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EAN : 9782707329523
205 pages
Editions de Minuit (09/03/2016)
3.2/5   45 notes
Résumé :
* Prix Alexandre-Vialatte 2016 *

Enfant, Nicole Sauxilange s'imaginait un destin de sainte. Avec l'adolescence, une autre ambition se fit jour dans l'esprit de cette petite provinciale : devenir une star. Qu'elle ne possédât aucun talent ne l'en détournerait pas. Il suffirait de poser nue.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Des héroïnes de roman qui portent mon prénom et qui ont mon âge, ça ne court pas les rues. Alors cette Nicole Sauxilange née en 1966, j'ai eu très envie de m'intéresser à son cas, alléchée par une chronique bien troussée dans Télérama. Bien m'en a pris puisque j'ai découvert un auteur et surtout une plume comme on n'en fait plus beaucoup, de celles capables de vous tricoter des phrases sur plusieurs pages, de celles qui usent des parenthèses au point d'en mettre aussi dans les parenthèses (eh oui... mieux vaut avoir l'esprit clair, pas d'alcool avant de se plonger dans ce livre, hein.). Et surtout, de celles qui vous transforment l'histoire d'une fille banale en celle d'une héroïne à vous tirer des larmes (de rire le plus souvent). Ou l'art de réenchanter le fait divers.

L'histoire de Nicole Sauxilange (prénommée ainsi par une mère qui détestait autant ce prénom que le bébé non désiré) est narrée par l'un de ses anciens camarades de classe après qu'il l'a reconnue sur la photographie d'une page du magazine Dreamgirls, affichant tous ses charmes sur papier glacé avec, semble-t-il un certain talent. Photographie qui figure également, par un heureux hasard au-dessus du lit d'un prisonnier nommé Robert Malbosse qui ne se doute pas un instant que cette pin-up est sa fille. A partir de ce début jouissif, on retrace la vie de Nicole - plus connue sous le pseudo de Nicky Soxy - et on n'est pas déçu du voyage. Une dose de Cosette, un saupoudrage du Rémi de Sans famille et on a un bon aperçu du pedigree de la donzelle confrontée dès sa naissance à un environnement de frappadingues et de tarés en tout genre. D'ailleurs, je ne veux même pas déflorer cette partie tellement c'est croustillant. Très tôt, Nicole veut devenir célèbre mais, sans trop se fatiguer. Elle a bien songé à faire comme Françoise Sagan ou Anne Franck mais n'a jamais dépassé l'étape du titre sur le cahier dédié à son oeuvre. Lorsqu'elle lit pour la première fois un magazine de charme, elle se dit qu'elle tient la solution (d'ailleurs, Marylin Monroe elle-même a débuté ainsi) qui la mènera de Clermont-Ferrand à Paris...

Mine de rien, Eric Laurrent nous dresse le tableau d'une certaine société des années 80 où pointait déjà le règne des medias et des paillettes, avant l'invention de la télé-réalité dont Nicole aurait certainement été une reine. le petit monde qu'il décrit, même dans ses aspects les plus sordides (et il y en a), il a une façon jubilatoire de nous le donner à déguster, sans lésiner sur le vocabulaire d'une érudition rare (nécessitant la compagnie d'un dictionnaire). Résultat : on se régale.

