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Cela fait plus de huit jours que j'ai refermé ce livre et je ne cesse de le manipuler, de relire certaines pages….c'est dire que je peine à l'abandonner et à le ranger sagement dans mes rayonnages. Ce livre, marquant pour moi, c'est celui écrit par Sylvie le Bihan , « les sacrifiés ».
Ce livre nous plonge dans les milieux artistiques et culturels de l'Espagne des années trente, cette décennie de liberté où tout semble possible, à l'instar de ce qui se passe aussi dans de nombreux pays au sein de l'Europe. On est plongés dans ces années captivantes juste avant que la guerre n'éclate, que la société espagnole ne se fragmente et ne sombre dans la noirceur du franquisme. Juanito vite dans la communauté gitane et a de belles dispositions pour la cuisine (ses croquetas sont sublimes ). Il quitte sa famille et l'Andalousie pour suivre un célèbre torero (apprenti poète), du nom d'Ignacio, qui en fait son homme de confiance, le protecteur de ses secrets, son cuisinier. Il le suivra partout de l'Andalousie, à Madrid, Barcelone ou Paris, dans sa demeure familiale ou dans l'appartement de sa maitresse. Ignacio qui tente de se reconvertir en poète fréquente les milieux artistiques les plus en vue de ces années folles au bras de son amoureuse fougueuse et fantasque, la danseuse de flamenco Encarnación. Juanito en tombe amoureux dès la première rencontre.
Les histoires d'amour finissent mal nous dit la chanson, ce livre ne dit pas le contraire. Ces histoires d'amour croisées, tues pour certain, contrariées pour d'autres, et dévorantes pour Ignacio impliquent la belle danseuse. Mais il y a aussi l'amour pour la culture espagnole, l'art de vivre, toutes ces activités qui célèbrent la vie comme la mort avec une intensité exacerbée.
Le style est ciselé et direct, les descriptions des lieux sont précisément détaillées. On pourrait suivre quelques déambulations sur une carte ou sur wake.
Cette histoire d'amours dramatiques est racontée par Juanito devenu vieux et installé à Paris. Il n'a rien perdu de l'intensité de ses sentiments, il se souvient et ses blessures sont restées vives.
Son histoire s'inscrit dans des faits historiques parfaitement documentés, repris avec une grande précision et qui construisent une dramaturgie hyper réaliste. On y croise Federico Garcia Lorca, Jean Moulin. On traverse l'arrivé des phalanges , celle des nazis. On fuit ou on résiste, et on partage les justifications de tous les camps. On éprouve le déchirement des questionnements, à l'ère des choix cruciaux….et on mesure la profondeur des angoisses de la destruction, de la disparition et des adieux. On vit la fin de ce monde avant que tout cela n'arrive.
« Les sacrifiés » est un roman d'amour captivant qui fait la part belle à l'histoire contemporaine. C'est une histoire magnifique sur la nostalgie d'un monde disparu et des amours perdues, sur la loyauté et l'engagement.
J'ai pensé à certains livres de Hemingway à de nombreuses reprises en le lisant ; il y a dans ce roman l'élan vers l'absolu, l'engagement viscéral dans les émotions, les sentiments et les actions. Il est bouleversant d'émotions.
Ce livre est magnifique. Lisez-le !
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Ce livre est à la fois un roman d'apprentissage et de renoncement.
L'autrice nous plonge dans le début du XXème siècle en Espagne, avec Juan, qui poussé par sa mère, va échapper à son avenir tout tracé dans la tauromachie, comme tous les gitans masculins de sa famille, en développant sa passion pour la cuisine.
Grâce à cette passion, il va découvrir le monde et, surtout, l'amour, en la belle Encarnacion, danseuse de flamenco adulée par la société artistique espagnole.
C'est aussi une vie d'exil qui l'attend lorsque la grande Histoire change la vie de ces personnages, avec la guerre civile.
Malgré de belles découvertes sur cette période et les arts abordés, je suis restée en dehors de cette histoire.
J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Petite déception pour ma part.
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Bel ouvrage où l'on suit la passion d'un jeune gitan andalou pour une danseuse de flamenco. On traverse le 20eme siècle avec notamment la guerre de 36, et la 2nde guerre mondiale. Ce qui est aussi très intéressant, c'est qu'on approche de très près le poète Federico Garcia Lorca, qui a été fusillé lors de la guerre d'Espagne. Carmen, la soeur de la danseuse, est un personnage qui vaut aussi le détour. Une bonne lecture, ďonc !
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Bonsoir,
Un livre que j'avais acheté lors de la foire au livre de Brive et j'avais pu échanger avec l'auteure Sylvie le Bihan Gagnaire.
Dans ce livre elle nous plonge dans l'histoire l'histoire espagnole , mais aussi dans l'histoire de Juan Ortega petit gitan qui à la grâce de son talent de cuisinier va côtoyer les plus grands, vivre des aventures extraordinaires et un amour impossible.
Je me suis laissée embarquer dans un monde de fêtes, de corrida, de flamenco des années 1920 à nos jours. J'étais là caché derrière les tentures et j'ai vu toutes ces vies !
Un grand roman qui m'a transportée dans l'espace et le temps, où l'on apprend que l'on apprend (sur les relations humaines) à tout âge. J'ai adoré. aux Éditions Denoël.
Quatrième de couv. "Dans les mots que la vieille femme déposa au creux de son oreille, Encarnación perçut le murmure d'un oracle lointain : “Éloigne de toi ceux que tu aimes, car la nuit les engloutira et tu porteras leur corps...”"À l'âge de quinze ans, alors que la famine sévit dans son Andalousie natale, Juan Ortega quitte sa famille pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Dans son sillage, à Madrid, New York et Paris, Juan se laisse happer par l'effervescence des années folles. Il croise la route du poète solaire Federico García Lorca et se consume d'amour pour Encarnación, danseuse de flamenco, muse de toute une génération d'artistes et amante d'Ignacio. Mais déjà la guerre gronde et apporte son cortège de tragédies. Hommage passionné à une Espagne légendaire, Les Sacrifiés est un roman d'apprentissage chatoyant qui dépeint la fabrique d'un héros et le prix de la gloire.
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Même s'il s'agit d'un roman et que certains aspects sont inventés, notamment la vie de Juan, jeune gitan envoyé dans une hacienda pour y faire la cuisine alors qu'il est encore adolescent, on comprend rapidement qu'une partie des personnages évoqués est connue. L'auteure relate notamment les vies de toreros célèbres comme Ignacio Sánchez Mejías, Joselito, ainsi que des intellectuels, écrivains de la Génération de 27, dont Federico García Lorca et pour finir Encarnación López Júlvez, alias La Argentinita, chanteuse et danseuse de flamenco.

