Voici une histoire de Chtis, mais pas que.
Briquet et pain d'alouette, deux expressions typiquement "gueule noire", pour évoquer la pause casse-croûte du mineur, qui rapportait à ses enfants les quelques miettes restantes dans la musette, à l'odeur chaude et humide du fond.
Un passage de témoin, un orgueil de corporation.
Au lendemain de la Grande Guerre, les courses cyclistes reprennent, dénombrant les absents dans les rangs des meilleurs.
Paris Roubaix, traversant les champs dévastés du nord, et le Tour de France rassemblent à nouveau coureurs et public mordu de vélo. Mais les années de l'après-guerre sont aussi celles des blessés, des familles éclatées, des orphelins, enfants oubliés et recherchés par des proches par loyauté envers les disparus.
Christian Lax met en images une France de valeurs ouvrières, en pleine mutation politique pour se reconstruire, prête à de nouveaux combats idéologiques pour un futur meilleur.
Un dessin expressif aux douces couleurs aquarellées, un scénario à valeur documentaire historique et sociale, pour une bande dessinée humaniste qui comblera les amateurs de la "petite reine" et ceux en quête d'Histoire et de destins individuels.
Je colle à la thématique en ce jour d'arrivée sur les Champs Elysées, et sans être une férue de cyclisme, avec un avis positif pour l'ensemble de ce diptyque attachant, au dessin très réaliste.
Je n'ai compris que trop tard que cette BD, sur thème de cyclisme, d'après-guerre et de beaucoup de drames, était la suite d'une autre BD (ça aurait été malin de mettre tome 2 dessus et pas "première époque", enfin passons)...ça explique sans doute pourquoi j'ai mis beaucoup de temps à comprendre les liens entre les personnages et les tenants et les aboutissants des différentes histoires.
La narration m'est apparue assez décousue, les scènes se succèdent sans lien apparent et les personnages sont souvent peu identifiables physiquement.
Certes, finalement tout se met en place mais oh combien ça m'a semblé laborieux.
Bref je suis peu convaincue par cette BD même si j'ai été fort touchée par ces sportifs de l'immédiate après-guerre qui remontent, quand ils le peuvent, sur leur bicyclette pour tenter de reprendre "la vie d'avant".
C'est avec plaisir que je voulais retrouver la suite de l' "Aigle sans orteils". J'avais été touchée par Amédée et Camille.
Ici c'est sa petite fille qui m'a touchée, les efforts que font Camille et Clémence pour la retrouver, lui apporter une vie plus digne que celle de l'orphelinat, sordide à souhait.
C'est avec les mineurs que j'ai eu plus de mal. Les dessins ne m'ont pas convaincue, j'ai eu du mal à les distinguer les uns des autres. Firmin, Quentin et consorts avaient tous la même tête pour moi, et je ne savais plus qui était qui, qui faisait quoi.
Tour de France, Paris-Roubaix, mine, orphelinat... Cette première époque est un peu confuse pour moi finalement.
Lax fait partie de ces auteurs dont le talent n'est plus à démontrer. Aussi, il a les faveurs du public à chacune de ses publications. On ne doit surtout pas le critiquer au nom de la pensée unique !
Pour autant, j'ai la nette impression qu'on reste toujours dans le même domaine à savoir les courses du Tour de France dans les années 10 et 20. Il faut aimer le sujet pour s'accrocher. Celui qui n'aime pas le Tour de France pourra alors se raviser. On lui objectera qu'il pourra toujours s'interresser aux conséquences désastreuses de la Première Guerre Mondiale.
L'auteur ne semble pas se renouveler mais il améliore à chaque fois ce qui constitue son socle commun. Les dessins sont toujours aussi beaux mais il manque véritablement le changement qui trouverait grâce à mes yeux. C'est tout de même un peu dommage. Bon, je suis obligé d'accorder un 3 étoiles d'un point de vue objectif. Pour l'achat, il ne faudra pas trop m'en demander.
Vendu comme la suite de "L'Aigle sans orteils", qui plongeait le lecteur dans l'ambiance du Tour de France avant la première guerre mondiale, "Pain d'Alouette" s'intéresse à une autre course cycliste : Paris-Roubaix. Publiée chez Futuropolis, cette "suite" met en scène d'anciennes connaissances d'Amédée, le héros de cet excellent «one-shot» édité chez Dupuis.
C'est dans l'après-guerre que Christian Lax situe ce nouveau récit qui invite à nouveau à suivre les héros d'une épreuve cycliste mythique. Si « l'enfer du Nord » demeure le fil rouge de cette histoire, l'auteur délaisse régulièrement l'aspect sportif afin de livrer une chronique sociale intéressante au sein d'un décor dévasté par les ravages de la Première Guerre mondiale. Lax en profite pour développer deux histoires parallèles, l'une invitant à suivre le parcours de la fille du coureur cycliste surnommé « L'Aigle sans orteils » et l'autre, s'intéressant à un jeune mineur de fond passionné de cyclisme. Deux récits qui finiront par se rejoindre et qui donnent à nouveau un caractère très humain à cette bande dessinée.
Graphiquement, aidé par la qualité d'édition de Futuropolis, Christian Lax livre un boulot encore plus impressionnant que dans "L'Aigle sans orteils".
Vivement la suite !
Où la statue est-elle conservée ?