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Critique de Sachenka


Je viens de terminer Caucase Circus, le premier tome de la Trilogie du Caucase de Julia Latynina. Ouf ! Je n'en suis pas à mes débuts en littérature russe ni dans les romans fleuve aux personnages multiples, mais ce livre-ci fut tout un défi. Un vrai cirque ! Vladimir Pankov se fait enlever par un rebelle tchétchène, Arzo Khadjiev. Libéré rapidement, il occupe divers postes dans l'administration russe puis, quelques années plus tard, est nommé premier commis du Kremlin dans le district fédéral du Caucase. Cette région est une des plus sauvages et dangereuses du pays, la corruption y règne, les attentats, nombreux et la violence, partout. Bref, une poudrière qui pourrait exploser à tout moment.

Pankov doit composer avec le président Aslanov et ses deux fils, le général Chebolev, le chef montagnard Niyazbek Malikov puis Arzo Khadjiev, son ancien agresseur devenu un personnage important. le pauvre premier commis fait de son mieux mais sur qui peut-il compter ? Sur lui-même, essentiellement. Il doit essayer de faire régner l'ordre, déjouer les complots, rester en vie ! Tâche impossible. Chaque fois qu'il pense faire un pas en avant, il découvre de nouveaux problèmes.

Ce qui m'a un peu agacé, ce sont les noms des personnages. Pas les noms eux-mêmes, mais le fait que plusieurs se ressemblent. Wahha Arsaïev vs Aslanov et ses deux fils Gamzat et Gazi-Mohamed. Khadjiev vs Djavatkhan. Mohamedsalih vs Mohamed. Et d'autres encore. Sans oublier les personnages secondaires et mêmes tertiaires. J'ai aussi été ressenti de la confusion dans la première partie du récit (retours en arrière, explications trop détaillées par moments, pas assez à d'autres, etc.), ça m'a pris du temps m'habituer au style de l'auteure.

Ce qui m'a surtout déçu, c'est la petitesse de Vladimir Pankov. Je croyais qu'il était le personnage principal, il l'est sans doute un peu, mais il n'en a pas l'envergure, on ne le voit pas assez à mon goût. Bien sur, on le suit dans ses aventures, ses recherches de solutions, ses échecs, on sait qu'il est intègre et qu'il éprouve parfois la peur. Et après ? Je ne m'attendais pas à un Mikaël Blomkvist comme dans Millenium mais dans tous les cas à quelqu'un avec plus de chair autour de l'os. Je suppose que le personnage principal est le Caucase lui-même.

Ce qui m'a encouragé à continuer à lire et à apprécier ce premier tome de la Trilogie, c'est justement le Caucase. On est très loin des lieux envoutant et admirablement décris dans Un héros de notre temps, de Lermontov. Exit le mont Elbrouz, les cols et les montagnes, la mer, les petits villages pittoresques. L'auteur se limite essentiellement à la capitale de l'Avarie-Dargo-Nord (république imaginaire qu'on suppose inspirée par le Daguestan). Donc, moderne et laide, on passe des bureaux gouvernementaux aux résidences somptueuses des ministres corrompus, des promenades en voiture blindée aux terrains de golf pour millionnaire. Cette atmosphère d'opulence qui côtoie la misère du petit peuple volé et trichée convient assez bien au roman. J'avais vraiment l'impression d'y être.

La fin du roman m'a laissé pantois, je me demande quelle direction prendra le deuxième tome de la Trilogie, Gangrène. Je le lirai surement car ce sera probablement la seule façon que je risquerai de visiter cette région du monde. Quand j'ai déposé Caucase Circus, j'étais très content d'être né en Occident.
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