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EAN : 9791091555203
185 pages
Atelier des Cahiers (20/04/2016)
4/5   7 notes
Résumé :
« On pourrait soutenir qu’un pays étranger est comme un personnage qui vous pose une question à laquelle on ne peut répondre qu’après l’avoir quitté. Si c’est la question de son identité, je ne sais quoi dire, à part constater que la Corée est double, « splendide et trouble » comme l’Inde de Mallarmé. Pendant mon séjour, j’en ai parcouru la géographie méridionale, balbutié la langue, j’ai rencontré ses habitants, j’y ai enseigné. »
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie l'opération masse critique de Babelio et les éditions L'atelier des cahiers, de m'avoir permis de découvrir Monsieur Tout-Blanc, chroniques coréennes, de François Laut, et d'en faire la critique.

François Laut a vécu en Corée de 2008 à 2011 ; son expérience de trois années lui a permis d'écrire douze petites chroniques écrites avec minutie. Récits fictifs dans lesquels la Corée joue le rôle majeur. François Laut nous dépeint son histoire, ses paysages, et nous fait découvrir ses habitants dans leur vie la plus quotidienne.

Une belle découverte : j'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir Séoul en métro et de côtoyer des salarymen, à déjeuner de riz et de chou mariné, à boire le thé vert et le soju, l'alcool de patate, à contempler le fleuve Han.
La ligne de démarcation entre le Nord et le Sud m'a rappelé le mur qui a séparé si longtemps les deux Allemagne et que j'ai connu. J'ai retrouvé la même sensation faite de danger et de souffrance ; le récit des retrouvailles des deux frères, séparés depuis cinquante ans, et qui ne parlent plus tout à fait la même langue est particulièrement émouvant.
Pour François Laut, la Corée restera « le pays du matin pas si calme » une expression particulièrement bien trouvée ; tous les personnages qu'il met en scène « ses ouvreurs d'oeil » selon son expression, nous donnent envie d'en savoir plus sur un pays attachant et encore méconnu.
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Comment faire pour aborder une autre culture, à l'heure du développement d'un tourisme de masse de plus en plus artificiel et destructeur ? Alors que les distances sont considérablement amoindries pas la technique, cette question épineuse se pose avec une urgence grandissante.
Heureusement, certains auteurs comme François Laut sont là pour y répondre. le biographe de Nicolas Bouvier (Nicolas Bouvier : L'Oeil qui écrit), autre grand écrivain voyageur, nous propose un périple particulièrement immersif en Corée du Sud. Fort de ses trois années dans ce pays lointain, il nous livre ses chroniques coréennes, rassemblées sous le titre Monsieur Tout-Blanc.
Il s'agit de douze fictions, douze récits de rencontres qui étonnent par leur diversité. On y croise une Allemande visitant la frontière entre les deux Corée, en quête d'un écho à la déchirure passée de son propre pays, un metteur en scène français lors de son aventure amoureuse avec une Coréenne, une famille d'expatriés qui se retrouve lors d'un voyage dans le sud du pays ; et d'autres histoires encore, mêlant des visages locaux et occidentaux, dans lesquels se reflète un portrait tout en nuances du pays que l'on dit « du matin calme ». C'est l'occasion pour le lecteur de découvrir des traditions, des codes sociaux, une mystique subtile et magnifique, surprenant composé de chamanisme et de bouddhisme ; l'occasion également d'observer l'occidentalisation grandissante et l'arrivée fracassante de la modernité dans ce petit bout d'Asie, déchiré par une réalité géopolitique à la fois terrifiante et fascinante. Avec empathie et humanisme, François Laut nous livre sa vision sans concession de la Corée du Sud, et ce faisant nous enchante, nous questionne, et parfois même nous indigne, mais toujours nous enrichit.
Se déploie ainsi le style résolument personnel mais toujours percutant d'un excellent conteur. Sa plume concise et nette recrée parfaitement une atmosphère de voyage, entre visites formelles, moments surpris, rencontres fortuites, anecdotes savoureuses… Ses personnages, occidentaux ou non, sont autant de compagnons de route avec qui nous partageons beaucoup plus qu'un regard sensible sur la Corée du Sud. Nous profitons aussi d'eux-mêmes, de leurs doutes et de leurs passions. C'est la vision subjuguée d'un journaliste face à une grande actrice de cinéma, ce sont les magouilles de Max, un expatrié qui tente sa chance dans le milieu du football asiatique, c'est encore la fascination d'une jeune Coréenne pour un ami voyageur… Ces vies, ces expériences, ces désirs inachevés nous accompagnent également tout au long de l'oeuvre. Car c'est cela aussi le voyage : un temps au-delà de la simple rencontre culturelle, qui atteint parfois le coeur de l'humain.
On referme le livre, et la dernière chronique, Tu te souviendras, préfigure ce qui nous en restera : des images, pêle-mêle, photographies mentales d'une aventure littéraire délicieuse, au goût de voyage lointain. Moments privilégiés ou situations anodines, on ne choisit pas ce qui marque notre esprit. Cependant on se souviendra de l'affection de François Laut pour la Corée du Sud, sentiment que le lecteur éprouvera peut-être pour ce beau pays qu'il aura un peu découvert.
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Lorsque j'ai appris que j'allais recevoir ce livre via la Mass critique de septembre, j'ai été ravie. Une promesse de découvrir la Corée du Sud et Séoul à travers une dizaine de nouvelles écrites par un auteur français connaissant parfaitement le pays, cela me convenait parfaitement.
Les pages se tournent facilement. L'écriture est fluide et agréable, l'auteur sait incontestablement écrire. Mais j'ai été déçu par le fonds. Après avoir refermé l'ouvrage, je n'ai pas l'impression de connaître mieux la Corée du Sud. Quelques scènes ont attiré mon attention, notamment celle autour de la DMZ, la zone frontière démilitarisée entre les deux Corée.
Je reste sur ma faim.
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Je tiens à remercier Babelio et la maison d'édition " Atelier des cahiers" pour ce livre gagné dans le cadre de la masse critique. J'avais déjà lu un livre de cette maison d'édition que j'avais beaucoup aimé. Il n'est malheureusement pas sur le blog puisque lu avant la création de ce dernier. Concernant la littérature coréenne, j'en ai lu quelques uns et je les ai tous aimé jusqu'à maintenant.



