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De 1925 à l'an 2000, l'itinéraire d'une vie : celle de Juan, un gitan qui malgré la tradition familiale n'a pas rejoint les rangs de la tauromachie, mais s'est fait un nom dans la gastronomie, grâce à Ignacio, un fameux torero. Son amour passionné pour Encarnacion, La Argentinita, une célèbre danseuse de flamenco, a souvent guidé ses choix. Les drames de la guerre civile espagnole ont fait le reste.

La renommée d'Encarnacion à Madrid attire autour d'elle nombre d'artistes en vue. C'est ainsi que Federico Garcia Lorca fait partie des intimes que Juan aura l'occasion de fréquenter. L'autrice nous rappelle la flamboyance du poète son destin tragique.

Après Séville, Madrid, New-York et Paris sont les escales successives du jeune homme que la guerre chasse hors d'Espagne. S'il est toujours hanté par son amour pour Encarnacion, il refuse de voir le désespoir de Carmen, la soeur de la danseuse, qui se consume pour lui.

Amour, amitié, exil, trahison : le roman explore de multiples thèmes, et s'attarde sur le milieu artistique en vogue avant que le pays ne plonge dans une période noire.

Roman captivant et instructif sur le plan historique. L'évocation de Federico Garcia Lorca est particulièrement intéressante. Les personnages sont tous animés de passions profondes, que ce soi la corrida, la danse, l'écriture ou tout simplement l'amour !

Le chemin de Juanito est semé d'embûches : le lecteur est happé par le récit de ce destin peu banal.

384 pages Denoël 24 Août 2022

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Un roman admirable, remarquablement bien écrit.
Juan Ortega a 15ans lorsqu'il quitte sa famille gitane et son Andalousie pour être le cuisinier du célèbre torero Ignacio. On est dans les années 20, à la veille de la montée du franquisme, d'une Europe saignée par le fascisme. Derrière les feux de sa cuisine, le jeune Juan va croiser le poète Federico Garcia Lorca, les peintres Picasso, Dali et l'élite intellectuelle qui agite les nuits madrilènes. Il va connaître aussi l'amour impossible et cruel avec Encarnacion, danseuse de flamenco et amante d'Ignacio.
Sylvie le Bihan raconte avec beaucoup de sensibilité, d'intelligence et de poésie cette épopée qui traverse un siècle.
C'est un très agréable moment de lecture qu'il est difficile de quitter tant l'auteure réussit avec brio à capter notre attention et à nous emporter dans le tourbillon de cette biographie. La fin est inattendue.
Sélection 2025 du meilleur roman.
Editions Denoël, Points, 349 pages.
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Madrid 1928, Juan jeune commis de cuisine, quitte sa famille pour entrer au service d'Ignacio Ortega, le maestro un toréro atypique, féru de poésie et de flamenco. Juan a vécu son enfance au sein d'une communauté de gitans à la mine triste, au coeur de la rouille du sang et des larmes, sa vie est désormais ici loin de la crasse et de la misère. Mais Juan va tomber amoureux d'une femme qui est la maitresse de son mentor. Alors que la République espagnole se divise et que l'Europe sombre dans les extrêmes.

Sylvie le Bihan nous entraîne dans une épopée de 1925 à 1945, de Séville à Paris en passant par Madrid, New York, Grenade, Barcelone. Une histoire familiale sous fonds de Guerre civile espagnole et de montée du fascisme. La quête douloureuse d'un amour impossible. Un Roman d'apprentissage et de passions autour des quatre portraits magnifiques de Juan, Ignacio, Federico et Encarnacion. J'ai vraiment été passionné par ce récit tant l'écriture de Sylvie le Bihan nous transporte dans le milieu de la tauromachie, de la danse, les soirées où l'on côtoie des intellectuels et des artistes dont Federico Garcia Lorca qui deviendra le martyr de tout un peuple, mais aussi sur les routes dans la Retirada où plus d'un demi-million de femmes, d'hommes et d'enfants vont passer de l'autre côté des Pyrénées. Une fresque historique faite de drames, d'amours, de trahisons, une lecture passionnante.
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Heurté à la Grande Histoire, brisé de drames, teinté de jalousies, l'amour tisse sa toile laissant en tout coeur la rudesse des déconvenues. À nos oreilles résonnent les chants d'Encarnación, ses talons claquent le sol, ses mains s'agitent, les vers de Federico García Lorca se déclament, percutent. Il fait chaud, le soleil brule et dans l'air s'échappe les effluves des cuisines de Juan. le sable boit le sang des toreros, les gitans chuchotent. le roman nous emporte. Nos pas charrient la poussière, nos coeurs frappent la cadence, on sue, on tremble, on espère. L'histoire se vit tant les mots nous entrainent. N'est-ce pas là le plaisir à trouver dans une lecture ? Des pages que l'on tourne avec avidité, le silence que l'on cherche pour n'entendre que le texte, une passion dont on s'imprègne …
« Les sacrifiés » se mêlent à l'Histoire que l'on révise ; tout y est si précis, si documenté. On les gobe impatient de connaitre la suite. S'aimeront-ils ?
Une lecture captivante.

