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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Entrer dans l'univers de Liliana Lazar c'est pénétrer dans un monde où le fantastique , la religion, les croyances populaires, l'archaïsme social et la modernité contemporaine forment un tout i .Surprenant, Emouvant, Inquiétant....La très belle écriture de Liliana Lazar cisèle les phrases comme des bijoux .
Slobozia ,en français Terre des affranchis,en Moldavie, petite ville aux confins des Carpates côté Roumanie, vit au rythme de la nature et du communisme .Ceau escu a pris le pouvoir en 1965 . Cette même année meurt noyé (? ) Tudor Luca ancien mineur ,amputé d'une jambe dans un accident et arrivé avec sa famille à Slobozia .ILs vivent dans une maison isolée et ne sont guère aimés dans la ville les étrangers restent des étrangers....Il laisse une veuve et ses deux enfants Eugenia et Victor A la suite de l'assassinat d'une jeune femme Victor va devoir vivre caché il y réussira grâce à la complicité de sa mère Ana et de sa soeur Eugenia .....
je vous laisse le soin de découvrir la suite !
un roman foisonnant , j'ai beaucoup appris sur la vie dans cette région d'Europe ,et si vous vous souvenez que le château du Comte Dracula était situé en Transylvanie dans les Carpates vous pourrez mieux appréhender l'univers de Liliana Lazar A LIRE et A RELIRE

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Victor Luca et sa famille vivent dans le petit village de Slobozia, au fin fond de la Roumanie. Victor est fasciné par un lac que les villageois appellent « La fosse aux lions », en référence au prophète Daniel. le jour où Victor tue sauvagement son père maltraitant dans le lac, commence un long parcours meurtrier. Il se terre durant de longues années chez sa mère et sa soeur, les villageois le croyant mort. Itinéraire d'une rédemption vers une libération sur cette Terre des affranchis

J'ai lu ce livre dans le cadre du prix Cezam 2010 et ce fut un véritable coup de coeur. A plusieurs reprises, l'ouvrage se révèle très instructif. Dès le départ, on apprend que « Slobozia », le nom du village où se déroule l'histoire, signifie : « libérer, délivrer, affranchir ». « Terre des affranchis » raconte effectivement l'histoire d'une rédemption, d'une libération du poids des fautes, des péchés. On apprend également sur l'histoire de la Roumanie, de la dictature de Ceausescu jusqu'à la démocratie, sur l'histoire de Slobozia, avec son lieu légendaire et redouté : « la fosse aux lions », qui cristallise les miracles pour Victor. Lieu qui vient en aide dans les moments difficiles, lieu qui est le témoin des pires atrocités.

Ce livre cultive le mystère : le lecteur s'interroge jusqu'au bout sur la destinée de Victor : va-t-il être démasqué par le policier infatigable, Simion Pop, qui officie pendant plus de 20 années. On ne peut rester insensible au personnage de Victor malgré son côté effrayant et repoussant : il est mû de pulsions incontrôlables, mais en même temps essaie à tout prix de se racheter : c'est ainsi que pendant de nombreuses années, il va recopier sur des cahiers des textes religieux pour un prêtre dissident. La foi est très présente dans ce livre : elle est bien incarnée par l'image de l'ermite Daniel, dont on apprend qu'il se réfugie à Slobozia pour expier des fautes lourdes. Il constitue un peu l'alter ego de Victor. Dans le village, les croyances et les superstitions sont tenaces : on croit ainsi beaucoup aux moroï, les « morts vivants ». Les fêtes religieuses ponctuent la vie quotidienne et l'église est bien fréquentée.

Un mot sur l'auteur : « Liliana Lazar est née en 1972 en Moldavie roumaine. Elle a passé l'essentiel de son enfance dans la grande forêt qui borde la village de Slobozia, où son père était garde forestier. Elle arrive en France en 1996. Elle vit à Gap, aux pieds des Alpes. Liliana Lazar écrit en français » (informations sur la quatrième de couverture). Il s'agit ici de son premier roman.