Je ne peux que vous inciter à passer un bon moment avec ce livre aussi croustillant dans le fond que surprenant dans sa forme. Quant à moi, je vais sûrement m'intéresser à la dizaine de romans déjà commis par l'auteur. Et puis le relire, celui-là.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Imaginez qu'un jour vous découvrez dans les pages centrales d'un magazine dit «de charme» la photo d'une ancienne camarade classe. C'est ce qui arrive au narrateur du nouveau roman d'Eric Laurrent, né comme cette pin-up en juillet 1966 à Clermont-Ferrand. Avec lui, nous allons remonter la biographie de Nicky Soxy, qui s'appelle en fait Nicole Sauxilange.
L'ironie du sort fait que parmi les milliers de personnes qui ont choisi d'agrémenter leur décoration en affichant cette photo du magazine Dreamgirls d'octobre 1982 sur leur mur figure Robert Malbosse. « Pas un seul instant, cet homme de trente-six ans, qui achevait de purger dans la maison d'arrêt des Baumettes, à Marseille, une peine de réclusion pour trafic de stupéfiants, ne soupçonnerait que la jeune femme dont les généreux appas égayaient les murs décrépis de sa cellule pût être sa propre fille. Il ignorerait même jusqu'à la fin de sa vie qu'il en avait une. »
Car ce petit délinquant ne se voyait pas en chef de famille et aura préféré prendre la poudre d'escampette en apprenant que Suzy était enceinte. Mais ce n'est ici que l'un des épisodes de cette chronique de la misère sociale. Car Suzy est le fruit – défendu – d'un viol perpétré par son beau-père alors qu'elle était à peine pubère. Aussi est-ce davantage pour échapper à sa famille qu'elle se jette dans les bras de Bob, plus que par amour. Laissant sa fille aux bons soins de sa mère, elle prend aussi la clé des champs.
La petite Nicole apprendra bien vite que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Fini l'alcool et les drogues, bonjour les principes stricts. Car après un soir de beuverie Max Turpin, en vomissant son alcool, entend une voix le menacer de damnation éternelle. « À l'instar de tous les repentis, l'homme déployait en effet la même ardeur à respecter, et surtout à faire respecter, les principes religieux qu'il avait mise pendant vingt à fouler aux pied. » Si Nicole veut tout d'abord être une sainte, elle va bien vite comprendre que cette vocation est très limitée, tout comme celle de prendre la place de Nadia Comaneci. « À la vérité, pour n'avoir de disposition ni d'inclination bien marquées pour aucune discipline, Nicole Sauxilange ne se sentait nulle vocation particulière : la célébrité seule l'intéressait– c'était un but en soi. Par conséquent, le domaine dans lequel le sort lui accorderait toute latitude de s'illustrer lui importait bien peu ; ses exigences étaient mêmes fort modestes en la matière : qu'un simple fait divers la révéla au monde la comblerait pleinement. » En partant pour Paris et en se faisant photographie rsous toutes les coutures par son petit ami, elle réussira dans son entreprise, deviendra Nicky Soxy. Durant près d'une dizaine d'années, elle sera à la une des magazines et arpentera les plateaux télé. Puis mourra sans faire de bruit.
L'auteur de Berceau et Les Découvertes réussit le tour de force de raconter ce drame avec un style néo-proustien fait de longues phrases, utilisant un vocabulaire soigné, recherchant quelques mots «compliqués» quand il ne les invente pas lui-même. Aussi le suit-on avec délectation dans ce récit qui allie l'élégance au sordide. Un contraste saisissant, un peu comme si Cosette partait à la recherche du temps perdu…