Le récit s'étale des années 1920, dans une Andalousie pauvre et poussiéreuse à l'an 2000 où nous retrouvons Juan à 89 ans, à Paris. Des flashbacks nous font revivre la jeunesse des protagonistes, leurs vies d'artistes et de bohème entre Madrid, New York, Paris et la passion que chacun porte à son art, et l'amour inconditionnel que porte Juan à Encarnación, sentiments non réciproques qui forgeront toute la vie du jeune homme.

Surtout, Sylvie le Bihan nous plonge dans cette époque charnière du XXème siècle en Europe avec la mise en place du fascisme et de l'extrémisme, et la terrible guerre civile qui fera rage de 1936 à 1939. Une période sanglante et très mouvementée pour l'Espagne, très attachée à ses traditions, une société encore fortement placée sous le joug de l'église, où l'instabilité politique, les clivages entre certaines communautés très conservatrices auront décimé ce pays et fait fuir une grande partie des habitants.

Roman extrêmement bien écrit, relatant des vies incroyables, et bouleversant de dureté sur la guerre civile, Les sacrifiés est aussi un récit dense et douloureux. le texte a tout d'une oeuvre romanesque pouvant mener le lecteur à un coup de coeur. Nous sommes dans L Histoire avec un grand H et la passion est bien présente et digne des plus belles tragédies, avec ses non-dits, ses secrets, sa rancoeur et des destins brisés.

