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Critique de pyrouette


J'enquête sur ce qui m'est arrivé lors de mon dernier remplacement, qui devait être de cinq mois pas de deux ans dans un service social. J'ai travaillé dans le sordide de la vie des gens, dans la violence extrême. Mais cette violence, parfois, était à l'intérieur du service. D'hypotension depuis toujours, je me suis retrouvée aux urgences cardio pour de l'hypertension un matin à 8h30, plus de 15 de tension.J'ai résisté un an et demi de plus et l'histoire s'est mal terminée, alors pour me reconstruire et rebondir même si la terreur de retravailler dans les mêmes circonstances est toujours là, et en plus du suivi médical, traitement à vie, psy et des séances d'EMDR, j'enquête.

Le titre de ce livre ne me plaisait pas plus que ça mais l'auteure l'explique bien dans son récit ; cet état est celui d'une personne à bout de souffle.

Danièle aime son travail même si elle doit demander l'autorisation pour tout ce qu'elle écrit et que ses articles passent par la censure. Elle explique bien que cette ambiance délétère n'est pas seulement le fait de ses collègues mais ne serait-ce que de la place physique de chacun dans une pièce ridiculement petite où les bureaux s'entassent et les meilleures places réservées aux plus hargneux (dans mon cas deux bureaux et deux téléphones pour trois secrétaires), les différentes réorganisations et les changements de logiciel, les nouvelles consignes. Elle a défendu son gagne pain et sa présence comme elle le pouvait mais du coup était cataloguée comme agressive, pourtant elle passait sur beaucoup de choses insignifiantes qui se sont retournées contre elle par la suite. Les réunions qui se transforment en pugilat, en tribunal. La fatigue extrême et la nervosité, les essais d'explications de son état à la famille et aux amis qui en ont marre puisque pas concernés et ce coeur qui s'affole en permanence. La peur d'y retourner matin après matin, les recherches de solutions pour s'en sortir, la médecine du travail impuissante, les collègues qui partent malades ou pas les uns après les autres, tout y est.

J'ai vécu ce témoignage et je l'ai lu sans reprendre mon souffle jusqu'à l'épilogue. Ces histoires se finissent toujours mal et Danièle reconnaît qu'elle aurait dû abandonner plus tôt, plus vite, mais elle s'est accrochée à ce travail qui lui permettait de vivre tout simplement. Quel est le plus important selon vous : se retrouver sans travail en bonne santé ou être malade et sans travail ? Non, ne cherchez pas il n'y a pas d'autre choix.

Un ouvrage à lire si vous êtes concerné. J'avoue que je ne l'aurais pas lu de la même façon si je n'avais pas vécu cette situation. Un grand merci à Petitsoleil pour ses listes sur le monde du travail.

Le mot de la fin avec une citation de David Foenkinos : Elle sortit subitement prendre l'air. Je pense souvent à cette expression prendre l'air. Cela veut dire que l'on va ailleurs pour le trouver. Cela veut dire littéralement : où je suis, je m'asphyxie.
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