![]() |
Sofia, Bulgarie: Ne cherchez plus le mausolée du père de la nation, le dictateur Georgi Dimitrov. Ce cube blanc à pilastres carrés a été détruit en 1999, pour faire table rase du passé, après un solide et vindicatif débat national. Il était d'ailleurs tellement solide qu'il a fallu s'y reprendre à quatre fois pour l'atomiser ! Cinquante années de communisme, racontées par le quotidien absurde d'une famille bulgare, construit sur la peur, l'arbitraire, le mutisme. Sur trois générations de femmes, l'histoire familiale se décline avec ses pertes et ses contraintes ubuesques. le régime communiste dirige alors en coupes réglées une population qui courbe le dos, pour éviter arrestations, disparitions et exécutions. Des années de règlements imposés, de langue de bois, de défilés obligatoires, de défiance envers les voisins, jusque dans sa propre famille. La Sécurité de l'Etat est omniprésente, encourage la délation, dépouille les individus, les détruit psychologiquement. Rouja Lazarova revient sur ses souvenirs pour se transposer dans une Milena petite fille et adolescente, protégés par ses aînés, élevée dans un esprit muet de révolte, découvrant les produits de l'occident rentrés sous le manteau. Elle reconstruit des personnages sans aucun doute autobiographiques avec une belle tendresse et une pointe de dérision pour raconter le passé. Elle brosse surtout un portrait vivant et parfois plein d'humour de la Bulgarie communiste avec une profusion de détails, nous en offrant une compréhension délirante. + Lire la suite |