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Il faut savoir que Un bon début prélude à Une fille de rêve du même auteur, sinon la déception risque de prendre toute la place à la fermeture du roman.
Nicole Sauxilange est abandonnée à sa naissance par sa mère adolescente. Fruit d'une union incestueuse, la petite Nicole est élevée par ses grands-parents, au sein d'une famille reconstituée, bancale, un environnement qui ne prédispose aucunement à l'édification. Sans repère sérieux, influencée par la musique pop et ses vedettes instantanées, Nicole se projette dans un avenir rêvé, nimbé d'une célébrité qu'elle aura atteinte en tant que chanteuse, actrice, écrivaine (« Elle avait déjà en tête le titre de l'ouvrage : Adieu joie. Cela valait bien Bonjour tristesse. Elle n'alla pas au-delà du premier paragraphe. »), diariste ou pourquoi pas, athlète. Mais sans talent évident, comment parvenir à la gloire?
Éric Laurrent décrit très bien l'obsession d'une fille issue d'un milieu modeste qui table sur son apparence pour parvenir à ses fins. Malgré des phrases à rallonge et l'abus des doubles parenthèses, un style qui m'a rebutée au début, j'ai aimé cette histoire à la fois sordide et belle, portée par un langage châtié.
C'est donc avec une grande curiosité que j'aborderai la suite, Une fille de rêve.
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Longtemps, je me suis levé de bonne heure. Parfois, à peine ma la lampe allumée, mes yeux s'ouvraient et cherchaient le nouveau livre d'Eric Laurrent, si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je suis éveillé. »... Ce beau début emprunté à Proust n'est là que pour signaler que l'un des auteurs les plus sous-estimés de ces quinze dernières années - au moins - a sorti un nouveau roman. Eric Laurrent avait déjà atteint des sommets dans l'autofiction avec Les Découvertes ; il nous avait aussi donné à lire un magnifique récit sur l'adoption - Berceau - il y a à peine un an et demi, et fut aussi responsable d'un très beau livre sur le décès de sa grand-mère (À la fin), pour ne citer que quelques exemples ; le voici revenu à une forme de roman plus classique, avec son penchant pour la grande phrase littéraire, harmonieuse, riche, musicale, une langue soignée à l'excès pour le plus grand plaisir du lecteur, et toujours court-circuitée par ce talent pour l'observation minutieuse des moeurs contemporaines (l'histoire se situant entre la fin des années 60 et le tout début des années 80), ce qui donne une tournure cocasse à certains chapitres. C'est qu'Eric Laurrent prend la littérature de vitesse tout en restant d'une concision rare et ce, probablement, grâce à un imaginaire fécond. S'il fallait le comparer (même si comparaison n'est pas raison, je sais), je dirais qu'il est dans la lignée directe de Jean Rouaud, De Balzac (pour ce roman en tout cas) ou même de Marcel Proust. Mais ce qui distingue particulièrement Eric Laurrent, c'est peut-être sa façon de décrire l'enfance, mais aussi l'adolescence et la découverte du corps (des corps parfois) et de la sexualité, avec un penchant pour la mélancolie post-coïtale peut-être ? Une fois la lecture terminée, on remarque cette ellipse parfaite, on reprend le premier chapitre, et on se surprend à relire Un beau début, entièrement - miracle ! c'est de la littérature, et de la grande.
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Ce roman se lit vite et, malgré qu'il soit écrit dans un langage on-ne-peut-plus soutenu et en phrases plutôt longues (mais pas longues à la Claude Simon), il n'en devient pas somnolant ou barbant. Cela est due au fait que l'histoire retrace seize années de vie du personnage principal ainsi que les années avant sa naissance, celles de ses parents. Pour parcourir tout ce temps en 200 pages, le rythme est nécessairement rapide et la narration elliptique ; les personnages en deviennent des caricatures sans épaisseur, sans nuances, justes bons à remplir leur rôle, de poncif en poncif ; car ce texte donne l'impression d'une succession de clichés : la conversion catholique, l'éducation stricte pour mater une ado rebelle, ado qui tombe pour le voyou mauvais genre et macho, la cancre au fond de la classe près du radiateur, le salaud qui cherche la rédemption, la beauferie des classes populaires (dont l'auteur semble bien éloigné), la petite fille chouchou des profs, jusqu'à la pornstar aux problèmes émotionnels et au père absent : pitié quoi !
C'est bien écrit, certes, mais à quoi bon un style si distingué pour raconter des fadaises ?

