Très intéressant, cet ouvrage développe la mainmise du roi sur l'économie du pays via les participations qu'il détient dans la plupart des grandes entreprises marocaines ; participations souvent forcées par des pratiques qui feraient hurler de rage tout adepte de la libre concurrence...Entre délits d'initiés et pactoles ramassés suite à une entrée en bourse, hausse minime des prix de biens primaires augmentant sa fortune, argent public dédié à ses fonctions et développement d'une cour de patrons et d'économistes dont le statut de favori peut basculer d'un instant à l'autre, l'empire du souverain marocain peut faire bondir. Si le roi est considéré comme ayant beaucoup contribué à la réussite et à la croissance actuelle du pays, on ne peut que rire jaune devant le bénéfice qu'il a réalisé de son côté, et les sommes qui pourraient bénéficier au peuple marocain dont une partie vit encore dans la précarité.
Ce qui fera surtout bondir de l'autre côté de la Méditerranée, ce sont les avantages consentis par la France et par les entreprises françaises qui, pour la plupart, acceptent cette situation de fait sans remettre en cause la corruption ou les sommes démesurées investies dans certains projets dont on ne peut que douter de la pertinence...
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Je suis Marocaine, et en lisant ce livre, je peux résumer mes sensations, mes réflexions,.. en 3 mots : "J'AI LA RAGE".
C'en est trop de cette monarchie prédatrice merdique !
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mon avis ces informations mises en ce livre doivent être publiées avec leurs preuves
sinon il reste une marge de probabilité qui peut les nier
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Page après page, les auteurs décrivent un souverain allié de la France devenu "le premier banquier, le premier assureur, le premier agriculteur" de son pays.
Lire la critique sur le site : LeMonde
En juillet 2009, le magazine américain Forbes créa la surprise en publiant sa liste annuelle des personnalités les plus riches du monde. Dans le classement spécialement consacré aux monarques, le roi du Maroc, Mohammed VI, faisait une surprenante apparition à la septième place, avec une fortune évaluée à 2,5 milliards de dollars. Il devançait des rivaux en apparence pourtant plus richement dotés, comme l’émir du Qatar, au sous-sol regorgeant de gaz et de pétrole, ou celui du Koweït, dont la fortune, selon Forbes, était six fois inférieure à celle du souverain marocain.
En 2009, la crise financière mondiale survenue un an plus tôt avait frappé de plein fouet l’ensemble des revenus, y compris ceux des plus fortunés. Pourtant, Mohammed VI, dont la fortune avait doublé en cinq ans, semblait mystérieusement échapper à ces aléas puisque Forbes le plaçait en tête du classement des personnalités ayant accru leurs richesses durant l’année 2008.
Dans le monde des affaires, il existe une expression, celle d’« impôt Mawazine », qui désigne l’obligation tacite faite aux institutions du royaume, ainsi qu’aux grandes entreprises, privées comme publiques, de subventionner le festival du roi. Avec un budget de 62 millions de dirhams en 2011 (6,2 millions d’euros), les fonds récoltés par l’association ne suffisent pas.
Il existait bien entendu entre ce « top ten », où figurait le monarque marocain, et les profondeurs du classement où stagnait son pays une distance considérable.
Dans le rapport mondial sur le développement humain élaboré par le PNUD, l’agence des Nations unies pour le développement, couvrant la période 2007-2008, le Maroc est en effet classé au 126e rang (sur 177 États) du point de vue du « développement humain », et le taux de pauvreté du pays atteint 18,1 % 1. Mieux encore, plus de cinq millions de Marocains vivent avec 10 dirhams par jour, soit un peu moins de 1 euro 2, et le salaire quotidien minimum légal n’excède pas les 55 dirhams (5 euros). Pour ne rien arranger, en 2008, la dette publique du Maroc a bondi de 10 % en un an, pour atteindre 11,9 milliards d’euros, soit 20 % du PIB.
Pour extraire la poudre d’or, il faut des centaines de tonnes d’eau. Managem mobilise, pour y parvenir, de nombreux puits de plus de mille mètres de profondeur, réduisant considérablement, du même coup, la nappe d’eau disponible. Les conséquences sont dramatiques : le désert gagne du terrain. Dans l’indifférence générale, les habitants manifestent régulièrement devant les locaux de Managem et réclament de l’eau à boire, la sauvegarde de leur cheptel et de leur oasis. Étrangement, cette zone déshéritée n’a jamais eu droit à la moindre visite du roi.
Le « roi des pauvres » avait lui-même conçu ce palace, où le prix des meilleurs riads peut atteindre 13 000 euros la nuit. Un lieu de rêve inaccessible à 99 % de la population mondiale. Les affaires du royaume ont pourtant été reléguées au second plan pendant sa construction et son aménagement, le roi consacrant toute son attention au moindre accessoire.
2e épisode de la série sur lancée par le site www.lapagesix.fr
Catherine Graciet, libraire à la librairie Darrigade à Biarritz, nous présente l'auteur qui l'a fait plonger dans la littérature : Agatha Christie.