Il est difficile de classer ce livre dans un genre : tour à tour, il arbore le visage d'un roman, d'un policier, d'un roman fantastique, parfois presque d'un conte…

Peut-on racheter ses fautes, le temps peut-il permettre d'effacer les péchés et d'être pardonné, à ses yeux et à ceux des autres ? Telle est l'interrogation centrale de « Terre des affranchis ». Un beau livre, mais aussi un livre difficile, qui explore l'univers des pulsions meurtrières et de la religion, au coeur des forêts moldaves.
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Si vous aimez les contes, ceux qui laissent la place aux légendes locales, si vous aimez la nature et son emprise sur l'Homme, si vous aimez découvrir quelques traits de l'Histoire d'un pays, si la religion et la politique et leurs emprises respectives vous questionnent, alors il faut lire ce livre.
Et il vous faudra certainement le relire tant chaque mot du texte a son importance dans le récit des événements.

Un style poétique et qui va vous envoûter - les personnages tout autant ! - vous empêchera de quitter ce roman avant son dénouement.

Une peu de la Roumanie à découvrir...
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Avez-vous un jour écouté la Moldau (Vltava), superbe poème symphonique tiré de Mà Vlast (Ma Patrie) du compositeur tchèque Bedrich Smetana (1824-1884) ? Toute l'âme de la Mittel Europa y est enfermée, ses croyances et ses traditions.

Terre des affranchis présente des qualités similaires. Mais cela va plus loin car malgré le caractère frustre et primaire de ses habitants, Slobozia, en Moldavie, n'est pas si différent de nos villages français.
Voici donc un mineur du Sud de la Roumanie, Tudo Luca, qui a perdu une jambe en 1955, lors d'un violent coup de grisou dans une mine. Il s'installe avec sa femme, Ana, son fils, Victor et sa fille, Eugénia à Slobozia.
Dix ans plus tard, la Roumanie est toujours sous le joug communiste et à présent, sous la tyrannie de Nicolae Ceausescu.
Tudor, de plus en plus sous l'emprise de l'alcool, bat sa femme et son fils. Un beau jour, Victor en a assez et décide de supprimer son père. Hélas, ce parricide, qui passe aux yeux des villageois pour un simple accident, est le premier d'une longue liste de meurtres.

Pourtant protégé par sa mère, sa soeur, la nature, et bientôt par un prêtre résistant à la dictature communiste et son bras armé, la Securitate, Victor voudrait expier et trouver ainsi le salut...

Voici donc un roman bien malicieux où le mal n'est pas plus jugé que le bien. Un roman bien construit qui entraîne le lecteur aux confins des forêts moldaves, où le merveilleux, le diable et la croyance primitive cohabitent joyeusement.

L'histoire de cette terre des affranchis (Slobozia) se raconte magnifiquement bien, avec en fond de toile, l'Histoire de la Roumanie, de la dictature à la révolution de 1989 et à la nouvelle Roumanie, présidée par les anciens amis de Ceausescu.
Et puis, il y a le poids de la religion, terreau ou ferment de la résistance, comme dans beaucoup d'autres pays. le personnage du père Ilie est vraiment épatant à plus d'un titre. Il y a aussi l'amour d'une mère pour son fils, amour qui accepte tout, même l'impossible. D'autres personnages sont attachants, le héros Victor mais aussi le brigadier Simion Pop.

L'écriture est juste et économe. Les descriptions sont minutieuses, comme réalisées au couteau, le tranchant du côté de la toile. Liliana Lazar sait raconter, une qualité remarquable, surtout pour un premier roman.

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Il ne faut pas forcément en savoir trop sur le contenu du roman pour entrer dans Terre des affranchis, et naviguer à vue entre plusieurs genres, chronique villageoise, fantastique, policier ou conte sans savoir vers lequel se tourner est plutôt agréable. de même, voir les personnages entrer en scène sans imaginer aussitôt quel rôle ils auront à jouer fait partie du charme de ce livre, car c'est vraiment de cela qu'il s'agit, d'être sous le charme de l'écriture, de l'ambiance, du talent de raconteuse d'histoire de Liliana Lazar.




