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Citations sur L'autre côté du pont (11)

Le message était bref et sans circonlocutions: "Désolé de partir sans vous dire au revoir. Bises. Jake."
Des années plus tard encore, le spectacle de sa mère en train de lire ces mots restait le souvenir le plus net et le plus douloureux qu'il conservait d'elle. Pendant qu'il réparait une clôture par exemple, ou ôtait un caillou au sabot d'un cheval sans penser à rien, voilà qu'elle faisait irruption dans son esprit, femme courageuse, aimante, folle, mère avant tout, finalement vaincue , plantée dans la chambre de la personne qu'elle aimait le plus au monde, en train de lire l'unique phrase par laquelle il lui disait adieu.
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Temiskaming Speaker, mai 1957
DANS UNE PETITE FERME, qui se trouvait à cinq kilomètres de Struan, vivait une jolie femme. Grande, élancée, avec une masse de cheveux blonds qu'elle tressait en une natte épaisse, nouée avec ce qui lui tombait sous la main : un ruban effrangé, un élastique, un vieux bout de ficelle. Le dimanche, elle l'enroulait sur la nuque en un chignon serré qu'elle se débrouillait pour faire tenir le temps de l'office religieux. Elle s'appelait Laura Dunn. Son prénom était aussi doux et beau qu'elle était douce et belle. Son nom était aussi robuste et carré que son mari. Fermier corpulent, trapu, Arthur Dunn avait un cou deux fois plus gros que celui de sa femme. Pour Ian, assis avec ses parents trois rangs derrière eux, il paraissait ennuyeux comme la pluie.
Ian avait quatorze ans lorsqu'il remarqua Laura Dunn pour la première fois. Elle faisait certainement partie de son environnement depuis sa naissance mais ce fut cette année-là qu'il se rendit compte de son existence. Elle devait avoir la trentaine à l'époque. Arthur et elle avaient trois enfants, peut-être quatre, Ian ne savait pas au juste, il n'avait jamais fait attention à eux.
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Pire encore, les mots qu'il avait prononcés ne cessaient de lui revenir, insupportables, impardonnables. Il voulait les effacer. Désespéré, il cherchait un moyen de contourner un fait inéluctable : une fois qu'on a dit quelque chose, c'est dit. Une fois que les mots ont passé vos lèvres, on ne peut pas les ravaler.
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"Jack avait harcelé son frère des semaines d'affilée pour jouer à ce qu'il appelait le 'jeu des couteaux"."
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Étrange, la manière dont l'esprit fonctionne pour se protéger d'émotions qu'il est incapable d'affronter. Le chagrin par exemple. Ou le regret. La culpabilité. Il trouve le moyen de mettre quelque chose, n'importe quoi, entre lui et ce qu'il ne veut pas voir.
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Arthur n'avait pas prononcé un seul mot, mais Ian vit dans ses yeux ce qu'il n'avait encore vu chez personne. C'était le regard de quelqu'un qui a atteint la limite, le bout du rouleau, qui bascule dans un abîme intérieur, qui est prêt à n'importe quoi.
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Et si c'était ça, la réponse : ne pouvoir compter que sur la chance ? La grande affaire de la vie ne dépendait peut-être pas de vos efforts, de votre détermination, de votre sensibilité, de votre intelligence, mai seulement d'un coup de veine.
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Était-ce à ce moment-là que tout avait commencé ? Avant même la naissance de Jake, avec la perte des autres bébés ?
Si bien que, lorsque Jake - aboutissement de ces douleurs, de ces craintes, de ce chagrin - arriva enfin, il avait été tellement précieux aux yeux de sa mère que c'en avait été presque trop pour elle ?
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Une idée lui traversa l'esprit. Elle ne lui vint pas peu à peu, mais jaillit soudain comme un caillou rond, froid et dur : Jake le détestait. Cette pensée ne l'avait encore jamais effleuré, et voilà que, tout à coup, elle était là. Sans qu'il puisse imaginer la raison de cette haine, car, en réalité, c'était lui qui aurait dû détester Jake.
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Dans une petite ferme, qui se trouvait à cinq kilomètres de Struan, vivait une jolie femme. Grande, élancée, avec une masse de cheveux blonds qu'elle tressait en une natte épaisse, nouée avec ce qui lui tombait sous la main : un ruban effrangé, un élastique ou un vieux bout de ficelle. Le dimanche elle l'enroulait sur la nuque en un chignon serré qu'elle s'arrangeait pour faire tenir le temps de l'office religieux. Elle s'appelait Laura Dunn. Son prénom était aussi doux et beau qu'elle était douce et belle. Son nom était aussi robuste et carré que son mari. Fermier corpulent, trapu, Arthur Dunn avait un cou deux fois plus gros que celui de sa femme. Pour Ian, assis avec ses parents trois rangs derrière eux, il paraissait ennuyeux comme la pluie.
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