À titre personnel, certaines manies stylistiques m'ont déplu, voire irrité :

« le garçon refusant d'en dire plus, aussi bien par superstition que par précaution – car il ne voulait pas qu'on lui piquât l'idée ni qu'on le balançât. »
[...]
« si tel devait être le tribut à supporter pour qu'elle débarrassât le plancher, ils étaient prêts à élever le petit Patrick »
En mettant en italique des mots ou expressions familières mais très courantes (piquât, balançât, débarrasser le plancher), l'auteur crée une distanciation qui participe d'un air de préciosité bourgeoise, comme si ces mots étaient trop ploucs pour sa plume et qu'il souhaitait les prononcer du bout des lèvres.
Plus bas sur la même page :

« le grand dessein de Bob était en effet de se « tirer fissa de ce trou pourri », où il ne comptait pas « moisir » comme un « cul-terreux ». »
[...]
« l'atmosphère qui régnait chez les Malbosse lui paraissait incommensurablement plus animée, plus vivante, que le régime de maison de correction que ce « salaud » de Turpin avait instauré chez sa mère, où l'on ne la vit plus, sinon de loin en loin pour embrasser son « gosse » »
Même remarque mais pour les guillemets. Je me suis dis que c'était pour citer les personnage et bien faire comprendre qu'on était au discours indirect libre, mais ça se comprenait déjà facilement : l'auteur parle dans un langage soutenu alors que les personnages non. le contexte lui même était d'ailleurs suffisant. Aussi, pourquoi des guillemets dans un cas et de l'italique dans l'autre ?

« la promesse d'une vie différente et, au premier chef, bien meilleure que celle à laquelle, par ce fatalisme propre aux classes populaires, nourri de la conviction qu'une extraction modeste vous condamne nécessairement à occuper une position inférieure dans la société et à exercer une fonction subalterne dans les rapports de production »
Remarque sans rapport, mais il me semble qu'il ne s'agit ni de fatalisme, ni d'une conviction ; seule une minorité parvient à s'extraire de leur condition, les autres sont effectivement condamnés.
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critiques presse (1)
Bibliobs
12 mai 2016
Un style qui métamorphose une histoire ordinaire en apparent conte de fées et qui offre, à un petit monde cradingue, une musique somptueuse.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"Il est vrai que, comme le disait Luc en plaisantant, après qu'elle lui aurait fait part de ses nouvelles ambitions, la jeune fille ne manquait pas d'« arguments », n'eût-elle que quinze ans. Même si la matière ductile qui était encore sienne continuerait à travailler un peu, son corps était désormais celui d'une femme et non plus d'une enfant. Les formes nouvelles qu'il avait prises récemment, tout au long de la dernière année, en une soudaine accélération des mouvements orogéniques qui bouleversent l'anatomie féminine durant la puberté, paraissaient d'autant plus épanouies que sa silhouette s'était étirée et amincie dans le même temps, de sorte que leur rehaut n'en saillait que davantage. Elles offraient en sus un saisissant contraste avec son visage, lequel, quoique ses traits eussent à peu près atteint leurs contours définitifs, conservait encore, en ce lent fondu enchaîné en quoi consiste la solidification de la physionomie, les inflexions un peu molles de l'adolescence. Sans en avoir pleinement conscience, Luc avait perçu tout l'intérêt qu'il y avait à fixer sur pellicule ce phénomène passager, qui fait un temps coexister sur certaines jeunes filles deux états pourtant successifs : l'innocence angélique émanant de ce visage inconfortait en effet la concupiscence aiguë qu'éveillaient ses appas, a fortiori lorsque ceux-ci étaient dénudés, qu'elle contrariait moins, cela dit, qu'elle ne l'excitait en définitive, en l'enveloppant du suave et capiteux parfum de l'interdit - et davantage encore : en faisant remonter du tréfonds de l'âme cet obscur désir de souillure, d'avilissement, de profanation, qui est chez l'homme consubstantiel à la possession physique.