Mais cela n'a pas fonctionné pour moi… Malgré le fait que je connaisse bien l'Espagne pour y avoir passé quelques mois pour apprendre la langue, et découvrir la culture, notamment dans la magnifique Séville, j'ai une profonde aversion pour la tauromachie. N'appréciant pas non plus le flamenco, cela ne m'a pas aidée à rentrer dans le récit et que je m'attache aux personnages, certains m'ont même porté sur les nerfs. J'ai mis des semaines à finir ma lecture, ayant toutes les peines du monde à reprendre le rythme après chaque pause. de plus, certains passages du début sont un peu longuets…

En résumé, une grande histoire romanesque qui n'a malheureusement pas su m'embarquer…
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J'en aurais vu passer des critiques et des mises en avant de ce roman... Une telle visibilité ne pouvait que servir une histoire passionnante. Malheureusement, je suis passé à coté de cette histoire, pourtant très bien documentée. On sent que l'auteure maitrise son sujet sur le bout des doigts et on apprends beaucoup de choses sur la guerre d'Espagne. D'où vient alors que je ne n'ai pas été emporté ?
J'aurai du mal à le définir de manière objective. Ce roman qui pourtant, parle de passion m'a paru manquer de souffle, de folie et de passion justement.
C'est "techniquement" irréprochable et sur le papier tout est là pour avoir une grande fresque romanesque...pourtant, à aucun moment, mon coeur n'a battu ou ne s'est serré et j'ai très vite oublié chacun des héros.
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In the mood for…duende.
Ce roman est une fresque incarnée et vibrante, hommage à l'Espagne de l'entre-deux-guerres : une terre d'art, de tradition, de passion. L'amitié et l'admiration ont la part belle, même si mensonge, secret et jalousie scandent également les pas de la danse des personnages. C'est tout à la fois une lecture virevoltante, tellurique et un voyage douloureux, en particulier quand la poésie et la République sont mises à mort. J'ai aimé cette ronde, le souffle romanesque et la langue tantôt cristalline, tantôt carnassière.

La famille de Juan est frappée par la famine qui dévore l'Andalousie. À quinze ans, celui-ci entre alors au service d'Ignacio, un célèbre torero, qui a besoin d'un cuisinier privé pour régaler la galerie. Juan suit son patron avec des étoiles dans les yeux, il découvre la vie, la ville, la fréquentation artistique des années folles à Madrid. Surtout, il découvre Encarnacion, danseuse de flamenco, une des maîtresses d'Ignacio, petite femme menue au caractère de feu et de passion. Elle sera l'amour qu'il ne cessera d'espérer, toute sa vie durant. Au milieu des poètes, des révolutionnaires, Juan et Carmen, la jeune soeur d'Encarnacion, deviennent adultes, tandis que la montée du franquisme ébranle les convictions, fait fuir ou fait rester.

Lien : https://www.instagram.com/in..
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Le jeune gitan Juan Ortega a quitté sa famille pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Grâce à lui, il va connaître l'effervescence des années folles, rencontrer le poète Federico Garcia Lorca et surtout tomber fou d'amour pour Encarnacion, la Argentinita, une danseuse de flamenco libre et déterminée. Mais la fin de l'insouciance est proche...
Des haciendas aux milieux intellectuels de l'époque, Juan va nous servir de guide et de témoin d'une Espagne fracturée, déchirée entre tradition et modernité, religion et liberté. Et à titre plus personnel, il sera pendant des années désespérément amoureux, témoin malheureux des amours d'Encarnacion ou de son amitié avec Federico, le poète qui paiera cher le prix de sa liberté amoureuse (scène tragiquement mémorable).
Dès les premières pages nous y sommes, en plein coeur de cette Espagne flamboyante, vibrante et passionnée où l'on verra des artistes devenir des combattants. le personnage de Juan est toujours un peu à côté de l'histoire, de la grande et de la petite, d'abord en ne s'engageant pas dans le conflit fratricide qui ravage son pays, ensuite en restant aveugle à la dévotion de Carmen, la soeur de la danseuse.
C'est une belle fresque historique qui apprend beaucoup et fait voyager à travers le temps et à travers les continents, en même temps qu'un bel hommage aux femmes espagnoles, épouses, mères, amoureuses, résistantes, libres.
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Etant très attachée à l'Espagne et adorant lire des romans qui s'y déroulent, j'étais ravie de me plonger dans l'ouvrage Les sacrifiés de Sylvie le Bihan.

