Citations sur La Princesse des glaces (180)
Les accusations, les mots durs, les injures, rien ne pouvait l’atteindre. Qu’est-ce que c’était, quelques heures d’insultes comparées à des années de culpabilité ? Qu’est-ce que c’était, quelques heures d’insultes comparées à une vie sans sa princesse des glaces ?
Le pire n'était pas les coups cependant. C'était de vivre dans l'ombre des coups, d'attendre la fois suivante, le poing suivant. Et le plus cruel était qu'il le savait très bien et qu'il jouait avec sa peur. Il levait la main pour frapper, puis laissait le coup se transformer en caresse et en sourire. Parfois il la frappait sans la moindre raison apparente. Comme ça, des coups venus de nulle part. Non pas qu'il ait eu des raisons pour le faire en général, mais au milieu d'une discussion sur les courses à faire, ou sur le programme télé qu'ils regardaient, son poing pouvait partir subitement et l'atteindre au ventre, à la tête, dans le dos ou n'importe où selon son bon vouloir. Ensuite sans perdre le fil un seul instant il était capable de poursuivre le fil de la conversation comme si de rien n'était, tandis qu'elle, par terre, essayait de retrouver sa respiration. C'était le pouvoir qui le faisait jouir.
Ces derniers jours, elle n'avait pas eu le courage de poursuivre le tri et de gros sacs-poubelle et des cartons à moitié remplis attendaient un peu partout dans la maison. En elle aussi, il y avait des espaces à moitié remplis seulement, avec des fils épars et de pelotes de sentiments emmêlées.
C'était contre nature que votre enfant meure avant vous, et donc une possibilité très difficile à envisager. L'espoir était la dernière chose qui disparaissait et, d'une façon ou d'une autre, elle avait malgré tout pensé que cela allait s'arranger. Fût-ce par miracle. Sauf que les miracles n'existent pas. Pas plus que l'espoir. La seule chose qui restait maintenant était le désespoir, et un tas de photos jaunies.
Mellberg étincelait comme une guirlande de Noël et un grand sourire était collé sur sa figure. Heureusement que les oreilles étaient là pour l'arrêter, pensais Patrik, sinon le sourire aurait fait le tour de sa tête.
- Belle, calme, perfectionniste jusqu'au bout des doigts. Elle pouvait sans doute paraître arrogante aux yeux des gens qui ne la connaissaient pas, mais c'était plutôt parce qu'elle ne laissait pas facilement les gens l'approcher. Alex était de ceux qu'on n'obtient qu'après avoir combattu.
Tout ce jeu serait superflu. Alors que maintenant elle était là à espérer qu'il lui fasse un tout petit signe annonçant qu'il était intéressé. Adolescente, elle avait su jouer à quitte ou double, mais avec l'âge, c'était comme si le cœur devenait de moins en moins élastique. Les mises devenaient de plus en plus importantes et les dégâts sur l'ego plus gros à chaque fois.
"Il n'avait plus vingt ans. La femme qui ouvrit la porte non plus, définitivement. Il n'avait rien vu d'aussi petit et grippé depuis la dernière fois qu'il avait ouvert un sachet de pruneaux." (p. 126)
Il n'avait plus vingt ans. La femme qui ouvrit la porte non plus, définitivement. Il n'avait rien vu d'aussi petit et fripé depuis la dernière fois qu'il avait ouvert un sachet de pruneaux.
Elle hésitait encore beaucoup sur la forme du livre. Au début, pensant qu'Alex s'était suicidée, elle avait eu en tête d'écrire un livre qui répondrait à la question "pourquoi ?" et qui pencherait du côté documentaire. Maintenant, le matériel prenait de plus en plus la forme d'un polar, genre qui ne l'avait jamais particulièrement attirée. C'étaient les gens, les relations entre eux et leurs fonds psychologiques qui l'intéressaient, et à son goût, la plupart des polars laissaient cela de côté pour privilégier les meurtres sanglants et les frissons dans le dos. Elle détestait tout ce qui était clichés et sentait qu'elle voulait écrire quelque chose d'authentique.