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Je remercie Babelio et les éditions du Point pour le roman « Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan.
En Andalousie, 1925, Juan Ortega, jeune gitan de 15 ans, devient le cuisinier attitré d'Ignacio Sánchez Meijías, célèbre torero, et également féru de poésie. le jeune homme fait alors la rencontre de la maitresse de ce dernier, Encarnacion Lopez Julvez, dite La Argentina, une danseuse de Flamenco. Il en tombe instantanément amoureux. Grâce à eux, il va découvrir l'effervescence artistique de cette époque-là, les soirées avec certains intellectuels et écrivains de la Génération de 27, comme Dali, Picasso, Buñuel et surtout Federico Garcia Lorca, l'ami du couple.

A travers les yeux de Juanito, c'est non seulement l'univers culturel mais l'histoire de l'Espagne à une période charnière qui nous est racontée : l'insouciance des années folles qui va être peu à peu balayée par l'arrivée de Franco et la montée du fascisme, la terrible guerre civile qui fera rage de 1936 à 1939, suivie par la non moins terrible seconde guerre mondiale.
Indéniablement, l'auteure s'est bien documentée pour évoquer cette longue période. On croise les artistes les plus célèbres, elle nous fait partager la culture hispanique (danse, tauromachie, littérature, peinture et cuisine) mais aussi évoque les faits sociétaux comme les clivages entre certaines communautés (certaines conservatrices, très croyantes…). Elle glisse certains noms des acteurs les plus importants de la seconde guerre mondiale (Jean Moulin notamment). Durant cette lecture, j'ai appris beaucoup d'anecdotes ou faits historiques concernant la guerre civile espagnole ou encore sur les soldats de la Nueve.

Malgré tout, je n'ai pas réussi à me plonger dans ce roman avec enthousiasme. Cela tient au personnage principal Juan que j'ai trouvé insipide et à force agaçant. A n'être juste que l'ombre perpétuelle des personnages qu'il suit. D'abord d'Ignacio (alors qu'il n'aime pas la tauromachie) ; ensuite et surtout d'Encarnación. A se consumer d'amour pour elle, sans pouvoir le lui révéler. On a l'impression qu'il passe des années à ne faire que ça : attendre. Regarder les autres vivre (il observe les soirées artistiques sans vraiment y participer). Regarder les autres combattre durant la guerre alors que lui n'espère qu'un battement de cils de la belle danseuse. Attendre et vivre par procuration.
Même alors que ses compatriotes luttent contre le franquisme, que des étrangers viennent s'ajouter au rang républicain, il reste très longtemps à côté, en s'enfuyant notamment à Paris à la mort de Lorca. Il aura l'occasion d'ouvrir un restaurant sur Paris, rue Saint-Augustin, et je serais étonnée d'apprendre par la suite que la cuisine n'est pas une passion pour lui.
En plus d'être un amoureux qui ne pense qu'à la femme aimée, qu'à cet amour impossible qui à force est lassant, ce personnage a manqué réellement de densité et d'intérêt à mes yeux.
C'est ce qui explique que j'ai eu une bonne partie du roman des difficultés à suivre cette histoire avec lui. J'éprouvais plus de bienveillance pour ce vieil homme qu'il était devenu dans les années 2000 et qu'on retrouvait de temps à autre, lors de flashbacks.

