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Critique de Tandarica


Pour envelopper ses brûlants « je », Linda Lê choisit le détail central du « Jardin des délices » de Hieronimus Boch qui pour certains est « à la fois le plus rieur des peintres de l'obscurité et le plus triste des peintres de la lumière ». Symbole de tristesse et mélancolie, le hibou, celui qui n'affronte pas la lumière du jour exprime selon des croyances et mythologies diverses le froid, la nuit, la mort, mais aussi la sagesse. Dans le texte « L'araignée » le narrateur, un enfant mal aimé assassine sa propre mère et on ne peut que faire le rapprochement avec la croyance en Chine antique que le hibou était un animal terrible censé dévorer sa mère. Les 14 récits semblent tous plaider pour le sauvetage par le feu : « j'ai entendu Jean Seberg lire cette phrase de Faulkner, Entre le néant et le chagrin je choisis le chagrin. » L'éloge au cinéma avec « Voix off », à la littérature (« L'encrier », « Le visiteur », « Mise en demeure ») avec lucidité et amour, pour leur vraie capacité à produire plus que de la « délectation savante » : à bouleverser une vie, à vous rendre à « vous-même ». Contre la mièvrerie : « L'œil de Brion » qui souffre d'un mal terrible (« Je vois la vie en rose ») et qui n'échappe pas à la malédiction de l'accouplement avec Nola, une semblable. L'ironie cruelle du sort fait rire dans « L'échafaudage », tout comme dans « Le cheveu » : comment prémédite-t-on une mort accidentelle ?
Une préférence assez inexplicable pour ce récit placé (hasard ou choix éditorial ?) au centre de l'œuvre (comme le hibou dans le tableau de Boch) : « Le jour où Bonel rencontra l'auteur de sa nécrologie ».
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