Dans ce roman, nous suivons la vie de Juan Ortega, des années 1920 aux années 2000. A 15 ans, Juan quitte son Andalousie natale pour être le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero à la retraite. de Madrid, en passant par New-York et Paris, Juan suivra sans relâche Ignacio mais aussi Encarnación, grande danseuse de flamenco connue dans le monde entier et maîtresse d'Ignacio. A travers l'histoire de ce jeune homme, nous faisons également une plongée dans l'histoire espagnole car Juan et ses amis vont subir de plein fouet la guerre civile.

J'ai beaucoup aimé l'ensemble des personnages, même si je n'étais pas toujours en accord avec leurs actes. Ils sont tous très travaillés, de sorte qu'on s'imagine facilement ce qu'ils ressentent. Grâce à une plume vive et remplie d'émotions, Sylvie le Bihan a su rendre ses personnages férocement humains et authentiques. Je me suis évidemment particulièrement attaché à Juan puisqu'on le suit sur 80 ans.

Ce que j'ai particulièrement aimé, c'est la façon dont l'autrice traite de l'histoire espagnole. Elle rentre dans le détail, tout en liant les événements historiques à son récit fictif. J'ai appris beaucoup de choses et ces découvertes m'ont amenée à des discussions très intéressantes avec mon copain, dont les grands-mères sont espagnoles. Nous parcourons donc l'histoire d'Espagne sur le XXe siècle, du grand espoir de la révolution, à la prise de pouvoir par Franco et la fuite des républicains par les Pyrénées. J'ai vraiment trouvé ce contexte passionnant et parfaitement bien traité.

Dès les premières pages, j'ai été captivée par Les Sacrifiés. C'est un roman puissant, qui fait la part belle à l'art de vivre espagnol, ses traditions et son histoire. Une excellente lecture que je ne peux que recommander aux amoureux de l'Espagne comme moi, mais aussi à toutes les personnages qui aiment lire des romans historiques.
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Superbe hommage à l'Espagne à travers ce récit. Et coup de coeur pour ce livre !

Espagne des années 30, on plonge dans un bouillonnement artistique, épris de liberté et de provocation, à l'aube de la guerre civile qui déchira le pays, quelques années plus tard.

A travers les yeux de Juan Ortega, personnage central attachant, on découvre Ignacio Sánchez Mejías, toréador reconnu de l'époque ; on danse et tombe amoureux de Encarnación Lopez Julvez dite La Argentinita, maîtresse d'Ignacio et emblématique héroïne du roman;
on croise Picasso en train de peindre Guernica ; on s'assoit à table avec Jean Moulin, déjà résistant à l'époque et aidant clandestinement les républicains espagnols; on côtoie et rend hommage à Federico Garcia Lorca, grand poète espagnol mort martyr, abattu par les milices franquistes en 1936; on fuit avec Manuel Azaña, alors président de la république espagnole déchue, en plein exil en 1939; on vit profondément les traditions gitanes andalouses. Et on découvre les coulisses de l'art de la tauromachie, qui fait palpiter et passionne le peuple espagnol.

C'est une Espagne, véritable « mosaïque de contrastes politiques, sociaux, religieux et culturels » que nous traversons dans cette époque trouble, une Espagne pleine d'odeurs, de couleurs et de cris.

L'écriture est précise, fluide, fouillée et documentée, elle retranscrit parfaitement les ambiances de ces années, qu'elles se déroulent à Paris, dans le milieu des bouquinistes, à New York, à Madrid ou encore en Andalousie.

C'est virevoltant, c'est romanesque, c'est bouillonnant, c'est foisonnant, c'est historique…à découvrir !
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