Par ailleurs, au premier tiers du roman, je n'ai pas ressenti l'atmosphère artistique de l'époque (mais peut-être cette impression a-t-elle été biaisé par mon irritation vis-à-vis de Juan). Que ce soient les voyages à New York, Paris, avec le torero, les références aux artistes espagnols, j'ai trouvé que cela manquait de souffle, de vie. Comme si je voyais le travail de l'auteure avec sa liste de noms et de faits qu'il fallait évoquer ; cochés au fur et à mesure de leur insertion dans le roman mais qu'ils manquaient d'une sensation 3D, d'émotion vibrante.

Un éveil d'intérêt a eu lieu par la présence de personnages plus captivants comme Federico Garcia Lorca, et notamment les quelques jours avant sa mort poignante, exécutée par la milice franquiste, ou encore lors des évènements relatifs à la seconde guerre mondiale.

Raconter cette période marquante pour les espagnols et l'Europe toute entière, à travers le trio de personnages réels et célèbres, Ignacio, Encarnacion et Federico était une idée assez intéressante. D'autant que je ne connaissais pas du tout les deux premiers et que le style de Sylvie le Bihan est assez plaisant.
Malheureusement il m'a manqué un petit quelque chose pour que je tombe réellement sous le charme de sa plume et de cette histoire.
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S'il s'agit de démontrer que la vie est digne d'un roman, Sylvie le Bihan a brillamment relevé le défi.
Par ses personnages réels utilisés comme des personnages de fiction, c'est une puissante et sombre rétrospective de l'Espagne du milieu de 20e qu'elle construit dans toute la dramaturgie de la guerre civile.

Le fil rouge est une chronique de vie d'un gitan andalou, féru de cuisine, balloté par les événements entre l'Espagne et l'exil, immergé très tôt dans la vivante énergie intellectuelle de l'avant-guerre, tutoyant les toréadors fameux du temps, grandissant au son du flamenco et de la poésie de Federico Garcia Lorca. Une éducation à la vie, portée par un amour inaltérable pour la belle Argentinita, muse artistique des années folles madrilènes.

La production littéraire ibérique évoque volontiers la cruelle période de la guerre d'Espagne et du nationaliste franquiste triomphant. Grâce à une documentation historique travaillée au service de la fiction, l'intérêt ici réside dans la compréhension du contexte qui amène aux combats, des mentalités espagnoles et d'une vision de la société civile de la péninsule, ses disparités régionales, sa pauvreté, son esprit ténébreux et catholique.
Un pays si dur à réformer que les Républicains s'y sont cassé les dents.

Un livre très vivant, un roman d'apprentissage empli de passions et de drames, un bel hommage à ces sacrifiés de la politique et du pouvoir, au courage des engagés dans la lutte pour la liberté.
Un livre qui résonne étrangement en ces temps de guerre à l'est de l'Europe.

Coup de coeur, assurément !

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En 1925, Juan Ortega, gitan de Séville, quitte son Andalousie natale à l'âge de quinze ans. Mis ce n'est pas pour suivre la tradition de cette famille d'éleveurs de Miura, ces célèbres taureaux de combat, famille dans laquelle on compte déjà de fameux toréadors. Car Juan aime cuisiner, et son père, lui-même poseur de banderilles, le destine aux cuisines du grand Ignacio Sánchez Meijías.

Le célèbre toréador possède une hacienda où vivent sa femme Lola et ses enfants. Là, dans un univers de femmes, Juan s'épanouit à réaliser chaque jour une cuisine inventive. Mais rapidement, Ignacio l'emmène avec lui à Madrid, dans l'appartement qu'il partage avec La Argentinita, Encarnación López Júlvez, sa danseuse, sa maitresse, sa muse, et avec Carmen, la soeur de celle-ci.

À partir de là, sa vie prend un tout autre chemin. Tombé fou amoureux d'Encarnación au premier regard, il n'a d'yeux que pour la belle qu'il va suivre jusqu'au bout, fidèle à la promesse faite à tous ceux qui l'ont aimée autant que lui. Sans jamais voir ni comprendre que Carmen est quant à elle follement éprise de lui.

Ignacio abandonne l'habit de lumière et les risques liés au métier. Il faut dire que son beau-frère et parrain de corrida n'est autre que Joselito, le célèbre matador tué lui aussi dans l'arène. Ayant des velléités de devenir poète, il fréquente les intellectuels et les artistes de son temps. C'est ainsi que Juan rencontre le grand Federico Garcia Lorca, Salvador Dali, Pablo Picasso, et tant d'autres.