Aussi, dès la première prise de vues, et cela d'autant plus instamment que, à l'imitation de ses nouvelles héroïnes, la jeune fille inclinait spontanément à faire étalage de lubricité, Luc l'engagea-t-il à proscrire toute expression un tant soit peu aguichante, toute mine un tant soit peu salace, toute œillade un tant soit peu polissonne, et, plus encore, toute mimique par trop voluptueuse, tout geste par trop lascif ou toute posture par trop obscène, pour afficher au contraire la plus parfaite ingénuité, la candeur la plus puérile, comme si elle se fût dévêtue par pur agrément, pour se sentir à l'aise, et eût été surprise dans son intimité."
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La jeune fille ne manquait pas d' "arguments", n'eût-elle que quinze ans. Même si la matière ductile qui était encore sienne continuerait à travailler un peu, son corps était désormais celui d'une femme et non plus d'une enfant. Les formes nouvelles qu'il avait prises récemment, tout au long de la dernière année, en une soudaine accélération des mouvements orogéniques qui bouleversent l'anatomie féminine durant la puberté, paraissaient d'autant plus épanouies que sa silhouette s'était étirée et amincie dans le même temps, de sorte que leur rehaut n'en saillait que davantage. Elles offraient en sus un saisissant contraste avec son visage, lequel, quoique ses traits eussent à peu près atteint leurs contours définitifs, conservait encore, en ce lent fondu enchaîné en quoi consiste la solidification de la physionomie, les inflexions un peu molles de l'adolescence.
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Contraints pour eux à l'oisiveté, les cinq voyageurs avec qui, une demie heure plus tard, elle partageait le compartiment de seconde classe où, tout à l'extrémité de ce train en partance pour Paris, elle avait fini par trouver un siège inoccupé s'étaient vite assoupis, après lecture plus ou moins soutenue de quelque quotidien, périodique ou, pour ce qui concernait la femme qui lui faisait face, d'un de ces romans promis à une longévité pas beaucoup plus pérenne, dits communément de gare.
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Elle ne devait réapparaître dans mon existence qu'une huitaine d'années plus tard, non en chair et en os cependant, mais sous forme d'images, dans le cahier central de la livraison d'octobre 1982 de la revue Dreamgirls, dont je feuilletais un soir, sous mes draps, à la lumière instable et bien souvent aveuglante d'une lampe de poche, un exemplaire dans ma chambre, pour ne la (mon existence) plus quitter jusqu'à compter de ce moment-là, où, aidé il est vrai par l'espèce de curriculum vitae qui fermait traditionnellement la série photographique consacrée à la "Dreamgirl du mois" (lequel, outre ses nom et prénom, mensurations, passe-temps préférés, écrivains, peintres, cinéastes et musiciens favoris, niveau d'études et ambition professionnelle, mentionnait 'et ce furent évidemment ces deux indices-là qui me mirent sur la voie, bien davantage que son état civil, qu'elle avait modifié en Nicky Soxy, et bien mieux encore que son apparence physique, dans laquelle il était impossible de déceler l'enfant qu'elle avait été, tant, à la manière de ces petits papiers japonais qui, une fois jetés dans l'eau, se déplient et se contournent pour devenir des fleurs, son éclosion l'avait métamorphosée en une créature entièrement nouvelle, sous les dehors de laquelle plus rien ne subsistait de la bambine de jadis) ses date et lieu de naissance, que je me rappelais d'autant mieux que nous étions d'authentiques jumeaux astraux, dans l'acceptation la plus restrictive de la dénomination), j'identifiai le modèle qui exposait ses charmes sous mes yeux comme mon ancienne camarade de classe, puisqu'à compter de ce moment-là, donc, et jusqu'à son dernier jour (soit durant une petite décennie), pas un mois ou presque ne s'écoulerait dorénavant que je ne l'aperçusse en couverture noire dans les pages d'un magazine à sensation ou sur un écran de télévision.
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A la vérité, pour n'avoir de disposition ni d'inclination bien marquées pour aucune discipline, Nicole Sauxilange ne se sentait nulle vocation particulière : la célébrité seule l'intéressait - c'était un but en soi.
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