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Citations sur Les passagers du siècle (20)

Nègres ou juifs, quelle importance, nous errons tous d'une étrange et languide manière. Josefa pensa qu'ils n'étaient que des gens qui descendaient des bateaux, la cale et l'entrepont, le bois grinçant et les sargasse puantes, telle était leur ascendance.
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Elle savait déjà et cela n'avait aucune importance, les hommes sont plus longs à comprendre.
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Il y a quelque chose d'enfantin et de doux au fond de cet être. Quelque chose de doux et de cassé. Quelque chose à réparer. Elle est sûrement plus âgée que lui mais à la lumière du jour l'écart ne semble pas si grand. Elle le regarde et son regard à elle semble dire : parle-moi, parle encore, j'ai tant de choses à pardonner aux hommes. Mais les hommes savent se taire mieux que personne.
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On fit tomber les statues récemment élevées en l'honneur de l'occupant soviétique, le portrait de Staline fut déchiré par la population qui avait été si prompte à se réjouir de la présence bolchévique. Telle était la cynique réalité de Bialystok: un occupant chassait l'autre et vidait le pays de sa fierté déjà trahie. Pauvre Pologne qui ne savait pas encore que sa population, à l'instar de tous les Slaves, faisait partie des Untermenschen. (p.304)
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Alors, quand le paquebot se détacha du quai, que les flots le séparèrent de la terre, il regarda le corps de la ville couché sur le rivage s'éloigner doucement et se dit qu'il avait eu de la chance.
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Ils n’étaient plus qu’un troupeau de bêtes propres au commerce qu’on embarqua sur des chaloupes à destination de l’île qui faisait face à la ville et qu’on appelait Gorée. (p.41)
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La mémoire est une traîtresse. Ceux-là mêmes qui n'avaient pas bougé un sourcil, tout comme leurs pères et leurs arrière-grands-pères et encore plus loin, en voyant partir les navires armés pour la traite négrière, ceux -là mêmes qui avaient vécu tranquilles, sans culpabilité, dans une ville dont les bateaux transportaient des millions d'êtres humains vers l'enfer, dans une ville dont le trésor dépendait de l'infâme commerce, ceux que ne dérangeait pas la vision d'un noir, pourvu qu'il fût pauvre et nécessiteux, ne pouvaient supporter celle d'une femme noire épanouie et triomphante.
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En cet instant ce sont deux faiblesses qui se rejoignent. Samuel entraîne Josefa dans la chambre tout en haut, elle se laisse guider comme une somnambule, il la couche sur le lit, délicatement, et s'allonge à ses côtés. Il ose à peine la toucher. " Déshabille-moi", lui souffle-t-elle dans un faible sanglot. Il s'enhardit, s'exécute, et découvre son corps, sa peau comme de la soie. Il ôte sa chemise et se presse contre elle. Ils sont deux mais si quelqu'un pénétrait dans la chambre en cet instant, il ne verrait qu'un corps, une moitié noire et l'autre blanche, les deux moitiés scellées à jamais.
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Tu as raison, Malavita, je suis un lâche. Et devant toi, je n'ai jamais pu me cacher. Tu sais de moi des sentiments que j'ai oubliés. Tu as réussi en quelques années à réhabiliter à mes yeux une race d'hommes que je ne voyais pas. Vous étiez transparents. Utiles et transparents. Ta seule présence a rendu à tous ces pauvres gens que j'ai traités moins bien que du bétail une existence visible. Parce que tu n'as jamais été invisible. J'aurais dû m'en douter quand je t'ai achetée et peut-être l'ai-je toujours su. Vois-tu, Malavita, on ne peut vivre en paix avec un passé aussi laid. Tout ce que j'ai détruit sur ma route me poursuit inlassablement. Je suis et serai éternellement un homme en fuite. Un juif errant. Même si je me suis éloigné de mon culte, même si je m'en suis bien sorti, au fond de moi subsistent la honte, la persécution. Seule ta présence me soulage. Seule ta présence...
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Deux errances, deux solitudes qui s'étaient trouvées vingt ans plus tôt et avaient inventé un possible, voilà ce qu'ils étaient, ce qu'elle avait voulu qu'ils soient et qu'ils demeurent. Car sa mémoire à elle avait voulu qu'ils soient et qu'ils demeurent. Car sa mémoire à elle ne pouvait s'apaiser qu'au regard de ce qu'ils avaient construit.
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