Mais si les discussions et les soirées madrilènes de la belle Encarnación et d'Ignacio sont tournées vers l'art et la vie intellectuelle, la situation politique les rattrape vite. En ces années 30, la guerre civile, entre les nationalistes de Franco et les républicains s'invite dans les foyers et transforme la société. Il faut alors fuir la capitale pour la province. Puis ce sera New-York, Mexico, la France.

J'ai aimé follement cette fresque historique qui fait revivre des grands noms plus ou moins oubliés de l'Histoire d'Espagne. Poètes, artistes, peintres, toreros au panache, à l'amour et au respect du taureau souvent incompris des non aficionados, mais aussi communauté gitane, coutumes et croyances de ces communautés et de la province, sont ici évoqués avec maestria par Sylvie le Bihan.
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A tout juste quinze ans, Juan Ortega quitte sa famille andalouse pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Il le suit partout, de Madrid, à Paris ou New York.. Dans les années 1925, les années folles, Juan concocte les plats préférés d'Ignacio mais surtout les plats de sa maitresse Encarnacion, une chanteuse et danseuse de flamenco, qu'on appelle l'Argentinita.

Mais, ce que tout le monde ignore, c'est que Juan est amoureux fou d'Encarnacion. Jusqu'à ne pas observer que la soeur d'Encarnacion en pince plus que tout pour lui. C'est dans l'appartement du couple que Juan va côtoyer artistes célèbres, poètes, peintres. Et en particulier, le poète Federico Garcia Lorca. Cependant, la guerre gronde en Espagne, l'instabilité politique est plus qu'oppressante, les drames et les tragédies vont en faire partie.

Quel roman mais quel roman ! Enorme coup de coeur pour ce grand roman d'amour, de passion, de cruauté. Impossible de résumer cette histoire intense, fait de rebondissements et d'émotions. D'une écriture limpide, imagée, baroque, débordants de détails extraordinaires. Un roman complètement cinématographique et qu'on lit lentement tellement on n'a pas envie de quitter les personnages, tous haut en couleur sur fond de la grande Histoire de l'Espagne.

C'est vivant, c'est vibrant, c'est brillant, Sylvie le Bihan nous livre un kaléidoscope de couleurs, de sensations et d'émotions pures. Une grande histoire d'amour, d'amitié, de solitude, de trahison, d'apprentissage..

Tout aimé des sacrifiés de Sylvie, mais alors tout ! La découverte d'une auteure incroyable, d'un roman, d'une histoire, où la lumière est mise sur la difficulté à faire des choix de vie et où l'on apprend énormément sur l'Histoire de l'Espagne. C'est puissant, fort et poétique ! Embarquez dans une Espagne en pleine mutation, et découvrez qui sont les sacrifiés !
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C'est un roman charnel, brûlant, flamboyant. Une histoire d'amitiés, d'amour et de guerre. On y danse, on y boit, on y chante, on s'y affronte, les corps se rejoignent, les esprits s'échauffent. On y célèbre la vie par tous les sens, par les mots aussi. On s'y confronte à L Histoire, aux événements qui impriment leur marque indélébile dans les mémoires et façonnent les destins. On se laisse transporter de Madrid à Paris en passant par New York, sans répit ni pour les poètes ni pour les amoureux. Trépidant, incandescent.

1925. Juan Ortega est un jeune apprenti cuisinier originaire d'Andalousie, région dévastée par la famine. Il quitte sa famille pour entrer au service d'Ignatio, un célèbre torero et va ainsi découvrir des modes de vie bien différents de sa campagne. Les animations de Madrid, l'entourage d'Ignatio fait d'intellectuels, artistes, poètes comme Federico Garcia Lorca, les débats politiques qui précèdent et accompagnent les affrontements à venir. Et surtout la grande Encarnacion, danseuse de flamenco et muse d'une multitude d'artistes. Amante volcanique d'Ignatio. Juan en tombe amoureux, tombe aussi amoureux de l'amour qui brûle entre les deux amants... Des destins qui seront entrainés dans le tourbillon des guerres et déchirés par des passions qui les dépassent.