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Un petit bijou que ce livre très bien écrit et envoûtant. Une écriture empreinte d'un certain classicisme d'autant plus épatante que nous la devons à une jeune femme de 36 ans (au moment de l'écriture) de langue maternelle roumaine, qui l'a rédigé directement en français, sa langue de coeur.
C'est l'histoire de la famille Luka, et particulièrement du fils, Viktor, entre 1970 et 1990 environ. Après deux meurtres (celui de son père, un ivrogne qui bat sa femme et ses enfants, et celui d'une jeune fille qu'il ne voulait qu'étreindre), Viktor est contraint de se cacher pour échapper à la justice des hommes. Mais bien plus que l'histoire de ce jeune géant, un peu simplet et très naïf, c'est une Roumanie étonnante et moyenâgeuse qui est racontée, à travers l'histoire d'un village qui sort de la dictature par procuration, pour s'enfoncer aussitôt dans d'autres pièges tendus par ceux qui ont là un petit pouvoir. Un récit fascinant, envoûtant, engagé, un « conte politique » d'après une formule de le Clézio qui a fait dans Le Point une critique absolument dithyrambique de ce livre que je conseille de toutes mes forces.
Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Un premier roman magistral où se côtoient croyances religieuses et superstitions dans un décor mystérieux.
Captivant!
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Victor, sa mère et sa soeur habitent le petit village de Slobozia en Roumanie. Mais cette famille ne fait pas vraiment partie du village car le père, un ancien mineur, battait femme et enfant avant son décès dans "La Fosse aux lions", un lac réputé dangereux car hanté.

Un jour que Victor se promène dans la forêt, il rencontre une ancienne camarade de classe et l'invite au bal. Mais la fille se moque de lui et dans un accès de colère, Victor l'étrangle. Il est alors obligé de se cacher dans la maison, et ce pendant plus de 20 ans. Comme la maison familiale est en dehors du village, jamais personne ne se doutera que Victor n'est pas mort.

Personne sauf le prêtre qui demande à Victor de recopier clandestinement des livres religieux, car en pleine dictature Ceaucescu, de tels livres sont interdits.

Mon avis :

Tout y est : l'âme slave mais pas russe, les légendes qui perdurent, la dictature et son ambiance de plomb, le criminel qui se cache, l'indic de la securitate et le policier un peu pataud, le poids des traditions.

J'ai été prise par le rythme du récit, par ces personnages crédibles ainsi que par la facilité de lecture.

L'auteur a su créer une ambiance, c'est tout ce que j'aime, même si au départ, je n'étais pas convaincu par un roman se déroulant en Roumanie.

Emprunté à la BM parce qu'il était disponible, car il ne figurait pas sur ma LAL, je ne regrette pas mon prêt.

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Un premier roman tout à fait envoûtant, ayant pour lieu le village isolé de Moldavie roumaine dont l'auteur est originaire, Slobozia.

Tout près, il y a la forêt, sombre, empreinte d'une force surnaturelle et surtout La fosse aux Lions, un lac mystérieux et effrayant par son passé, supposé maudit et redouté par les villageois qui ne s'en approchent jamais. Seul Victor Luca n'en a pas peur. Depuis son enfance, il s'est toujours senti protégé par ce lieu. C'est d'ailleurs là, enfant, qu'il tue son père, un ivrogne violent, et plus tard, poussé par une pulsion incontrôlable, une jeune fille qui se refuse à lui. C'est aussi là, qu'il trouve refuge quand les villageois se lancent à sa poursuite.
Vivant désormais reclus dans la maison familiale, caché par sa mère et sa soeur, il accepte dans sa quête de rédemption, de recopier pour l'Eglise des livres désormais interdits par la censure du régime en place. Mais toujours enclin à ses pulsions meurtrières, cela ne lui sera cependant pas suffisant pour atteindre la paix de son âme. Dans une écriture maîtrisée et engagée, l'auteur nous plonge dans l'histoire de sa Roumanie natale, à travers la vie de ce village durant les années sombres du communisme sous Ceaucescu. le destin de Victor reflète celui de tout un peuple, qui après s'être laissé corrompre par le communisme, cherche lui aussi à se repentir.

À la manière d'une conteuse, Liliana Lazar réussit avant tout, à nous faire ressentir cette atmosphère inquiétante et mystérieuse des Carpates, où l'aura mystique qui émane de ces lieux empreints de légendes, nous fascine.
Lien : http://titibooks.blogspot.co..
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Merci pour ce conte.
Très beau récit.
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