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Critique de Pchabannes


Par un clin d'oeil à Karl Popper, Alain Laurent démontre combien après la défaite des idéologies du XXème siècle, de nouveau les sociétés ouvertes sont sous la menace de nouveaux totalitarismes identifiés sous le masque de l'Islam allié aux vieux fascistes rouges. C'est renouvelant les termes du débat, Alain Laurent identifie de manière magistrale les ennemis de la société ouverte, ennemis du progrès humain réel. Il renvoie dos à dos les tenants de la guerre des civilisations, les théocrates de tous poils, les traditionalistes et autres tribalistes, de Bush à Ben Laden, de le Pen à l'extrême gauche, de Tarik Ramadan aux lâches élites européennes et nationale comme faisant tous partie de la société close ennemis irréductibles de la société ouverte.
Qu'est ce donc que cette société ouverte, laissons la parole à Jean-François Revel in le Regain démocratique “Qu'est que la société ouverte, sinon cette société où le principe d'organisation et du fonctionnement publics part des libertés privées et y ramène, où les citoyens sont égaux devant la loi et ont des droits individuels qu'aucun pouvoir politique, même démocratique, même majoritaire, ne peut leur ravir.”
Dans un prologue énergique et synthétique, Alain Laurent délivre un message définitif. La société idéale contrairement à la Cité idéale de Platon car basée sur la liberté et la responsabilité individuelle est menacée par de nouveaux ennemis que Revel ou Popper n'avais pas imaginés, les tenants de la société close.
Mais quelle est cette société close, laissons Karl Popper in La société ouverte et ses ennemis la définir : “Une société close typique peut-être comparée à un organisme […]. Une société close ressemble à un troupeau ou une tribu en étant une unité semi-organique dont les membres sont tenus ensembles par des liens semi-biologiques (parenté, vie en commun, partage d'efforts commun, dangers communs, joies et douleurs communes)”
Repris par Alain Laurent ibidem “Close, cette société l'est donc à la liberté critique des individus, aux échanges et interactions avec l'extérieur, aux évolutions et à la diversité qui en résultent. Rien n'y importe plus que la perpétuation de son ordre hyper-hiérarchisé, de son homogénéité monolithique et la soumission à des traditions immuables et des croyances collectives ni contestables ni amendables qui déterminent le sens de la vie. le lien social y a la consistance d'une glu, le control social prend la forme d'une constante et étroite surveillance mutuelle tandis que l'appartenance au groupe déclinée en statuts tient lieu d'identité personnelle.”
Mais quel danger au juste ? “La globalisation, la société ouverte confrontés à un Islam en phase aigue de réaffirmation identitaire et expansionniste ainsi qu'à une implantation migratoire extra-européenne massive, les démocraties libérales d'Occident affrontent l'épreuve d'une adversité d'un genre radicalement nouveau : l'alter culturel – qui mesure l'écart considérable entre des cultures à fortes traditions patriarcales, communautaires, théocratiques et la modernité détribalisée, égalitaire, sécularisée, privatisée des sociétés ouvertes.“
L'Islam est-il l'ennemi absolu comme l'est le communisme ou le collectivisme?
Malgré un loi fondamentale plaçant le pouvoir de Dieu hors le pouvoir De César, iIl a fallu attendre des siècles avant que de voir la sécularisation des sociétés chrétiennes. Redde Caesari quae sunt Caesaris, et quae sunt Dei Deo. — Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu. (Matthieu, XXII,21).
L'Islam, ensemble cohérent de lois et de valeurs ne reconnaissant pas la séparation de l'Eglise et de l'Etat, régissant tous les moments de la vie de ses fidèles, société guerrière autant sur ses membres que ses ennemis, bâti par un prophète guerrier pourra elle connaître son siècle des Lumières.
Malgré l'espoir marqué par de nombreuses voies musulmanes illuminent la nuit médiévale de l'Islamisme contemporain, la lâcheté des élites européennes, l'absence de réactions des musulmans européens, le recul sur soi d'enclaves musulmanes européennes, l'alliance politique des rouges et verts font reculer l'espoir d'un règlement pacifique et démocratique des conflits.
Car l'ennemi de la société ouverte frappera toujours à nos portes, laissons la parole finales à Jean-François Revel in le Regain démocratique : “N'en doutons pas, les ennemis de la société ouverte existe encore et existeront toujours au sein de cette société […]. Les totalitarismes du XXème siècle ont, certes, sombré dans le discrédit, non sans être allé jusqu'au bout de leur nocivité. Mais les besoins psychiques qu'ils satisfaisaient n'ont pas disparu. La haine de la liberté déguisée en progressisme anime de façon constante les humains. L'esprit totalitaire peut donc resurgir un jour prochain dans une nouvelle incarnation initialement inoffensive et vertueuse, un travestissement inédit derrière lequel très peu de physionomistes identifieront de prime abord le vieux visage messianique et maléfique de l'idéologie.”

Sur le livre lui-même. Autant la nouvelle perspective ouverte au-delà des clivages habituels permet de lire et de comprendre les alliances parfois incongrues, autant le livre lui-même donne l'impression d'avoir été bâclé, trop rapidement écrit. le prologue annonce et donne l'ensemble de la matière. Les 250 pages suivantes bourrées de redites et sont fatigantes à lire.

Lectori salutem, Patrick
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