La Princesse des glaces

La femme devant elle était petite et frêle et avait cet air élégant qui semble être l'exclusivité des Françaises.

Les yeux du cadavre étaient fermés, acte charitable, mais les lèvres scintillaient d'un bleu vif. Une fine croûte de glace couvrait le torse et dissimulait entièrement le bas du corps. Le bras droit, mou et strié de sang, pendait sur le bord de la baignoire et les doigts trempaient dans la flaque de sang coagulé par terre. Une lame de rasoir était posée sur le bord de la baignoire. L'autre bras était visible seulement au-dessus du coude, le reste étant caché sous la croûte de glace.

Dès que j’essayais de lui parler, elle fermait une porte que je n’ai jamais réussi à ouvrir. C’était comme si elle détenait un secret qu’elle ne pouvait partager avec personne.

La peau de la femme avait commencé à prendre une teinte légèrement bleutée.
C'est vrai, elle ressemblait à une princesse, là dans la baignoire. Une princesse des glaces.

La maison était abandonnée et vide. Le froid pénétrait le moindre recoin. Une fine pellicule de glace s'était formée dans la baignoire.
La peau de la femme avait commencé à prendre une teinte légèrement bleutée.

C'est vrai, elle ressemblait à une princesse, là dans la baignoire. Une princesse des glaces.
(...)
Jamais son amour pour elle n'avait été plus fort. Il caressa son bras, comme s'il caressait l'âme qui désormais avait déserté le corps.

Il ne se retourna pas en partant. Il ne s'agissait pas d'un adieu, mais d'un au revoir.

" erica considérait que la beauté des objets personnels, aussi usagés soient ils, depassait largement ce genre d'exhibition astiquée"

Les gens s'attendent à se qu'ont ait quelque grain de folie, pour être intéressant. "

Tant de sentiments dans la pièce rendaient l’air épais et difficile à respirer, mais en même temps c’était comme un nettoyage de printemps de l’âme. Il y avait tant de non-dits, tant de poussière dans les coins et elles sentaient toutes les deux que l’heure était venue de sortir le balai.

En elle aussi, il y avait des espaces à moitié remplis seulement, avec des fils épars et des pelotes de sentiments emmêlées.

En tant qu’écrivain, elle préférait contempler la réalité à distance. L’étudier d’en haut, avec précision et recul.