n'est tout simplement pas universelle, et du coup… Peut-être que je ne la partage pas, que je n'ai pas ce visu sur le monde, sur l'immigration, ou sur l'évolution de la GPA (gestation pour autrui), sur l'homosexualité ou encore sur les différents composants de notre société, qu'ils soient de genre, de nombre ou de « race ». Des idées bien données qui, à mon avis personnel, viennent troubler le rythme de lecture.

Quoiqu'il en soit, ce livre et ses pages m'ont donné du fil a retordre, mais comprenons-nous bien, pas dans l'écriture, pas dans le sens, pas dans le style, mais dans l'idée. Ce n'est pas sans effort que je me suis mise à la place des différents personnages et de leur point de vue attribués. Même si certains sont aux antipodes de mes convictions, des éléments de compréhension se sont glissés, et, toujours en désaccord, j'arrive à cerner ce qu'il en est et les arguments qui sont donnés, que je les cautionne ou non n'est donc plus à prendre en compte puisque je les comprends 😉

Après ce point noir qui n'est malheureusement pas des moindres, et qui m'a bien freinée dans mon premier enthousiasme, je me dois aussi de parler en revanche de ce que j'ai trouvé très bon. Pour commencer, l'idée de la co-parentalité. Autant vous dire que si un tel projet voyait le jour, je ne pense pas y participer, mais j'ai bel et bien trouvé cette possibilité audacieuse bien pensée, un point de départ original.
Ensuite, la construction du roman en elle-même est bonne : un écrit au présent qui nous pousse à suivre les différents rebondissement auprès des personnages, et de voir au plus près leur évolution. Les deux protagonistes récurrents, Victor et l'inspecteur Ledhu (de loin le plus attachant pour ma part, celui qui se « remet en question » en quête d'une vérité que beaucoup occultent) ont une évolution dans le roman assez marquée. On sent le coté entier de l'être, ni tout blanc ni tout noir, juste des personnes qui vont se battre et qui seront prêtes à tout pour défendre leurs convictions, quelles qu'elles soient. Les autres personnages, pour ma part, sont un peu plus caricaturaux.
Enfin, si je ne partage pas les idées développées, je dois reconnaître que celles-ci sont amenées intelligemment et posées au bon endroit. Il faut donc reconnaître un certain brio dans le développement de fond.

Du coup, je remercie l'auteur, vraiment, pour m'avoir permis de découvrir son roman, son intrigue, et de m'avoir fait partager ces pics d'idées qui pourraient animer sans soucis un repas de famille. Qui a dit que la politique, la religion ou l'argent devaient rester des sujets tabous ? En effet, nous avons là un bon panel des choses « dérangeantes » étalées sous l'oeil averti des lecteurs, et laissant une marque. Elle peut être celle de la satisfaction tout comme celle de l'amertume. Quoiqu'il en soit, je suis certaine que cet écrit ne peut laisser indifférent, et pour ça, chapeau l'artiste ! 🙂
Lien : https://jetdemot.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          20
La CoParPar, la nouvelle révolution du gouvernement autour des naissances : celles d'effacer le lien biologique entre parents et enfants. En prenant part à cette expérience de vie, vous deviendrez parents d'un enfant dont les origines vous seront inconnues alors que votre propre enfant sera donné à un autre couple dans votre région. Un nouveau projet pour effacer les inégalités de genre, d'orientation sexuelle, biologiques, auquel Mélanie et Dylan, futurs parents, ont accepté de prendre part. Seulement, et même si c'est une probabilité minime, après avoir accouché, Mélanie apprend qu'il n'y a pas d'enfant pour elle. Dévastée par cette nouvelle alors qu'elle et son compagnon comprennent que l'enfant adopté par un couple homosexuel et devenant le symbole dans les médias de ce nouveau système de gestion des naissances est le leur, sa vie va irrémédiablement être bouleversée.

Elle va d'autant plus être chamboulée lorsque le bébé prénommé Elton va être enlevé. Mélanie et Dylan ont-il un lien avec ce kidnapping ? Dans tous les cas, la disparition de l'enfant va être une véritable bombe nationale. Car après cet événement, les émeutes commencent dans les plus grandes villes de France jusqu'à l'insurrection. Au milieu de cette violence, les manoeuvres politiques se multiplient alors que des particuliers tout aussi politisés tentent de faire entendre leur voix dans toute cette affaire.

J'ai eu très peur en commençant cette lecture aux allures de thriller dystopique et politique. Beaucoup d'événements se succèdent les uns après les autres formant une accumulation d'enjeux pour les personnages et de réflexions autour de la politique, de la religion et de la société dans son ensemble, sur son évolution vers l'égalité totale, ses codes, son organisation. Très politisés, les divers propos amènent souvent à catégoriser les protagonistes qui les prononcent au sein d'une case spécifique sans qu'ils puissent vraiment en sortir à un moment ou à un autre, à quelques exceptions près. Les fachos pratiquants, les illuminés, les grands pontes dans l'ombre aux commandes du pays, les altermondialistes fumeurs de cannabis, les arabes des cités, etc…

La Fabrique des bâtards a une réelle identité et ne prend pas de pincettes pour faire passer ses messages. Préférant personnellement des protagonistes plus nuancés, moins dans leurs propos que dans leur caractère, j'avais vraiment peur de ne pas réussir à accrocher avec cette intrigue englobant beaucoup de sujets et de personnages divers et variés. Heureusement, Magnus Latro trouve le moyen de faire évoluer la plupart de ses personnages et j'ai été agréablement surprise de la direction que certains prenaient tel que Victor, le frère de Mélanie et un des personnages principaux, qui révèle ses diverses facettes au fil du roman et l'inspecteur Ledhu en charge de l'enquête sur l'enlèvement d'Elton et des meurtres et altercations qui surviennent rapidement en lien avec l'affaire.

J'ai donc été plus intéressée par les parties où l'on suit un personnage particulier dans sa fuite ou dans ses recherches de la vérité, moins par l'ensemble globale d'insurrection nationale entre émeutes, stratagèmes politiques, fermeture des villes et exils des habitants dans les petits villages. Merci à Magnus Latro pour cette lecture.
Lien : https://entournantlespages.w..
Commenter  J’apprécie          20


Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (33) Voir plus




{* *}