C'est en réalité un recueil de nouvelles un peu particulier puisque certains personnages reviennent dans plusieurs d'entre elles. Ce n'est pourtant pas le fil de ce recueil. Lorsque je l'ai commencé, j'avoue que j'ai eu peur. J'ai eu un peu de mal à le lire au tout début. Je me suis même dit "l'auteur est français. Il n'arrivera pas à rendre l'esprit coréen dans ceux que j'ai lu jusqu'à maintenant". Je trouvais sur la première l'écriture très confuse. On ne savait pas à qui faisait référence le "il". Heureusement, des indices permettent de comprendre surtout à la fin.


Néanmoins, les autres nouvelles sont vraiment bien faites. J'ai été rassuré même si je gardais cette appréhension au creux de l'estomac. Pourquoi? Je ne sais pas. Je les ai lu les unes après les autres et rapidement. le style est rapide et vivant. On a vraiment l'impression d'être au contact des personnages, de vivre avec eux. J'ai constaté que l'on parlait souvent dans les hautes sphères (célébrités, ambassades..). À contrario, quelques unes se passent au sein d'un niveau social plus modeste. Leur regard diffèrent en fonction du statut mais pas seulement. Il diffère en fonction de chacun.



On y parle des temples, de monuments célébrant un homme qui a fait l'histoire coréenne, d'endroits connus malheureusement pour le taux de suicide. On y parle de la nature, J'ai beaucoup apprécié le passage sur Gwangju dont on parle peu. On y parle de l'implantation du christianisme, de la colonisation des japonais et aussi du fait qu'ils mangent du chien. Ça paraît glauque mais il y a une belle réflexion au moment des JO à ce sujet.


Vous l'aurez compris. Beaucoup de thèmes sont abordés. La liste est un peu longue. On y parle, en plus du suicide et l'importance de la nature, de l'homophobie, du racisme, de l'histoire de ce pays, de différence, d'acceptation de soi, des apparences (chirurgie esthétique mais pas seulement), de la religion, de traditions. J'en oublie sûrement d'autres


En bref, j'avoue qu'au début je pensais que l'auteur n'aimait pas la Corée du Sud. Mais ce n'est pas ça. Il a souhaité montrer aussi bien le positif que le négatif de ce pays. C'est une bonne chose. On a trop l'habitude des reportages ou documentaires qui font rêver. On sait tous qu'on est loin d'être parfait et il l'a très bien fait sauf la première nouvelle que je n'arrive toujours pas à capter.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Ce livre rédigé sous forme d'une dizaine de petites histoires est un témoin de la Corée du Sud contemporaine. François Laut semble réunir ses expériences de découverte de la Corée en en montrant les points négatifs (déni du handicap, haut taux de suicide) et ses points positifs (la beauté des paysages, la chaleur humaine malgré la barrière de la langue).
Tout y est vrai : celui qui a passé quelques temps en Corée y retrouvera le chauffeur de bus un peu ferme, les anciens récupérant des cartons, le vide de la province et la vie impressionnante de la capitale.

Un bon livre pour redécouvrir Séoul, et l'habilité de l'écriture n'enlève rien au plaisir de cette lecture !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tu te souviendras

C'est mélancolique de se retrouver dans une ville qu'on aime, comme si on en était déjà éloigné ; une espèce de nostalgie du présent qui fait un peu passer la tristesse du départ, penses-tu.
.....
Tu te souviendras soudainement du rendez-vous avec ta femme, tu retourneras dare-dare dans le centre, vous irez ensemble dans un petit restaurant où l'on vous servira, pour finir le repas, un gimchi jjiggae, soupe brûlante et épicée de choux et de viande : c'est rudement bon, tu te diras en la mangeant, si je ne dois me souvenir que d'une chose, ça doit être de cette soupe-là, c'est la Corée, oui, chaude, forte, parfumée, revigorante et colorée.
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Votre fille est partie en Europe après son bac, joyeuse d'en avoir fini avec le lycée, mais déchirée de quitter Séoul, laissant dans sa chambre un joli bordel, laissant en vous le sillage de son adolescence, secrets espoirs, exaltation, pleurs, affrontements serrés, langueurs enfantines, câlins, jeux et rires, éclats de voix, coq-à-l'âne, soupe-au-lait, premier amour.
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Si je ne dois me souvenir que d'une chose, ça doit être de cette soupe-là, c'est la Corée, oui, chaude, forte, parfumée, revigorante et colorée.
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