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Critique de boubou10588


Aujourd'hui, je vais vous parler du dernier roma de Camilla Lackberg, et ce serait un euphémisme de vous dire qu'il ne m'a pas convaincu. On pourrait croire que le personnage est la girlboss, une Paltrow, une Sézalory, une nasty gal, bref une nouvelle égérie d'une succes story autoentreprenariale, mais même pas. Non, Faye, dans ses tailleurs Proenza Schouler, dégage une petite odeur de naphtaline très années 90, que ce soit dans son attitude avec les autres femmes (qui ressemble aux timides percées féministes de Sex and the city ou Desperate Housewives, discussion sexuelle autour d'un cosmopolitain, et mâchouillage de branche de lunettes concerné parce qu'il faut faire sérieux quand on est à la tête d'une entreprise) ou avec les hommes (qui sont au choix des objets sexuels ou des salauds, ce qui est assez consternant à certains moment tellement les personnages sont clichés et mal écrits, mention spéciale au chauve bedonnant qui veut offrir un verre dans son bateau à la jeune femme que Faye sauve sur son cheval blanc, pardon sur son bateau blanc, non sans avoir rabaissé le pauvre raffiot mou du Harvey Weinstein en herbe). le livre s'ouvre sur une scène que je qualifierais de comique, en mode encastrage de légo, et qui, en tout cas, n'a pas eu l'effet escompté sur moi, lectrice ménagère de moins de cinquante ans en manque de sensation forte. le sexe, pourquoi pas, mais un minimum d'ambiance, là c'est une des scènes les plus risibles que j'ai eu à lire. Paye ton immersion, il manque que le plombier qui passe et rejoint notre petit trouple. Où est le trouble, la sensualité, bref, l'imprécision qui donne de la personnalité et du corps à la scène ? On ne fait appel à aucun de nos sens, c'est vraiment comme si on se trouvait dans la tête d'un ado/ d'une ado en montée d'hormone. On a cette désagréable impression que c'est juste pour remplir un cahier des charges, scène de cul, ok, scène de sororité, ok, scène de violence, ok. Bref, sous des airs de roman libéré, le féminisme se craquelle comme le vernis de Faye, car il sent l'opportunisme à plein nez. Concernant l'écriture, je ne sais si c'est un problème de traduction, ou si Camilla Lackberg se repose sur ses lauriers, mais c'est assez mauvais. Répétitions, lexique pauvre, manque de rythme et de fluidité, c'est désagréable à lire. Si je dois conclure sur une note plus positive, je dois tout de même noter que les analepses ne sont pas si pires comme dirait nos amis québécois. Elles se laissent lire sans mal, et on saute presque les pages pour les retrouver.
Donc, je ne sais pas si je vais persister avec Camilla, j'avais beaucoup aimé les enquêtes de Fjällbacka, mais ses deux derniers livres me paraissent bâclés, et c'est bien dommage.
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