C'est toute une époque, et toute une Espagne qui revit à travers les aventures de ce trio passionné. Il y est beaucoup question de liberté et du prix à payer pour la conquérir, que ce soit d'un point de vue collectif ou personnel. La confrontation est partout, dans l'arène, dans les rues où la guerre civile fait rage, dans les maisons où une orientation sexuelle peut parfois vous condamner à mort. On se bat avec les mots autant qu'avec les armes même s'ils semblent parfois dérisoires face au rouleau compresseur d'un fascisme qui écrase tout sur son passage. Comment rester fidèle à ses idéaux et à ceux que l'on aime lorsque tout autour le chaos rebat les cartes, change les êtres, fausse les apparences ?

Un roman vibrant et passionnant, autant dans sa reconstitution que dans sa façon de faire partager une large palette d'émotions et de sensations. Olé !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Sylvie le Bihan. Les sacrifiés.

Séville, au printemps 1925, Juan Ortega, âgé de quinze ans, un gitan, quitte sa famille et part, recruté par Ignacio Sanchez Meijas, un célèbre torero pour devenir le cuisinier de la famille à Madrid. de 1925 à 2000, nous allons suivre les pérégrinations de ce héros. Ignacio va faire du petit gitan son homme à tout faire, son valet, son confident. Et il l'entraînera dans son sillage, de Séville, à Madrid, à New York, et même à Paris, le jeune homme va traverser les années folles et partager la vie de ce couple. En effet, Ignacio entretient une liaison avec la belle Encarnacio Lopez Julvez, dite La Argentina, danseuse de flamenco et artiste : elle joue dans des pièces de théâtre, écrite par Federico GARCIA LORCA. Mais en Espagne, l'arrivée du franquisme va bouleverser la planète entière et à l'aube de la seconde guerre mondiale, la guerre civile fera d'eux des réfugiés, qui ne devront leur salut qu'à leur exil en France.

Juan, est fou amoureux de Encarnacion, la maîtresse de son mentor et protecteur, mais cette dernière l'ignore, ou feint de l'ignorer. S'enivrant au cours des soirées folles, il fait fi de l'amour que Carmen, la soeur de la passionara éprouve pour lui. Arrivé en France, après le décès de son protecteur, Juan va s'installer aux fourneaux du restaurant « Catalan », sis 25, rue des Grands Augustins, à Paris. C'est là, qu'en mars 2000, il narre toute son existence à Robert Loisel, celui qui lui a confié la gérance du restaurant, et qui, aujourd'hui, 29 mars 2000, est à l'abandon.

Ces êtres écartelés entre leurs traditions, leurs rencontres amoureuses, les soirées livresques au sein d'une communauté de peintres, poètes, écrivains refont le monde. Et pendant ce temps, le fascisme pointe son nez. Chacun y va de son opinion. C'est avec dextérité que Sylvie le BIHAN dresse un portrait plus vrai que nature de Féderico GARCIA LORCA. Ce récit nous retrace le parcours de cet auteur, fusillé par les troupes du général FRANCO. L'errance de ces hommes et femmes qui ont cru à la liberté, et qui sont morts le long des routes de exil, ou au cours de guérilla sont-ils les « sacrifiés » ou est ce qu'il s'agit des taureaux qui luttent, à la vie, à la mort dans l'arène, face à celui qui porte l'habit de lumière ?

Cette vaste chronique, tant familiale que sociétale rétablit l'histoire tragique de la chute de la république espagnole et de la reconquête du pouvoir par le Général FRANCO. Il faudra de longues années au peuple avant de regagner cette liberté, tant convoitée et qui leur a échappée, fautes d'entraides, faute de moyens. Une belle page d'histoire. Et Sylvie le BIHAN nous dresse un beau portrait du grand poète, abattu par les troupes de FRANCO, livré par ses voisins. Quelle honte. Ce sera le point de départ de la célèbre toile de PICASSO , « Guernica ». de plus tout au long de son récit, elle nous fait partager la vie des nombreux poètes, peintres , écrivains, qui gravitent auprès de Frederico GARCIA LORCA. Merci Sylvie pour cette belle saga. Je recommande vivement ce roman, qui nous dépeint, de façon réaliste une sombre période.
(28/03/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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